Archives de Unes


206

Journal de la littérature, des idées et des arts – 09/10-22/10 2024

En attendant Nadeau

László Krasznahorkai, Petits travaux pour un palais
László Krasznahorkai (2023) © CC-BY-SA-4.0/Miklós Déri/WikiCommons

Sauve qui peut ! 

Voulons-nous savoir vraiment ce qu’est la littérature ? Banco ! Lisons le dernier ouvrage de László Krasznahorkai, d’évidence l’un des très grands auteurs de notre temps : Petits travaux pour un palais. C’est prodigieux de puissance et de beauté.

Éditorial

L’art de la reprise

Dans le stupéfiant et merveilleux Petits travaux pour un palais, de l’écrivain hongrois László Krasznahorkai, un bibliothécaire new-yorkais, herman melvil, marche dans les pas de Hermann Melville. Il marche littéralement dans les pas de l’écrivain, refaisant le chemin qui le conduisait de sa maison à son poste aux douanes. Et peaufine son projet : ouvrir une bibliothèque fermée aux lecteurs, c’est-à-dire sacrée et de nouveau désirable.

Sommaire

László Krasznahorkai
Petits travaux pour un palais
par Maurice Mourier
Mathieu Belezi
Emma Picard
par Sébastien Omont

205
Journal de la littérature, des idées et des arts – 25/09 – 08/10 2024
En attendant Nadeau
Aurélien Bellanger | Les derniers jours du Parti socialiste .
Rose sous cloche © CC-BY-4.0/bixentro/Flickr
Roman à clés, ou roman Sciences Po ?

Avec Les derniers jours du Parti socialiste, Aurélien Bellanger signe un roman ambitieux qui a tout d’un ratage, mais pour des raisons qui ne sont pas sans intérêt. Un livre « de gauche » entièrement bâti sur des personnages « de droite » et sur leurs discours.
Éditorial

Regards critiques

Comment garder son regard critique ? Comme la vue baisse avec l’âge, on pourrait penser que l’acuité devant la littérature, les idées et les arts s’émousse au fil du temps. Que l’habitude engourdit l’effort à fournir pour maintenir sa curiosité aux aguets, son goût disponible au changement, ses convictions ouvertes à la discussion. Chaque numéro d’EaN pose certes la question indirectement. Celui-là s’en préoccupe un peu plus encore, notamment — mais pas seulement — en prenant quelques francs partis esthétiques.
Sommaire
Aurélien Bellanger
Les derniers jours du Parti socialiste
par Ulysse Baratin
James Ellroy
Les enchanteurs
par Steven Sampson

204

Journal de la littérature, des idées et des arts – 11/09-24/09

En attendant Nadeau

"L'Invisible Madame Orwell", de Anna Funder
Eileen Blair au Maroc © Archives Orwell

Qui était vraiment Eileen Blair ?

Il vaut mieux éviter de transformer une biographie en un roman à thèses. L’écrivaine australienne Anna Funder le démontre magistralement en faisant d’Eileen Blair, la première épouse de George Orwell, la féministe et la victime qu’elle n’était pas.

Éditorial

L’audace des formes

On doit toujours se rappeler à quel point la littérature est dans la vie ! Et ce numéro l’affirme vivement, parcourant les livres de la rentrée envisagés comme des jalons pour nous parler du monde tel qu’il va, ou pas. Non dans une dimension strictement descriptive ou comme des témoins univoques de l’époque, mais en nous faisant être en leur travers.

Sommaire

Félicien Faury
Des électeurs ordinaires. Enquête sur la normalisation de l’extrême droite
par Jean-Yves Potel
Michel Feher
Producteurs et parasites. L’imaginaire si désirable du Rassemblement national
par Jean-Yves Potel

203
Journal de la littérature, des idées et des arts 28/08 – 10/09 2024
En attendant Nadeau
Grégoire Bouillier, Le syndrome de l'orangerie
« Nymphéas », Claude Monet (1914-1917) © CC0/WikiCommons
400 millions de morts, j’y pense et puis j’oublie

Comment expliquer que Monet ait peint quatre cents toiles de nymphéas ? C’est tout simplement, selon l’auteur du Syndrome de l’Orangerie, Grégoire Bouillier, parce que ces fleurs recouvrent autant de cadavres.
Éditorial

Prêts à lire

Des gestes littéraires ingénieux, surprenants, y compris (ou surtout) quand ils s’emparent de sujets ordinaires. Des autrices et des auteurs qui se confrontent au plus simple, prenant même le risque du déjà-lu. Qui engagent le combat avec le lieu commun, pensent à nouveaux frais la possibilité d’écrire. L’inverse des livres tout-faits, prêts-à-lire : c’est ce qu’En attendant Nadeau a voulu saluer dans ce foisonnant premier numéro de rentrée.
Sommaire
Michael Cunningham
Un jour d’avril
par Steven Sampson
Grégory Cingal 
Les derniers sur la liste
par Sven Hansen-Løve

202
Journal de la littérature, des idées et des arts 10/07 – 27/08 2024
En attendant Nadeau
Vies, morts et renaissances de Goliarda Sapienza, Nathalie Castagné
Goliarda entre ses parents © Seuil
Goliarda Sapienza : la vie intense
La formidable biographie que consacre Nathalie Castagné à Goliarda Sapienza nous plonge dans les vies d’une écrivaine avec un grand talent et une empathie rare. S’y dessine un portrait nuancé qui se base profondément sur les textes, y trouvant la lucidité pour lire un parcours complexe et fascinant.
Éditorial

Le temps de l’été

L’été, on voyage, on se repose, on traîne, on bronze, on marche, on nage… On fait tout ce que notre catastrophique manque de temps nous empêche de faire, qu’on laisse passer, comme ça, presque pour rien, sans s’en rendre toujours bien compte… Comme on dit, on le rattrape un peu, provisoirement, on fait même parfois la sieste, on ne le compte pas ou le gâche avec délectation… On lui donne quelques perspectives neuves… Un sentiment paradoxal de latence, de concentration, de légèreté aussi.
Sommaire
Angelo Pellegrino
Goliarda
par Gabrielle Napoli
Goliarda Sapienza
Miroirs du temps
par Gabrielle Napoli

201
Journal de la littérature, des idées et des arts 26/06 – 09/07 2024
En attendant Nadeau
Robert Coover, Huck Finn et Tom Sawyer à la conquête de l’ouest,
Timbre-poste évoquant un épisode des « Aventures de Tom Sawyer » (1972) (Détail) © CC0/WikiCommons
À cheval à cru
Robert Coover est un des grands écrivains états-uniens de notre époque. Mais ses livres, ardus, complexes, ne rencontrent pas le succès qu’ils méritent. Que ce Huck Finn et Tom Sawyer à la conquête de l’Ouest fasse enfin entrer les lecteurs dans une œuvre déroutante et exceptionnelle.
Éditorial

Un temps pour respirer

Comme les autres, ce numéro 201 couvre deux semaines, mais deux semaines politiques assez particulières si l’on s’en tient à l’actualité politique française. À l’heure où nous le bouclons, nous ne savons pas en effet si, lorsqu’il s’achèvera, le pays où ce journal est fait et a été créé sera gouverné par un parti raciste, auquel tout — notre histoire, les textes que nous défendons et publions, l’idée même d’un espace de débat indépendant et d’une pensée critique — nous oppose.
Sommaire
Violaine Baraduc
Tout les oblige à mourir. L’infanticide génocidaire au Rwanda en 1994
par Vincent Bloch
Scholastique Mukasonga
Julienne
par Étienne Kern

200
Journal de la littérature, des idées et des arts 12/06 – 25/06 2024
En attendant Nadeau
France Théoret Zoé Rose
France Théoret © Valérie Nyes
France Théoret, au noir ou au rose
Pour En attendant Nadeau, l’écrivain·e Kev Lambert (prix Médicis 2023) a lu Zoé Rose, le nouveau livre de son aînée, la romancière et poétesse France Théoret. Il salue la force féministe d’une œuvre qui explore les ambiguïtés et les incertitudes de l’intériorité.
Éditorial

L’urgence d’élargir le monde

En mars 2020, le n° 100 d’EaN commençait en plein confinement. Notre n° 200 débute trois jours après des élections européennes marquées par le succès d’idées xénophobes. À cela s’ajoute en France une période incertaine et inquiétante, qui déstabilise la vie ordinaire et accélère le temps politique. C’est justement à un moment nationaliste au Québec que France Théoret a publié son premier recueil, rappelle Kev Lambert, qui a lu son nouveau roman, Zoé Rose.
Sommaire
Emmanuelle Salasc
Ni de lait ni de laine
par Sébastien Omont
France Théoret
Zoé Rose
par Kev Lambert

199
Journal de la littérature, des idées et des arts 29/05 – 11/06 2024
En attendant Nadeau
Gian Marco Griffi, Chemins de fer du Mexique. Un roman d’aventures
Rail © CC0/Flickr
Un roman-chimère
Le premier roman de l’écrivain italien Gian Marco Griffi oscille constamment entre néoréalisme et effusion lyrique, érudition folle et rocambolesque fantaisiste. Une œuvre portée par une grande énergie créatrice et une vraie ambition romanesque.
Éditorial
La joie de lire un Vladimir Nabokov « triplement inhabituel : jeune, russe et dramaturge ». Celle donnée par un auteur italien encore inconnu du public francophone, Gian Marco Griffi, qui fait le pari de « la puissance de l’imaginaire et sa folie ». Celle, encore, des déambulations de Gilles Ortlieb dans les lieux et dans les livres. Et surtout la joie de l’amour, déployée avec émotion par Minh Tran Huy et par Michal Ben-Naftali.
Sommaire
Joy Sorman
Le témoin
par Sven Hansen-Løve
Elena Kostiouchenko
Russie, mon pays bien-aimé
par Annie Daubenton

198
Journal de la littérature, des idées et des arts 15/05 – 28/05 2024
En attendant Nadeau
Maryse Condé Hommage
Maryse Condé © Claire Garate
Maryse Condé, les voix rebelles
Morte le 2 avril, l’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé aura su se défaire de toutes les assignations. La force de ses textes lui a valu une reconnaissance lente, mais mondiale. Elle tient à un sens du récit qui ne masque jamais une pensée complexe.
Éditorial

La splendeur des textes

Le monde, par moments, sursaute. Et la mémoire commune en est profondément marquée. Il y a cinquante ans, au Portugal, la dictature tombait et le pays et le peuple entraient dans une nouvelle ère politique. Il suffit d’écouter le début de l’hymne national pour comprendre la place du passé, d’une mémoire, d’une nostalgie qui portent, paradoxalement, la splendeur d’une nation.
Sommaire
António Lobo Antunes
L’autre rive de la mer
par Hugo Pradelle
António Lobo Antunes
L’autre rive de la mer
par Pierre Senges

197
Journal de la littérature, des idées et des arts 01/05 – 14/05 2024
En attendant Nadeau
Salman Rushdie, Le couteau Numéro 197
Salman Rushdie © Rachel Eliza Griffiths
Un presque assassinat

Dans Le couteau, Salman Rusdie réfléchit à la tentative d’assassinat dont il a été victime le 12 août 2022. Il nous offre un véritable hymne à l’amour, un récit plein d’humour et de sagesse.

Éditorial

Moteur de recherche

Commençons par une annonce utile : notre moteur de recherche, plus développé et efficace que le précédent, vient de faire peau neuve. À partir de la petite loupe que vous voyez en haut à droite de chaque page, essayez-le et découvrez différents filtres permettant de circuler parmi les 5877 articles et les 197 numéros de nos archives en libre accès.
Sommaire
Jacques Darras
La mer en hiver sur les côtes de la Manche suivi de L’imagination et le pur vertige d’exister 
par Jean-Louis Tissier
Vincent Broqua
La langue du garçon
par la rédaction d’EaN

196
Journal de la littérature, des idées et des arts 17/04 – 30/04 2024
En attendant Nadeau
Les oiseaux Artisophane
Une page illustrée des « Oiseaux », d’Aristophane. Edité par W.W. Merry (1889) © CC0/Flickr
Tiritiritiritiribrix hup !
La traduction des Oiseaux d’Aristophane par Laetitia Bianchi est magnifique de liberté et d’audace. La pièce est fluide, drôle, elle se lit d’une traite, on y entend une langue et on aimerait la voir au théâtre.
Éditorial

Contre les jours terrifiants

« Comment nos jours sont-ils devenus si terrifiants ? » C’est la question posée par l’écrivaine gazaouie Beesam Abdel Raheem dans un poème écrit peu après les massacres du Hamas et le début des bombardements israéliens. Lire son texte six mois plus tard rend sa question accablante. Car depuis, les jours vécus par les populations palestiniennes sont plus terrifiants encore.
Sommaire
Emmanuel Terray, générosité radicale
par Véronique Nahoum-Grappe
Christophe Granger
Quinze minutes sur le ring, Sur les traces d’une action passée, 24 septembre 1922
par Pierre Senges

195
Journal de la littérature, des idées et des arts 03/04 – 16/04 2024
En attendant Nadeau
Mathieu Belezi (2022) © Edoardo Delille
Contre-geste du colonialisme

Après Attaquer la terre et le soleil, deux autres romans de Mathieu Belezi amplifient son exploration critique de l’Algérie coloniale. En particulier, Moi, le glorieux, sidérant monologue crépusculaire d’un colon élevé aux dimensions d’un ogre mythologique.

Éditorial

Lire comme on vit

Il y a un pleur dans le monde, / Comme si le bon Dieu était mort, / Et l’ombre de plomb qui tombe / Pèse comme un tombeau. / Viens ! Nous nous cacherons, plus proches… / La vie repose au fond des cœurs / Comme en des cercueils. / Toi ! nous  nous embrasserons à pleine bouche – / Contre le monde frappe un désir, / Dont nous devrons mourir. Ces vers d’Else Lasker-Schüler parus en 1911 résonnent fort dans nos esprits inquiets, incertains, frémissants.
Sommaire
Dahlia de la Cerda
Chiennes de garde
par Florence Olivier
Pierre Pachet et Georges Perros
Correspondance 1968-1978
par Roger-Yves Roche

194
Journal de la littérature, des idées et des arts 20/03 – 02/04 2024
En attendant Nadeau
Karim Kattan, Le Palais des deux collines
Cremisan, près de Bethléem © Mikaela Burstow
La Palestine à la nuit tombée
Karim Kattan nous offre un petit palais de papier au rythme enlevé, à la trame éclatée, au ton à la fois stupéfié, enragé et aimant. C’est aussi l’occasion de redécouvrir une Palestine antique mais menacée, que l’écrivain sauve du piège réaliste en la voilant d’une brume magique inattendue.
Éditorial
Même numérique, un journal, déplié devant nous, découvre des mondes qu’on ne connaissait pas, des aspects de la réalité insoupçonnés, des histoires, des idées qui n’attendaient que cela : remonter à notre surface. Du moins, un journal qui s’efforce de ne pas en rester au familier et au déjà-pensé. Alors, tout un monde apparaît, qui continue de vivre au moment même où il se découvre.
Sommaire
Hakan Günday
Zamir
par Jean-Paul Champseix
Ryoko Sekiguchi 
L’appel des odeurs
par Claude Grimal

193
Journal de la littérature, des idées et des arts 06/03 – 19/03 – 2024
En attendant Nadeau
Sergueï Shikalov, Espèces dangereuses.
Pancarte d’un manifestant russe lors d’une Pride à Johannesburg ( Afrique du Sud) (2014) © CC BY 2.0/Samantha Marx/WikiCommons
Un temps insouciant

Vivant en France depuis les lois anti-LGBT en Russie, Sergueï Shikalov a écrit en français un premier roman fort sur cet exil et les années de liberté qui l’ont précédé. Dans une prose d’une grande simplicité, il dépasse sa propre existence pour se faire le cartographe sensible des mouvements du temps et le chroniqueur d’un monde devenu presque irréel.

Éditorial

À la hauteur du monde

Les livres, tous les livres – qu’ils relèvent de la fiction ou des idées – peuvent changer notre manière de voir le monde, de nous voir, d’échanger, de parler. Ils le font parfois somptueusement, à la manière d’orbites imprévisibles. Ils ont une manière de faire tourner notre univers, de défaire nos certitudes, d’aider à affronter nos angoisses et l’obscurité du monde.
Sommaire
Éric Mension-Rigau
Rester noble dans le monde des affaires. De l’utilité des anciennes élites
par Maïté Bouyssy
Cécile A. Holdban
Premières à éclairer la nuit
par Alain Roussel

192
Journal de la littérature, des idées et des arts 21/02 – 05/03 2024
En attendant Nadeau
Jón Kalman Stefánsson Mon sous marin jaune
Jón Kalman Stefánsson (2021) © Jean-Luc Bertini
La magie blanche de Stefánsson

Dans Mon sous-marin jaune, Jón Kalman Stefánsson se penche avec tendresse sur l’enfant qu’il fut. Jouant avec l’autobiographie, l’écrivain islandais se montre un romancier fraternel et nous offre un véritable remède contre la mélancolie.

Éditorial

Devenir mémoire

Quand lira-t-on l’histoire de ce 21 février 2024 ? Des débats importants, auquel notre journal prend part, accompagnent l’hommage rendu au Panthéon aux Francs Tireurs et Partisans — Main d’Œuvre Immigrée (FTP-MOI) arrêtés par la police française et assassinés par l’armée allemande il y a 80 ans exactement.
Sommaire
Alain Le Rille
L’onde et La particule. Le cas Louis d. B.
par Martino Lo Bue
Le Questionnaire de Bolaño : Gaëlle Obiégly
par Emmanuel Bouju

191
Journal de la littérature, des idées et des arts 07/02 – 20/02 2024
En attendant Nadeau
Natalie Diaz Quand mon frère était un Aztèque
Collection Barbie « Spirit of the Sky » (2003) (détail) © CC BY-NC 2.0/Pinke/Flickr
Version mojave

Après celle de son Poème d’amour postcolonial en 2022, la traduction en français du premier recueil de poèmes de Natalie Diaz permet de lire sa poésie de cette dans ce qu’elle a de plus féroce. Retour sur le parcours de cette figure littéraire du peuple Mojave, qui déjoue les stéréotypes et inverse les rôles dévoués aux Blancs et aux Amérindiens.

Éditorial

Quand le monde ne tourne pas rond

Les conflits armés, les désordres politiques, les catastrophes économiques, les crises sociales remplissent les pages des journaux, débordent des postes de radio et de télévision… On pourrait parler sans fin des mauvaises nouvelles, de ce qui ne tourne pas rond. Et n’est-ce pas un peu ce que nous faisons, tels des hamsters entraînés dans des roues ?
Sommaire
Vincent Bontems
Au nom de l’innovation. Finalités et modalités de la recherche au XXIe siècle
par Ivar Ekeland
Olivier Rolin
Jusqu’à ce que mort s’ensuive
par Sébastien Omont

190
Journal de la littérature, des idées et des arts 24/01 – 06/02 2024
En attendant Nadeau
Toni Morrison Beloved
Fresque murale, portrait de Toni Morrison (Pays basque, Espagne) © Domaine public
Relire Beloved

Pour En attendant Nadeau, Mohamed Mbougar Sarr a relu Beloved de Toni Morrison, dans sa nouvelle traduction par Jakuta Alikavazovic. Comment cette nouvelle interprétation change-t-elle l’un des plus célèbres romans états-uniens du XXe siècle ? D’où vient le sentiment de faire face, de phrase en phrase, à une densité qui surprend tant le lecteur ? Et que nous fait-il ressentir de Toni Morrison aujourd’hui ? L’auteur de La plus secrète mémoire des hommes (prix Goncourt 2021) mène l’enquête.

Éditorial
Et si les récits nous faisaient vivre plusieurs vies ? Et si notre vie s’enflammait à condition d’être racontée d’une manière qui la démultiplie, l’augmente, la prolonge, accepte les contradictions et les simultanéités ? La double lecture que propose En attendant Nadeau de Vivre dans le feu, ultime livre signé Antoine Volodine, va dans ce sens.
Sommaire
Terrance Hayes
Sonnets américains pour mon ancien et futur assassin
par Claude Grimal
Donika Kelly
Bestiaire
par Claude Grimal

189
Journal de la littérature, des idées et des arts 10/01 – 23/01 2024
En attendant Nadeau
Il ne faut rien dire de Marielle Hubert
Une femme à la fenêtre © Jean-Luc Bertini
Une histoire qui tienne enfin debout

Il ne faut rien dire, le deuxième récit de Marielle Hubert est l’un des plus forts de la rentrée littéraire hivernale. On y découvre une voix, une manière de considérer la mémoire, la filiation, les violences et les fantômes qui nous hantent. Un texte d’une lucidité implacable dont l’audace narrative impressionne.

Éditorial

Une grande, une vraie joie

La littérature vaut, les livres valent, parce qu’ils font basculer quelque chose du monde. Ou, au moins, de la manière de le dire, de le raconter. Oui, de raconter ses troubles, ses violences, ses mémoires, ses fantômes. Des histoires, des langues, qui nous touchent car on s’y déshabitue de soi-même, des évidences, des formes et des discours tout faits. Il y a une joie inquiète à s’y frotter, à les laisser agir dans nos vies et dans nos cerveaux, à accepter ces étrangers merveilleux.
Sommaire
Mieke Bal
Concepts itinérants. Comment se déplacer dans les sciences humaines
par Paul Bernard-Nouraud
Kelly Rivière
An Irish Story. Une histoire irlandaise
par Monique Le Roux

188
Journal de la littérature, des idées et des arts 27/12 – 09/01
En attendant Nadeau
Sándor Márai Journal. Les années d’exil (1968-1989)
Statue de Sándor Márai © CC-BY-SA-3.0/Jan Starec/WikiCommons
« Dans la vie infinie et incompréhensible »

Lire le dernier tome du Journal de Sándor Márai revient à compagnonner avec l’un des grands écrivains hongrois du siècle dernier. On y découvre ses années d’exil entre Salerne et San Diego, sa vision du monde, ses idées, son travail et ses lectures fondamentales. On éprouve avec lui ses deuils, ses doutes, sa croyance en la force de la littérature et son enthousiasme pour la vie.

Éditorial
Écrire, lire, chercher à comprendre, s’essayer à réagir aux événement, se connaître, se situer, revient à faire face à une urgence vitale. Les deux mercredis d’EaN s’ouvriront donc sur les Journaux de deux grands écrivains hongrois qui semblent y répondre : Sándor Márai et Imre Kertész. Tous deux expriment l’angoisse d’être, le déchirement du déracinement, les rapports entre l’Est et l’Ouest, la nécessité des lectures fondatrices, la manière d’affronter la disparition, de conserver des traces et d’organiser ce que l’on pense de soi-même.
Sommaire
Géraud-Christophe Michel Duroc, duc de Frioul
Correspondance du grand maréchal du palais de Napoléon Ier
par Maïté Bouyssy
Michel Orcel
Leopardi. Poésie, pensée, psyché
par Yves Lepesqueur

187
Journal de la littérature, des idées et des arts 13/12 – 26/12 2023
En attendant Nadeau
Jeux, Georges Perec
Optical illusion of some dominos © CC0/Getty Museum
Des jeux et des lieux

Georges Perec a toujours mis le jeu au centre de son œuvre. Reprenant trois volumes parus indépendamment, ce dernier inédit se lit un crayon à la main, activement, le lecteur s’y faisant co-producteur du livre. Des rébus, anagrammes, mots croisés ardus et autre suites arithmétiques retors et incroyablement stimulants, dont il faut sérieusement interroger la place et le rôle dans l’œuvre.

Éditorial
La saison des livres s’était ouverte, cet été, avec des livres qui s’affirmaient comme nos plus proches contemporains. Elle se clôt, en même temps que l’année ou presque, sur plusieurs parutions récentes qui montrent la vivacité de l’histoire littéraire comme de sa critique. De la première traduction en français (par Romain Mollard) de la Jérusalem de William Blake à celle (par Irène Gayraud) du Pressoir de Gabriela Mistral, ce numéro fait la part belle à des textes du passé lus au présent, sans pour autant verser dans une lecture purement muséale ou nostalgique.
Sommaire
Stéphane Madelrieux
La philosophie comme attitude
par Jean-Marie Chevalier
John Dewey
Nature humaine et conduite. Introduction à la psychologie sociale
par Jean-Marie Chevalier

186
Journal de la littérature, des idées et des arts 29/11 – 12/12 2023
En attendant Nadeau
Ocean Vuong Le temps est une mère
Ocean Vuong (2019) © Tom Hines
L’écriture est un deuil impossible

Lire Le temps est une mère d’Ocean Vuong, c’est faire l’expérience d’une grande lecture de poésie. Le jeune écrivain états-unien né au Vietnam, révélé par son roman Un bref instant de splendeur, signe un recueil d’une inventivité formelle stupéfiante. Il y rassemble les morceaux de son existence, entreprend l’impossible deuil de sa mère et fait, finalement, un bouleversant apprentissage de la liberté.

Éditorial

L’incertitude

Il y a quinze jours, En attendant Nadeau choisissait de rassembler dans un ample dossier les articles écrits depuis huit ans sur les littératures israéliennes et palestiniennes. Une manière de rappeler que les mots, ceux qui les portent, expriment le monde, y interviennent, le changent. On dit, on pense, autrement. Alors, il s’y entend quelque chose d’altéré, s’y joue une incertitude fondamentale. Un sentiment, une étrangeté, qu’explore le 186e numéro d’EaN.
Sommaire
Frédéric Gabriel, Dominique Iogna-Prat et Alain Rauwel (dir.)
Dictionnaire critique de l’Église. Notions et débats de sciences sociales
par Richard Figuier
Daniel Maggetti
Matlosa
par Marc Lebiez

185
JOURNAL DE LA LITTÉRATURE, DES IDÉES ET DES ARTS 15/11- 28/11 2023
En attendant Nadeau
Dossier Israël-Palestine
Sans titre © CC BY 2.0/zaphad1/Flickr
Une terre et des livres

Avec l’intensification des violences faites aux populations civiles israéliennes et palestiniennes, l’espoir d’une paix juste et durable s’est enfui. Mais les romanciers, les poètes, les chercheurs ont toujours continué à écrire, parfois même à dialoguer, d’un côté et de l’autre de la barrière que les acteurs politiques et militaires se sont évertués à dresser entre les peuples et les histoires de cette terre. En attendant Nadeau rassemble ses archives en un dossier spécial, qui sera augmenté de nos nouvelles lectures. A commencer par celle du nouveau recueil, traduit en français, du poète palestinien Najwan Darwish.

Éditorial
Dans un journal comme le nôtre, il n’est pas rare de se demander quel sens peuvent (encore) avoir la lecture et la critique, quand des populations civiles sont massacrées et bombardées, quand les espoirs de justice et de paix s’éloignent un peu plus chaque jour. Comment maintenir le regard indirect qui est le nôtre, quand l’actualité la plus douloureuse et le rythme de son traitement nous incitent à tenir des discours et des positions de la manière la moins distanciée ?
Sommaire
Jacques-Henri Michot
Au jour dit. Le 24 avril en France (1935-2022)
par Hugo Pradelle
Najwan Darwish
Tu n’es pas un poète à Grenade
par Khalid Lyamlahy

184
Journal de la littérature, des idées et des arts 01/11 – 14/11 2023
En attendant Nadeau
En invité Peter Kurzeck
Les cloches de l’église Saint-Paul à Francfort-sur-le-Main (1947) ©CC BY-SA 3.0/Bundesarchiv/WikiCommons
Le temps retrouvé de Peter Kurzeck

Le deuxième volume de l’important cycle de Peter Kurzeck intitulé « Le vieux siècle » déploie une étrange saga. À la fois vaste fresque autobiographique, peinture précise des années 80, réflexions sur les traces de l’existence et la mémoire, il constitue une des entreprises littéraires les plus passionnantes de la littérature allemande récente, un texte conçu comme « un livre en tant que chant. Comme un violon tzigane ».

Éditorial

Nécessité du retournement

La pensée se retourne. Oui, comme on se retourne sur le temps passé pour le considérer autrement, comme quand on se met à la place de l’autre pour s’émanciper des biais qui nous restreignent, comme on change d’opinion, comme on retourne un gant pour en découvrir les coutures. Autant dire qu’il faut se méfier des évidences et admettre parfois les contradictions.
Sommaire
Emmanuelle Pierrot
La version qui n’intéresse personne
par Gabrielle Napoli
Peter Kurzeck
En invité
par Jean-Luc Tiesset

183
Journal de la littérature, des idées et des arts 18/10 – 31/10
En attendant Nadeau
Paul Virilio © Sophie Virilio/Fonds S.Virilio
La dimension Virilio

Paul Virilio (1932-2018) ne fut pas seulement philosophe mais aussi peintre, maître verrier et urbaniste. L’ensemble des essais qu’il a publiés entre 1976 et 2010 sont rassemblés en un volume impressionnant, qui permet de voir son apport majeur à la pensée de la destruction et de la vitesse, c’est-à-dire de notre modernité.

Éditorial
En décernant le prix Nobel de littérature à Jon Fosse, l’Académie suédoise a reconnu une œuvre commencée il y a quarante ans, analysée dans ce numéro par deux articles, l’un consacré à son pan théâtral, l’autre à sa partie romanesque et aux questions éditoriales qu’elle soulève.
Sommaire
Jean-Michel Maubert
Le sacrifice du géomètre et autres textes
par Tristan Felix
Éléonore de Duve
Donato
par Cécile Dutheil de la Rochère

182
Journal de la littérature, des idées et des arts 04/10 – 17/10 2023
En attendant Nadeau
Deleuze, Sur la peinture
« Trois études pour un auto-portrait », Francis Bacon (1967)(Détail 3) © CC BY 2.0/cea+/Flickr
Deleuze : quand « l’œil broute la surface »

La question picturale traverse toute la pensée de Gilles Deleuze. La publication par David Lapoujade du cours que le philosophe consacra au printemps 1981 à la peinture, en témoigne avec éclat. Il nous rappelle qu’elle a selon lui partie liée avec la catastrophe, elle-même inséparable d’une naissance, celle de la couleur.

Éditorial

Croire en ce monde

« Le fait moderne, c’est que nous ne croyons plus en ce monde. » cette phrase de Gilles Deleuze extraite de L’image-temps, rapportée par Paul Bernard-Nouraud dans son article consacré à la parution des cours du philosophe sur la peinture résonne aujourd’hui de manière troublante. Comment croire en effet aujourd’hui en ce monde ?
Sommaire
Peter Sloterdijk
Le remords de Prométhée. Du don du feu à la destruction mondiale par le feu
par Pauline Hachette
Arthur Dreyfus
La troisième main
par Hugo Pradelle

181
JOURNAL DE LA LITTÉRATURE, DES IDÉES ET DES ARTS 20/09 – 03/10 2023
En attendant Nadeau
Ingo Schulze | De braves et honnêtes meurtriers
« Contenu Fermé Discutant Dans La Couleur Invisible », de Anouk Kruithof (2009) ©CC BY-NC-SA 2.0/Rémi de Valenciennes/Flickr
Bienvenue au Leseland

Le héros du nouveau roman d’Ingo Schulze, De braves et honnêtes meurtriers, dévore ce que d’autres ont écrit et ne fait confiance qu’aux livres. C’est aux lecteurs que le grand romancier de l’ex-RDA confie les clés du récit : il fait d’eux les seuls véritables gardiens de la littérature.

Éditorial

Nos sensibilités

A la recherche de points de vue plus justes et plus divers que le sien, l’écrivain québécois et goncourable Kevin Lambert, critiqué par son collègue français et goncourisé Nicolas Mathieu, a sollicité des regards extérieurs pour relire son livre Que notre joie demeure. Une telle pratique, courante, a moins à voir avec la censure qu’avec l’art du romancier.
Sommaire
Le vif de l’art : Oiron et Fontevraud 
par Paul Bernard-Nouraud
Mathias Enard 
Déserter
par Sébastien Omont

180
Journal de la littérature, des idées et des arts 06/09 – 19/09 2023
En attendant Nadeau
Portrait de Chloé Delaume
Chloé Delaume © Jean-Luc Bertini
L’amour façon puzzle

L’autofiction appliquée à une vie de littérature, est-ce encore de l’autofiction ? Pour raconter un amour contemporain, Pauvre folle, le nouveau roman de Chloé Delaume conjugue voix narrative, poétique, d’essayiste, et se fie à la seule magie du Verbe. En résulte un objet total, dont les multiples facettes font miroiter tantôt le réel, tantôt la fiction.

Éditorial

Formes résistantes

Lire et écrire ordonnent des situations – dans le monde, dans le temps, en soi-même. La littérature dérange le réel, dérange nos vies. C’est assurément ce que les textes et les expériences de certains écrivains, parmi les plus stimulants de cette rentrée littéraire étonnamment ouverte, affirment avec force.
Sommaire
Chloé Delaume
Pauvre folle
par Feya Dervitsiotis
Neige Sinno
Triste Tigre
par Jeanne Bacharach

179
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Portrait de Pascal Quignard
Pascal Quignard © Jean-Luc Bertini
Les grands espaces d’un solitaire

Depuis la parution de son premier livre en 1969, L’être du balbutiement, Pascal Quignard impressionne par le nombre de ses publications comme par leur étourdissante diversité, et fournit matière à d’incessants commentaires. Alors, sous quel angle analyser ce douzième volume du Dernier Royaume ?

Éditorial
Avec ses nouveaux livres, ses débats et son étonnante régularité, la rentrée littéraire revient. S’il y a une saison pour la littérature, c’est bien celle-là. En quittant horloges et calendriers pour se placer dans un temps circulaire plus proche de notre vie intérieure, Pascal Quignard fait du nouveau tome de son Dernier royaume le lieu du recommencement.
Sommaire
Pascal Quignard
Les heures heureuses
par Marie Etienne
Maria Pourchet
Western
par Oriane Delacroix

178
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Soleil, pavage typographique citron
Soleil © Delphine Presles
Numéro d’été : Le Soleil

Notre dossier ensoleillé s’ouvre en célébrant le mariage des sciences et des arts. L’article inaugural est donc signé d’un chercheur de l’Institut de la Recherche pour le Développement. Il est accompagné par l’hommage à deux écrivains lus par Arnaud Viviant et Frédéric Ciriez, mis en musique par les Beatles et Marc Porée, et mis en scène par la grande Ariane Mnouchkine, tant aimée par Dominique Goy-Blanquet. Il manquait une touche sépia : elle se nomme héliographie.

Éditorial

Sous le soleil exactement

« Le soleil est nouveau tous les jours », écrit Héraclite. Et, comme lui répondant, Ludwig Wittgenstein assène : « Que le soleil se lèvera demain est une hypothèse. » C’est entre ces deux pôles que l’équipe d’En attendant Nadeau vous propose un hors-série consacré au soleil. Une manière d’explorer la fascination qu’exerce sur nous cet astre ambigu, les images qu’il fait surgir, sa place dans nos vies et nos imaginaires.
Sommaire
Trois soleils d’Etel Adnan
par Marielle Macé
Eau, sécheresse, barrages, médias : entretien avec Silvia Flaminio
par Pierre Tenne

177
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Le bois, de Jeroen Brouwers : d'autres expériences du camp
Jeroen Brouwers © Michiel Hendryckx/CC
Le soliloque disloqué de Jeroen Brouwers

Jeroen Brouwers est mort en 2022, si bien qu’il est tentant de lire Le client E. Busken comme un récit testamentaire ou autobiographique. Le livre est un fleuve, un long monologue intérieur émanant de la conscience d’un homme âgé, abîmé par l’alcool et la cigarette qui lui sont interdits depuis qu’il est enfermé dans l’unité sécurisé de la Maison Madeleine. Alors il enrage, observe, se souvient, délire, rit, se rebelle. Dans quelle mesure est-il le double de Jeroen Brouwers, Néerlandais né en 1940 à Batavia (Djakarta), personnage, polémiste, « grand écrivain », etc. ? À cette question nous ne répondrons pas vraiment, préférant insister sur d’autres aspects.

Éditorial
Dans un entretien à lire vendredi 30, Michel Valensi, fondateur avec Patricia Farazzi des éditions de l’éclat, compare le travail de l’éditeur à celui d’un « curatore », soit celui qui soigne. Il se place donc au chevet des livres comme le médecin au chevet de ses patients, les écoute et leur prodigue ses « Premiers secours », nom de l’une des collections phares de la maison. Les textes à éditer, tels des corps, nécessitent d’être accompagnés et soignés dans un temps long mis en lumière dans cette conversation.
Sommaire
Sandra Barrère
Écrire une histoire qui tue
Najla Nakhlé-Cerruti
Batia Baum, la nécessité de la traduction
Henri Colomer

176
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Senges Novarina La Clef des langues
« Green Squares » (de la série « The Mathematical Basis of the Arts »). Peinture en haute résolution par Joseph Schillinger. Original de la Smithsonian Institution (vers 1934) (détail) © CC BY 4.0/Rawpixel.com/Flickr
Ne pas trouver le mot juste

Si la recherche du mot juste fait l’objet d’une quête infinie, il existe aussi une littérature dont le but consiste à ne pas le trouver. C’est celle que pratique, cinq siècles après Rabelais, Valère Novarina. Découvrons cette entreprise avec La clef des langues, « roman nominaire » qui  « examine toutes les langues de près, sans en croire un seul mot ».

Éditorial
En janvier 2016, nous nous lancions dans un projet un peu fou : ouvrir en ligne un espace critique indépendant, à travers un journal en libre accès mais sans publicité, élaboré par des collaborateurs bénévoles, animés par le désir d’un regard distancié sur leur époque. Un lieu numérique atypique, qui allait proposer à un lectorat le plus large possible une manière originale de voir le monde à travers les livres, de les penser dans nos existences, d’en partager l’expérience.
Sommaire
Antoni Clapés
Entre nature et rêve
Et le soleil dans ta main
par Mireille Gansel
Joseph Andras
Nûdem Durak. Sur la terre du Kurdistan
par Sébastien Omont

175
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Le neutre, de Roland Barthes : liberté académique
Composition (1923), de George Servranckx © CC BY 2.0/Pedro Ribeiro Simões/Flickr
Liberté académique

Lorsque les premiers cours de Roland Barthes au Collège de France sont parus au début des années 2000, son œuvre n’était pas celle que nous connaissons aujourd’hui. Leur publication, conjointement à celle des œuvres complètes et, par la suite, à d’autres inédits, a profondément modifié sa réception. Leur réédition à partir des enregistrements sonores achève le processus en en faisant pleinement des livres.

Éditorial
Roland Barthes pensait et se pensait en écrivain, c’est-à-dire laissait le langage, contre la fixation des choses qui est son premier lot, instaurer une « oscillation », nous dit Tiphaine Samoyault en présentant Le Neutre, ensemble de notes transformées en un véritable livre aujourd’hui. La littérature, et en particulier la forme élastique du roman auquel Barthes se « préparait » à la fin de sa vie, a une puissance d’accueil inégalée, car elle absorbe même — Pierre Senges le rappelait récemment — ce qui la menace : le silence.
Sommaire
Olivier Razac
Une société de contrôle ? Enfermements, surveillance électronique, gestion des risques et gouvernementalité algorithmique
Ricardo Urquizas Campello
Short Circuit. Electronic Monitoring and the Crisis of the Brazilian Prison System
par Philippe Artières
Bertrand Tillier
Mérovak, l’homme des cathédrales. Du symbolisme au patrimoine (1874-1955)
par Sam Rachebœuf

174
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Dipesh Chakrabarty, Après le changement climatique, penser l’histoire
Des masques dogons vers Bandiagara, au Mali (2008) © CC BY-SA 2.0/Hugues/Flickr
Une ferme en Afrique
La lecture de l’essai majeur de Dipesh Chakrabarty qui ouvre ce numéro obéit à un déplacement radical des idées et des expériences.
Éditorial
Sinon, à quoi bon ?   La lecture de l’essai majeur de Dipesh Chakrabarty et de deux textes d’Achille Mbembé qui ouvre ce numéro d’EaN obéit à un déplacement radical des idées, des expériences. Elle nous  invite à penser des relations entre des centres et des marges, à une réflexion concrète sur la place de l’humain dans le monde. Les évidences de nos conceptions de l’univers et la place qu’on y occupe s’y trouvent bouleversées avec urgence.
Sommaire
Llewelyn Powys
De l’ébène à l’ivoire
par Claude Grimal
David Thomas
Partout les autres
par Quentin Margne

173
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
À la Une du numéro 173 : Tristan Garcia, romancier et philosophe
« Seul », de Jean-Michel Folon (1984) © CC BY 2.0/Pedro Ribeiro Simões/Flickr
Un savant indiscipliné

André Leroi-Gourhan (1911-1986) est passé de l’ethnologie à la préhistoire, du musée à l’archéologie de terrain, des Aïnous du Japon au site magdalénien de Pincevent en passant par les grottes d’Arcy-sur-Cure. Le livre de Nathan Schlanger retrace son parcours.

Éditorial
La littérature et les cornichons À la première demande du questionnaire Bolaño que l’on pourra lire, dès samedi, dans ce nouveau numéro d’En attendant Nadeau, « Quel est le premier mot qui vous vient à l’esprit ?», l’écrivain Pierre Senges répond, malicieux : « Le mot cornichon ». Si l’on ne résiste pas à entendre résonner en filigrane de ce pied de nez la chanson géniale de Nino Ferrer qui avait rendu aux cornichons toute leur grandeur, l’humour de l’écrivain, lui, saute aux yeux. Pierre Benetti nous offre une lecture des deux derniers livres de celui qu’il considère comme « l’un des plus inventifs et des plus radicaux du paysage français contemporain ».
Sommaire
Nathan Schlanger
L’invention de la technologie. Une histoire intellectuelle avec André Leroi-Gourhan
par Thierry Bonnot
Marie Saglio
Bombay
par Alexandra Galitzine-Loumpet

172
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Boubaker Adjali l’Africain. Un regard tricontinental
Boubaker Adjali dans le film « Strop » de Věra Chytilová (1962) © Éditions Otium
Boubaker Adjali, un révolutionnaire anticolonialiste

Né en 1937 en Algérie, mort à New York en 2007, Boubaker Adjali était un militant « sans affiliation ni chapelle » au service de tous les mouvements de libération : un authentique beau livre retrace la trajectoire de ce photographe et documentariste.

Éditorial
« Que la vie soit toujours ton atelier de poésie ». En attendant Nadeau réunit plusieurs générations de critiques qui entremêlent leurs expériences, leurs points de vue, leurs lectures, partagent un même journal et se retrouvent sur les mêmes bancs lors de réunions où les livres circulent de mains en mains. Jean-Pierre Salgas nous a quittés dans la nuit du lundi au mardi 11 avril. Secrétaire de rédaction de La Quinzaine littéraire de 1983 à 1990, il s’est inscrit dans la rédaction de notre journal et y a apporté un regard singulier et une pratique critique d’une grande exigence.
Sommaire
Boubaker Adjali l’Africain. Un regard tricontinental
par Sonia Combe
Arnaud Maïsetti
Brûlé vif
par Alexis Buffet

171
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
L’arrière-saison des lucioles : les retouches d'Henri Raczymow
Rue de Belleville (2020) © CC2.0/Jacques Paquier/WikiCommons
Les retouches d’Henri Raczymow

Sur le tissu déchiré ou troué de la mémoire, Henri Raczymow appose une pièce propre, une retouche. On emploiera le mot au pluriel : les retouches ne manquent pas dans L’arrière-saison des lucioles, parcours dans Paris et dans le Temps.

Éditorial
Des mondes à remplacer « Celles qu’on a assimilées à la Nature, qui écoute, par opposition à l’homme, qui parle – ces personnes-là parlent désormais », écrivait Ursula Le Guin en 1986 dans Femme/Nature sauvage. Dans la littérature contemporaine, ces voix de femmes parlent souvent de la nature, de leur rapport au vivant et luttent pour conquérir les terres non exploitées, comme le montre Sophie Erhsam qui analyse la parole d’un ensemble de récits de femmes en prise avec leur « part sauvage ».
Sommaire
Henri Raczymow
L’arrière-saison des lucioles
par Norbert Czarny
Erri De Luca
Grandeur nature et Itinéraires
par Marc Lebiez

170
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
La grande Histoire et la petite : son nom de psychanalyse
© CC3.0/Mathilde Doiezie/Flickr
L’analyste face aux limites

Regroupées sous le nom d’« états limites », les pathologies identitaires narcissiques questionnent la manière de théoriser et de pratiquer la psychanalyse. Bérangère de Senarclens donne une vision claire et nuancée des approches possibles face à des patients parfois réputés inanalysables.

Éditorial
Comme le serpent se mord la queue Depuis douze ans, on attendait un livre de Pierre Michon ! Et, enfin, en voilà un qui paraît… Enfin, presque. La semaine prochaine, on pourra découvrir un récit qui vient à la suite d’un autre, ancien, les deux étant publiés en miroir. Les Deux Beune (La Petite et La Grande), textes écrits à vingt-cinq ans de distance, se lisent comme un diptyque. Sous les dehors d’un « style plus âpre, moins grandiose, moins parfait peut-être » mais habité par « quelque chose de furibond », il s’y invente une manière d’affronter l’inachèvement, une littérature du « comble de l’humanité », de « l’imminence éternelle ».
Sommaire
Bérangère de Senarclens
Le défi des états limites
par Delphine Renard
Emanuele Trevi
Deux vies
par Claude Grimal

169
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Le renard d’en haut et le renard d’en bas, de José María Arguedas
José María Arguedas © CC4.0/WikiCommons
Deux renards pour un Pérou

Grâce à Rosana Orihuela, on peut enfin lire en français Le renard d’en haut et le renard d’en bas de José María Arguedas. Un grand roman qui métisse les genres, les langues, les styles, pour raconter les deux Pérou, celui des Andes et celui de la côte.

Éditorial
La littérature n’hésite pas à s’emparer d’une véritable critique du travail et de ses conséquences humaines, corporelles et morales. On lira, ainsi, Client mystère, le premier roman frappant de Mathieu Lauverjat qui imagine la saisissante trajectoire d’un livreur à vélo, ou le roman d’Hugues Jallon, Le capital, c’est ta vie, lu en regard du récit de Philippe Garnier, La démence du percolateur. Courtes rêveries sur les machines et les émotions. Alors que le mouvement social contre la réforme des retraites s’amplifie, En attendant Nadeau propose de prolonger cette réflexion d’actualité à travers une synthèse d’ouvrages théoriques sur la question du travail.
Sommaire
José María Arguedas
Le renard d’en haut et le renard d’en bas
par Florence Olivier
Lea Ypi
Enfin libre. Grandir quand tout s’écroule
par Jean-Paul Champseix

168
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Échec au destin, de Lluís Llach : hors du temps et de l'espace
« Sous le pont » d’Alfred Manessier (1947) © CC2.0/Pedro Ribeiro Simões/Flickr
Hors du temps et de l’espace

L’ancien chanteur catalan Lluís Llach, figure majeure de l’opposition au franquisme met en scène un royaume occitan imaginaire dans Échec au destin. Un thriller médiéval riche en rebondissements.

Éditorial
Numéro 168 D’autres formes Dans un essai paru récemment, Martine Mathieu-Job se demandait, à propos des écritures francophones, s’il y avait bien lieu de parler de « langue maternelle ». Cette question résonne dans deux récits enthousiasmants qu’En attendant Nadeau met à l’honneur : celui d’Oliver Rohe, né en 1972 à Beyrouth, qui fait entendre, dans son Chant balnéaire, une langue rare, au rythme cadencé et qui confère au vers toute sa force narrative.
Sommaire
Lluís Llach
Échec au destin
par Maïté Bouyssy
Stefan Zweig, un humaniste d’autrefois
par Jean Lacoste

167
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Édition critique intégrale de L’Astrée : la sandale d'Honoré d'Urfé
« Le désespoir de Céladon », tapisserie au Château de la Bastie d’Urfé (2009) ©CC3.0/Daniel Villafruela/WikiCommons
La sandale d’Honoré d’Urfé

Troisième partie de l’édition critique intégrale de L’Astrée d’Honoré d’Urfé, un livre sans lequel la littérature aurait sans doute suivi un autre chemin.

Éditorial
Archéologies Les écrivains, décidément, ne cessent d’explorer leurs existences et celles de ceux qui les accompagnent. Dans Porte du soleil, Christophe Manon parcourt lors d’un séjour en Italie son passé familial et l’affronte à des images et des références troublantes. Son récit en vers, « direct et complexe, poignant et amusé », « petit lamento de la douleur et du dévoilement », « fait signe » à d’autres formes, d’autres images, d’autres mots. C’est l’un des textes fort
Sommaire
Honoré d’Urfé
L’Astrée
par Christian Mouze
George Sanders
Profession fripouille
par Norbert Czarny

166
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Des mains heureuses, de Claire Richard : éloge d'un sens ignoré
© Jean-Luc Bertini
Éloge d’un sens ignoré

Des mains heureuses de Claire Richard célèbre un sens, le toucher, tel qu’on en use, diversement, de la naissance à la mort.

Éditorial
À la recherche des issues  Alors que tout au long de 2022 les lecteurs des manuscrits retrouvés de Céline étaient sans cesse appelés à distinguer l’écrivain du militant, 2023 a commencé avec une vaste campagne de défense d’un Michel Houellebecq menacé d’une plainte pour incitation à la haine pour ses propos contre les musulmans et les étrangers. Contre des positions ambiguës, complaisantes et dangereuses qui admettent l’intolérable, il faut penser avec clarté l’instrumentalisation politique de l’autorité littéraire.
Sommaire
Claire Richard
Des mains heureuses. Une archéologie du toucher
par Norbert Czarny
Mansoura Ez-Eldin
Les jardins de Basra
par Jean-Loup Samaan

165
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Une histoire inquiète, de Jacques Revel et Sabina Loriga
« Disappearing History » © CC0/Alan Levine/Flickr
Comment on a écrit l’histoire depuis soixante ans
Le livre de Jacques Revel et Sabina Loriga constitue le manuel idéal pour qui souhaite se repérer dans les mutations de la discipline historique depuis le « tournant linguistique ».
Éditorial
Le réel sans avatar Pour commencer cette année littéraire, En attendant Nadeau propose une première sélection de la rentrée mettant à l’honneur trois romancières. Jusqu’au prodige de Fanny Wallendorf nous entraîne aux confins du conte, du réalisme et de la poésie. Marie-Hélène Lafon, dans Les sources, retrouve ses paysages familiers du Cantal où elle recherche les sources secrètes de la violence et de la douceur de ses personnages. Lydie Salvayre, enfin, signe un Irréfutable essai de successologie particulièrement jubilatoire.
Sommaire
Jacques Revel et Sabina Loriga
Une histoire inquiète, les historiens et le tournant linguistique
par Maïté Bouyssy
Marek Edelman
Ghetto de Varsovie. Carnets retrouvés
Hersh Smolar
Le ghetto de Minsk. Les partisans juifs contre les nazis
par Jean-Yves Potel

164
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Envers et contre tout, d'Euphrosinia Kersnovskaïa
Christian Bourgois/Interférences
Une femme au goulag
Dans Envers et contre tout, Euphrosinia Kersnovskaïa raconte en textes et en dessins la dizaine d’années qu’elle a passée en détention dans les camps de travail soviétiques.
Éditorial
Dans les écarts Alors que 2022 s’achève et que 2023 commence, EaN propose un numéro qui, cette fois pendant trois semaines, offre un panorama divers de lectures, de formes, d’idées. On y lira « l’autobiographie vivante » de Shumona Sinha qui raconte son passage entre les langues et « examine l’écart douloureux qui s’est creusé entre son amour du français et sa vie en France, ainsi que l’impasse que son cas symbolise ». Le nouveau roman d’Abdelaziz Baraka Sakin, l’un des rares écrivains africains arabophones traduits en français, explore lui aussi un écart, celui entre le réel et le mythe de Zanzibar en mêlant « les formes et les tons jusqu’au paradoxe d’exposer les horreurs de la traite orientale en créant un grand plaisir de lecture ».
Sommaire
Euphrosinia Kersnovskaïa
Envers et contre tout. Chronique illustrée de ma vie au Goulag
par Georges-Arthur Goldschmidt
Yves Ruper Lecanuet
Journal en souffrance
par Cécile Dutheil de la Rochère

163
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Orientations photographiques. Notes 2020-2022, d'Arnaud Claass
Sans titre, New York (1999) © Arnaud Claass
S’orienter dans le visible
Avec Orientations photographiques, le photographe Arnaud Claass mêle des instantanés de la vie quotidienne et des observations sur ce que montrent les photographies.
Éditorial
Loin d’un repli stérile, la littérature nous prend à partie, elle nous engage dans le monde. C’est assurément le cas avec Margaret Atwood, dont les chroniques révèlent la manière d’aborder tous les sujets en « faisant feu de tout bois ». Pour Sophie Ehrsam, leur profusion montre combien l’écrivaine canadienne ne se cantonne pas à La servante écarlate, le roman qui l’a rendue mondialement célèbre.
Sommaire
Arnaud Claass
Orientations photographiques. Notes 2020-2022
par Laurent Jenny
Olivier Cheval
Lettres sur la peste
par Pierre Tenne

162
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Vincent Denis : les révolutions inachevées de la police parisienne
© Champ Vallon
Les révolutions inachevées de la police
L’année 1789 marque un coup d’arrêt pour la police de l’Ancien Régime, remplacée par une police de citoyens, dont les commissaires sont élus au suffrage universel. Le livre de Vincent Denis éclaire la décennie révolutionnaire des policiers de Paris.
Éditorial
De Saint-Nazaire à Odessa Comme chaque année, EaN accompagne les rencontres littéraires organisées le troisième week-end de novembre par la Maison des écrivains et traducteurs étrangers (MEET) de Saint-Nazaire. Cette édition de « Meeting » nous invite à regarder les paysages du monde par la littérature et à considérer les rapports complexes qu’ils entretiennent avec l’écriture. Nous publions un texte inédit de l’écrivaine argentine Selva Almeda qui ouvre le volume édité par la MEET pour l’occasion, où elle confie « penser le paysage dans et en dehors de l’écriture : un organisme qui s’écrit en permanence », comme un « chœur de voix et de silences ».
Sommaire
Vincent Denis Policiers de Paris. Les commissaires de police en révolution (1789-1799)
par Vincent Milliot
Alexis Ragougneau
Palimpseste
par Steven Sampson

161
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Peirce ou l’invention de l’épistémologie, de Jean-Marie Chevalier
© Vrin
Peirce et l’épistémologie
Jean-Marie Chevalier éclaire la manière dont Charles S. Peirce concevait l’épistémologie dans un livre qui accompagne le lecteur sur le chemin philosophique complexe du père du pragmatisme.
Éditorial
Cartographies mineures « Je ne comprends pas le monde », affirme Edouard Levé dans ses Inédits qui paraissent cet automne. La phrase de l’écrivain, performeur et photographe, disparu en 2007 fait entendre une voix teintée d’angoisse et de brisures, mais aussi d’une lucidité nette et tranchante. Notre numéro s’ouvre par l’affirmation de cette voix nécessaire pour penser, dans une forme de distance et de retrait, notre monde. Entre passé et présent, ici et ailleurs, les écrivains lusophones parcourent avec vigueur et liberté un monde marqué par la « grande couture de la tristesse », selon l’expression du poète portuguais Fernando Assis Pacheco, évoquant notamment la guerre en Angola dans l’anthologie bilingue aujourd’hui traduite par Max de Carvalho.
Sommaire
Jean-Marie Chevalier
Peirce ou l’invention de l’épistémologie
par Giovanni Tuzet
Ferdinand von Saar
Le lieutenant Burda
par Jean-Luc Tiesset

160
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Le soir : l'aube d'Anna Akhmatova
Une statue d’Anna Akhmatova à Saint-Pétersbourg (2015) © CC4.0/GAlexandrovna
L’aube d’Akhmatova
Premier recueil publié par la toute jeune Anna Akhmatova, Le soir paraît en mars 1912. Succès critique, ce livre qui l’a fait connaître vient d’être réédité en édition bilingue.
Éditorial
Vivre à hauteur de son temps « Il vaut mieux vivre à hauteur d’Hiroshima que gémir et n’en pouvoir supporter l’idée » : en 1947, devant les témoignages des survivants de l’attaque nucléaire, Georges Bataille donnait une difficile exigence à son temps. Comment vivre à la hauteur de la violence de l’histoire et des souffrances des individus ? Où trouver des forces d’espoir dans la destruction généralisée ? Le travail littéraire de Yannick Haenel, qui rappelle cette phrase dans l’entretien qu’il donne à EaN, pose ces questions depuis longtemps.
Sommaire
Anna Akhmatova Le soir
par Odile Hunoult
Roger Chartier
Cartes et fictions (XVIe-XVIIIe siècle)
par Jean-Louis Tissier

159
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
La mort comme lumière : le regard de Giorgio Manganelli
« Trois mendiants » de Giacomo Ceruti (vers 1736)
Le regard d’un faux filou
« Je ne suis pas critique d’art, je peux céder à une imprécision affective », soutenait Giorgio Manganelli. Une liberté qui traverse La mort comme lumière.
Éditorial
Comprendre mieux Depuis l’agression de la Russie sur l’Ukraine il y a sept mois, la guerre retourne nos certitudes. Ses conséquences réclament une réflexion au long cours, qu’En attendant Nadeau a engagée dès le début du conflit grâce aux livres et par les textes. Dans un pamphlet contre la propagande du régime de Vladimir Poutine et dans un journal tenu à Moscou, les auteurs français et russe Iegor Gran et Alexandre S. analysent les transformations brutales de la société russe, pendant que l’écrivaine ukrainienne Evgeni Belorusets témoigne du basculement de son pays dans une violence totale.
Sommaire
Giorgio Manganelli
La mort comme lumière.
Écrits sur les arts du visible
par Paul Bernard-Nouraud
Annie Lulu
Peine des Faunes
par Catherine Mazauric

158
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
L’invention du diable : Hubert Haddad ressuscite Papillon
Hubert Haddad © Nemo Perier Stefanovitch
Hubert Haddad ressuscite Papillon
Hubert Haddad met en scène le poète de la Renaissance Marc Papillon, ou Papillon de Lasphrise, dans une étrange fable sur les aléas de la postérité littéraire.
Éditorial
Penser avec les autres Essais de sciences humaines ou textes littéraires, beaucoup de livres nous permettent de penser les autres et de penser avec eux. Mais c’est bien leur travail d’écriture qui permet ce double mouvement. Ce sont ces livres qu’EaN souhaite mettre en avant. C’est le cas du livre-événement de l’historien américain Paul Cheney, paru en 2017 et traduit aujourd’hui. Grâce à des archives privées, il restitue le passé d’une plantation esclavagiste de Saint-Domingue, questionnant en profondeur l’écriture de l’histoire lorsqu’elle s’intéresse à ce qui, a priori, a laissé peu de traces.
Sommaire
Hubert Haddad
L’invention du diable
par Alexis Buffet
Lucie Barette
Corset de papier
par Marie Viguier

157
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Vivre vite, de Brigitte Giraud : conditionnel passé
Brigitte Giraud © Pascal Ito / Flammarion
Conditionnel passé
Brigitte Giraud raconte la disparition de son mari en partant de tous les petits éléments qui l’ont précédée, et en maniant trois conjugaisons : le plus-que-parfait qu’introduit un « si », le conditionnel passé qui exprime ce qui aurait pu être, et le présent, celui de la vie et de la réflexion.
Éditorial
Vers l’intime Dans le monde entier, l’enquête est devenue centrale dans les littératures contemporaines. Mais fort heureusement, il reste des écrivains pour en déplacer les enjeux et les formes. Parmi les livres de cette rentrée littéraire française, ceux de Monica Sabolo, dont EaN parle aujourd’hui, et d’Olivia Rosenthal, à découvrir le mercredi 14 septembre, ancrent l’investigation dans une réflexion sur l’intimité et le discours sur soi. Après un numéro largement consacré aux jeunes écrivains, l’équipe d’EaN continue ainsi de partager des lectures qui l’ont interpellée, provoquant des enthousiasmes, des interrogations, voire des réticences.
Sommaire
Brigitte Giraud Vivre vite
par Norbert Czarny
Elizabeth II :
la reine et ses poètes

par Claude Grimal

156
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Mboudjak. Les aventures du chien-philosophe, de Patrice Nganang
Au Cap-Vert (2010) © Jean-Luc Bertini
L’aboiement de la révolte
Les chiens sont de fidèles compagnons du roman francophone : le Camerounais Patrice Nganang retrouve dans son dernier roman Mboudjak, apparu en 2001 dans Temps de chien.
Éditorial
Quelque chose de nouveau Les rentrées littéraires se suivent et ne se ressemblent pas. Dans cette bizarrerie française, tout n’est pas que littérature, mais tout n’est pas que marketing non plus. La parution massive de nouveaux livres est aussi l’occasion de partager nos découvertes d’écritures inconnues, d’univers neufs, de choix assumés par de jeunes écrivains. C’est la raison pour laquelle EaN met en avant plusieurs premiers romans qui assument, dans leur écriture, une forme de radicalité et s’emparent des enjeux contemporains les plus vifs : la puissance politique de Diatty Diallo, l’inquiétude existentielle de Corentin Durand, le parti pris féministe de Guillaume Lebrun.
Sommaire
Patrice Nganang Mboudjak.
Les aventures du chien-philosophe
par Ninon Chavoz
Pierre-Yves Beaurepaire
Les Illuminati. De la société secrète
aux théories du complot
Wu Ming 1 Q comme Qomplot
par Marc Lebiez

155
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Siamo tutti pasoliniani ! (3/4) : pour ou contre Pasolini 
© Rizzoli
Pour ou contre Pasolini 
Le troisième volet de notre feuilleton publié à l’occasion du centenaire de Pasolini se penche sur trois ouvrages publiés en italien, trois points de vue très différents.
Éditorial
Les canicules à répétition de l’été 2022 nous alarment. Tous les champs de la littérature, de l’art et des savoirs se mobilisent sur la question du climat et nous en rendons régulièrement compte dans les colonnes d’En attendant Nadeau. C’est le sujet de notre époque, que nous devons réfléchir ensemble, sans croire qu’il est réservé à des spécialistes ou qu’il peut être repoussé à plus tard. Souvent plus proches de la nature en vacances, nous pouvons penser à prendre mieux soin d’elle.
Sommaire
Siamo tutti pasoliniani ! (3/4)
par Hervé Joubert-Laurencin
Maya Angelou Et pourtant je m’élève
Audre Lorde La licorne noire
Kae Tempest Étreins-toi
par Sophie Ehrsam

154
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
L’avalanche, de Thierry Mertenat : le fait divers primitif
Thierry Mertenat © Magali Girardin
Le fait divers primitif
Journaliste chargé des faits divers à La Tribune de Genève, Thierry Mertenat propose un voyage à travers les ruelles et sa mémoire, dans la ville puis dans la montagne, là où est mort son père.
Éditorial
Comment se fait-on un nom ? N’y a-t-il pas plusieurs noms derrière un seul nom ? C’est bien ce que montre Françoise Waquet dans Les coulisses de la science en s’intéressant à toutes les personnes qui travaillent dans les laboratoires, y effectuant des tâches parfois subalternes, parfois non, mais dont le point commun est d’avoir été invisibilisées et précarisées, tout en ayant été essentielles à la recherche.
Sommaire
Thierry Mertenat L’avalanche
par Julien Mucchielli
Marie Étienne
Sommeil de l’ange
propos recueillis par Gérard Noiret

153
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Dissipatio H.G., de Guido Morselli : une apocalypse joyeuse
« La mort » © Jean-Luc Bertini
Une apocalypse joyeuse
Avec Dissipatio H.G., écrit en 1973, Guido Morselli propose une parabole dénonçant le monde créé par le « miracle économique italien » de l’après-guerre.
Éditorial
Du mercredi 8 au dimanche 12 juin, la poésie tient son marché place Saint-Sulpice à Paris. Après l’annulation de l’édition 2020 et le report en octobre de celle de 2021, elle retrouve son quartier et sa saison. La poésie peut être une fête : elle s’incorpore, elle s’oralise, se déclame, se respire. Elle passe assez simplement de l’arbre à la page et de la page au vent et à l’arbre de nouveau.
Sommaire
Guido Morselli
Dissipatio H.G.
par Philippe Daros
Hammour Ziada
Les noyées du Nil
par Sonia Dayan-Herzbrun

152
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Disperser la nuit, d'Aymeric Vergnon-d’Alançon : photo-roman
Aymeric Vergnon-d’Alençon © Amandine Gaymard
Photo-roman
Dans Disperser la nuit, Aymeric Vergnon-d’Alançon explore les pouvoirs de l’image à travers cinq histoires d’exils et d’errance. Une fiction réparatrice.
Éditorial
Une passion, les posthumes ? Après le battage médiatique autour de la publication de Guerre, présenté comme un inédit de Céline, voici les tant attendus Lieux de Georges Perec. Le projet est un de ces défis littéraires dont Perec avait le secret et sa réalisation partielle offre aux passionnés de son œuvre des archives mélancoliques, rêveuses, à bien des égards fascinantes. Mais ce n’est pas un livre et là encore, pour des raisons qui ne sont pas les mêmes que pour Céline, l’édition pose des problèmes.
Sommaire
Aymeric Vergnon-d’Alançon
Disperser la nuit.
Récits du Surgün Photo Club
par Roger-Yves Roche
Marta Barone
Cité engloutie
par Philippe Daros

151
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Eurêka. Souvenirs et journal (1894-1901), de Jeannie Gobillard-Valéry
Collection particulière, photo © Christian Baraja SLB (reproduction avec l’aimable autorisation du Musée Marmottan Monet)
Jeannie Gobillard, épouse Valéry
La publication d’Eurêka, qui rassemble le journal et les souvenirs inédits de Jeannie Gobillard-Valéry révèle une véritable artiste.
Éditorial
Linda Lê a accompagné l’aventure de notre journal depuis ses débuts, transmettant avec générosité et avec force sa passion pour la littérature. Elle avait avec elle un rapport essentiel et incroyablement vivant. Témoin sensible, elle l’a été dans son œuvre, à la fois limpide et remplies d’ombres, où dansent non seulement les fantômes de son passé mais tous les écrivains qu’elle a lus depuis l’enfance et aimés.
Sommaire
Jeannie Gobillard-Valéry
Eurêka. Souvenirs et journal (1894-1901)
par Marie Étienne
Hervé Delabarre
Les contes du sire de Baradel
Marianne Van Hirtum
La vie fulgurante
Jean-Claude Silbermann

Passerelle d’oiseaux
Anne-Marie Beeckman
Les heures
par Alain Roussel

150
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Mourir d'amour, : l'affaire Chambige, un crime trop littéraire
Édition du 11 novembre 1888 de « L’Écho du Sahara » © Gallica/BnF
Un crime trop littéraire
Marc Renneville et Jacqueline Carroy montrent comment un fait divers fut, au tournant du XXe siècle, l’occasion d’une violente mise en cause de la littérature de l’époque.
Éditorial
Voici le numéro 150 d’En attendant Nadeau. Six années d’existence, plus de 4300 articles dans des archives entièrement accessibles et très souvent consultées tant elles offrent des ressources précieuses dans le domaine de la littérature, française et étrangère, dans celui des sciences humaines sur lesquelles nous exerçons une veille active. Là encore, l’accessibilité est un maitre mot : faire passer des idées complexes, des enquêtes approfondies, des avancées sensibles dans une langue partageable et précise, et constituer une réserve de pensée pour le présent et pour l’avenir.
Sommaire
Jacqueline Carroy
et Marc Renneville

Mourir d’amour.
Autopsie d’un imaginaire criminel
par Philippe Artières
Philippe Herbet
Fils de prolétaire
par Norbert Czarny

149
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Paradaïze, de Fernanda Melchor : d'où vient la violence ?
Paradaïze, de Fernanda Melchor : d’où vient la violence ? (détail) © Grasset
D’où vient la violence ?
Dans Paradaïze, son nouveau roman, Fernanda Melchor nous met face à la brutalité de la misogynie qui sévit dans le quotidien mexicain.
Éditorial
Ce numéro de l’entre-deux-tours invite à la réflexion politique et à regarder comment les livres en traitent. Une longue enquête menée entre 2016 et 2020 par Éric Agrikoliansky, Philippe Aldrin et Sandrine Lévêque auprès d’électeurs propose une approche singulière et singularisée des mécanismes du vote et de ce que peut signifier Voter en temps de crise. Étienne Ollion, lui, centre son enquête sociologique sur l’Assemblée nationale du quinquennat écoulé, qui comprenait 72 % de nouveaux membres.
Sommaire
Fernanda Melchor
Paradaïze
par Melina Balcázar
Eszter T. Molnár
Teréz, ou la mémoire du corps
par Jean-Luc Tiesset

148
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Graal : Philippe Sollers ésotérotique
Philippe Sollers © Jean-Luc Bertini
Sollers ésotérotique
Voici Graal, le dernier roman de Philippe Sollers, dont le titre renvoie aussi bien la recherche du Saint Calice qu’à la connaissance de soi.
Éditorial
La guerre en Ukraine rencontre aussi l’actualité éditoriale en invitant à lire de façon sensible l’analyse de violences antérieures. L’histoire, décidément, s’enlise dans sa répétition : c’est sans doute la chose la plus juste qu’on ait pu dire à son endroit. Le soixantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie donne lieu à de très nombreuses publications qu’En attendant Nadeau va traiter progressivement.
Sommaire
Philippe Sollers
Graal
par Guillaume Basquin
Noël Arnaud
et Patrick Fréchet

Kouic. Anthologie des charabias,
galimatias, et turlupinades
Michel Porret
Objectif Hergé
par Pascal Engel

147
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Rue des fleurs : entretien avec Jean-Michel Maulpoix
Jean-Michel Maulpoix © Stéphane Haskell
Entretien avec Jean-Michel Maulpoix
À l’occasion de la parution de Rue des fleurs, Jean-Michel Maulpoix explique sa conception de l’écriture poétique dans un entretien avec EaN.
Éditorial
Les mots semblent de peu de poids face à la situation terrible de guerre qui se poursuit et devient de plus en plus grave et meurtrière. Alors que des journalistes sont tués sur le terrain parce qu’ils veulent informer malgré toutes les tentatives de censure, on peut se demander ce que peuvent la littérature et les idées. « À quoi bon des poètes en temps de détresse ? » La question continue d’agir, même si les armes du poète ne sont des armes que par métaphore.
Sommaire
Jean-Michel Maulpoix
Rue des fleurs
propos recueillis par Gérard Noiret
Maryline Desbiolles
Charbons ardents
par Norbert Czarny

146
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Généalogie de la liberté, d'Olivier Boulnois
« La Liberté armée du Sceptre de la Raison foudroye l’Ignorance et le Fanatisme ». Estampe de Jean-Baptiste Chapuy et Louis-Simon Boizot (1793-1795) © Gallica/Bnf
Naissance et affirmation de la volonté
Olivier Boulnois analyse la manière dont le problème de la liberté s’est posé en retraçant l’histoire de ce concept, d’Aristote aux Modernes.
Éditorial
Alors que la guerre revient secouer l’Europe, apportant avec elle des inquiétudes majeures, on a tendance à resserrer ses lectures quotidiennes sur les informations. Sans offrir ni des explications toutes faites ni des consolations, certains livres invitent à la mémoire et à la réflexion sur l’histoire : ainsi celui de Walter Kempowski sur les terres de l’est de l’Europe à la veille de l’effondrement de l’Union soviétique.
Sommaire
Olivier Boulnois
Généalogie de la liberté
par Richard Figuier
Alain Quemin
Le monde des galeries.
Art contemporain, structure
du marché et internationalisation
par Paul Bernard-Nouraud

145
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Les trente inglorieuses. Scènes politiques, de Jacques Rancière
Jacques Rancière © Jean-Luc Bertini
Inglorieuses bâtardes
Avec Les trente inglorieuses, Jacques Rancière rassemble interventions, tribunes et communications sur différentes « scènes politiques »,
Éditorial
Quel est le bon moment des œuvres ? Lorsque Maurice Nadeau a publié les premiers récits de Chalamov en 1969, leur réception était entravée par le prestige que le communisme exerçait encore sur beaucoup. Lorsqu’au début des années 2000, Luba Jurgenson a présenté et traduit la totalité des Récits de la Kolyma aux éditions Verdier, la perception avait changé et ce livre fut une véritable commotion, provoquée par une écriture située à l’exacte vérité de la destruction, à la frontière, devenue condition humaine, entre la vie et la mort.
Sommaire
Jacques Rancière
Les trente inglorieuses.
Scènes politiques
par Richard Figuier
John Keats
La poésie de la terre ne meurt jamais
par Marc Porée

144
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Le roman lumineux : les expériences lumineuses de Mario Levrero
Mario Levrero © Eduardo Gimenez
Les expériences lumineuses de Mario Levrero
Le roman lumineux de l’Uruguayen Mario Levrero (1940-2004), roman (im)possible paru un an après sa mort, est traduit en français.
Éditorial
Dans les écritures vivantes 2 février 1922 – 2 février 2022 : Ulysses de Joyce a 100 ans. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut souhaiter joyeux anniversaire à un roman. Pour le fêter, mais aussi pour battre en brèche l’idée selon laquelle il serait le représentant d’une littérature « pure » ou « absolue », voire « illisible » ou « intraduisible », En attendant Nadeau publie une réflexion inédite de Tiphaine Samoyault, restituant à ce roman sa force révolutionnaire qui lui a fait embrasser tous les mondes, tous les registres, tous les styles, tous les temps.
Sommaire
Mario Levrero
Le roman lumineux
par Christian Galdón
Eslanda Goode Robeson
Voyage africain
Souleymane Bachir Diagne
Le fagot de ma mémoire
Emmanuel Banywesize
En finir avec la politique
de différence en Afrique
par Sonia Dayan-Herzbrun

143
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
La maison cruelle, d'Éric Rondepierre : la prison de la Petite-Roquette
Plan de la prison de la Petite-Roquette © Mettray éditions
La prison de la Petite-Roquette
Éric Rondepierre publie La maison cruelle, consacré à la Petite-Roquette, prison pour enfants inaugurée en 1836 en plein cœur de Paris.
Éditorial
Écritures et réécritures de l’histoire L’histoire a souvent besoin d’être réécrite. De nouvelles sources, de nouvelles questions invitent à sa reprise. Mais le contexte dans lequel ce savoir neuf émerge peut créer des malentendus. Ainsi, la récupération partiale d’un certain candidat à la présidence de la République des travaux de Jacques Semelin sur le nombre de juifs français déportés indique que des historiens courent parfois le risque de servir une cause dont ils prétendent se distancier.
Sommaire
Éric Rondepierre
La maison cruelle
par Guillaume Basquin
Saki
Le Parlement infernal.
Nouvelles intégrales
par Marc Porée

142
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Frankissstein. Une histoire d’amour, de Jeanette Winterson
Jeanette Winterson © Sam Churchill
Frankenstein revisité : un rêve transhumaniste
Frankissstein. Une histoire d’amour, le nouveau roman de Jeanette Winterson invite le lecteur à s’interroger sur la place du corps, de l’esprit et de l’amour dans nos vies imaginées et réelles.
Éditorial
Le monde réduit et le monde ouvert Janvier 2022 : En attendant Nadeau fête ses six ans. Six années passées à lire notre temps et notre monde dans les livres. À s’intéresser à une pluralité de pensées, à faire varier les langues, les points de vue, les époques. À sentir que le temps est toujours plus profond que ce qu’on en pense. C’est justement ce qui manque au nouveau roman de Michel Houellebecq, que notre journal a souhaité lire deux fois pour en approfondir la critique.
Sommaire
Jeanette Winterson
Frankissstein. Une histoire d’amour
par Sophie Ehrsam
Amandine Gay
Une poupée en chocolat
par Catriona Seth

141
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Quand la maison brûle : un bréviaire de Giorgio Agamben
Fresque représentant Giorgio Agamben © D.R.
Un bréviaire d’Agamben
Le philosophe italien Giorgio Agamben donne avec Quand la maison brûle un recueil de quatre méditations, quatre courts poèmes en prose qui dissimulent leur profondeur sous une extrême simplicité.
Éditorial
Dernier numéro de l’année 2021, ce 141 s’ouvre sur une affaire qui a fait beaucoup parler d’elle cette année : celle des manuscrits retrouvés de Céline. Loin d’être des documents volés illicitement, ils ont fait l’objet d’une restitution dont les implications morales valent d’être mises au jour. Philippe Roussin revient pour EaN sur les raisons pour lesquelles les commentateurs ont trop tendance à épouser le discours victimaire de l’écrivain et il renoue un à un les chaînons manquants de cette histoire.
Sommaire
Giorgio Agamben
Quand la maison brûle
par Marc Lebiez
Leila Guerriero
Les suicidés du bout du monde.
Chronique d’une petite ville de Patagonie
par Melina Balcázar

140
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Pays de sang, de Paul Auster : de l'arme à feu en Amérique
Hôtel Mandalay Bay. Paradise, Nevada, 1er octobre 2017. 61 morts ; 897 blessés (441 par balle, 456 dans le chaos qui s’est ensuivi) © Spencer Ostrander
Long feu
Paul Auster signe avec Vie et œuvre de Stephen Crane sa première biographie, mêlant récit de vie très détaillé et longues explications de texte.
Éditorial
Le numéro 140 que l’on ouvre aujourd’hui verra la publication de notre 4 000e article. En moins de six ans d’existence, le journal a exercé une veille sur l’actualité de la littérature, des arts et des idées qui a produit une archive conséquente que vous êtes de plus en plus de lectrices et de lecteurs à apprécier. Un salut amical et reconnaissant à Jean Lacoste qui a choisi, pour des raisons personnelles, de se retirer de la codirection de la publication.
Sommaire
Paul Auster
Burning Boy.
Vie et œuvre de Stephen Crane
par Claude Grimal
Elissa Mailänder
Amour, mariage, sexualité.
Une histoire intime du nazisme (1930-1950)
par Georges-Arthur Goldschmidt

139
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Quinze rounds. Histoire d’un combat, d'Henri Decoin : boxer en conscience
« Quinze rounds. Histoire d’un combat », d’Henri Decoin (Détail) © DR
La conscience du boxeur
Fleuron de la littérature sportive, Quinze rounds, monologue intérieur d’un boxeur sur le ring d’Henri Decoin, vient d’être réédité pour la première fois depuis 1930
Éditorial
Rêver, créer Voir se côtoyer dans un même numéro les immenses créatrices que sont Georgia O’Keeffe et Hélène Cixous est une chance de l’actualité et un plaisir. Les grandes fleurs de la première, qui sont grandes parce qu’elle les voit comme ça et qu’elle veut qu’on les voie comme elle les voit, les grands ciels qui sont grands parce qu’ils sont grands, dans le pays du Nouveau-Mexique où elle a élu domicile, nous enchantent. Avec la deuxième, c’est le temps qui est grand, atténuant la frontière entre passé et présent, entre rêve et réalité, et il nous saisit également.
Sommaire
Henri Decoin
Quinze rounds. Histoire d’un combat
par Alexis Buffet
Lucy Fricke
Les occasions manquées
par Jean-Luc Tiesset

138
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Après la foudre, de Claire Fercak : poétique de la foudre
© D.R.
Poétique de la foudre
Helena, personnage principal du nouveau livre de Claire Fercak, a été foudroyée : depuis, tout est chahuté en elle.
Éditorial

Faire monde

Faisant suite au désormais classique Par-delà nature et culture, Les formes du visible de Philippe Descola représente un événement intellectuel comparable, bouleversant bien des idées sur l’art et sur les différentes manières de faire monde, d’en suivre les schèmes et les lignes de partage, notamment entre humains et non-humains. Il fallait bien deux articles pour rendre compte de cette extraordinaire anthropologie de la figuration.
Sommaire
Claire Fercak
Après la foudre
par Cécile Dutheil de la Rochère
Diane Scott S’adresser à tous.
Théâtre et industrie culturelle
par Olivier Tonneau

137
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Didier Fassin au Collège de France : qu’est-ce que la santé publique ?
Didier Fassin © Emmanuelle Marchadour
Qu’est-ce que la santé publique ?
Comment une maladie, le « saturnisme infantile », est-elle devenue une priorité de santé publique ? En partant de cette question, Didier Fassin rappelle la nécessité de penser ensemble santé publique et éthique.
Éditorial
Deux lectures enthousiasmantes : Dernière oasis, de Chérif Majdalani, qui commence comme une contemplation rêveuse et se poursuit en véritable thriller géopolitique situé en 2014, au moment où Daech envahit Mossoul et une partie de l’Irak. Natalie Levisalles a rencontré l’auteur qui lui confie des choses magnifiques sur la genèse du roman et sur la vision de l’histoire qu’il souhaite transmettre.
Sommaire
Didier Fassin
Les mondes de la santé publique.
Excursions anthropologiques.
Cours au Collège de France 2020-2021
par Philippe Artières
Lionel Bourg
Où se perdent nos pas
Jean-Claude Leroy
Tu n’es pas un corps
Germain Roesz
Dans la paroi de verre
Joël Gayraud
Les tentations de la matière
Sebastian Reichmann
La moquette de Klimt
par Alain Roussel

136
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
S'en aller, de Sophie d'Aubreby : faire bouger les corps
Sophie d’Aubreby © Norisuke Yoshioka
Faire bouger les corps
Le premier roman de Sophie d’Aubreby se distingue par son art de l’ellipse, par sa manière sensible de restituer l’épaisseur d’une vie.
Éditorial
À la veille de l’annonce du prix Nobel de littérature (jeudi 7 octobre), nous mettons à la Une d’EaN le dernier prix Nobel français, Patrick Modiano, non parce qu’il est prix Nobel, mais parce que ses textes ont cette qualité d’accompagner nos vies, de leur donner en même temps de la mémoire et du présent. Qu’on ait commencé à le lire il y a quarante ans ou il y a dix ans, c’est la même émotion.
Sommaire
Sophie d’Aubreby
S’en aller
par Sébastien Omont
Akiz Le Chien
par Jean-Luc Tiesset

135
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Trois fictions originales consacrées aux mondes virtuels
La vie numérique © Jean-Luc Bertini
Mondes virtuels, fictions originales
Trois romans de Quentin Leclerc, Marina et Sergueï Diatchenko et Mika Biermann éclairent le brouillard tombé sur la frontière entre la réalité et les mondes virtuels.
Éditorial
Parler des autres, parler pour les autres : voici l’un des grands enjeux de la littérature mais aussi des sciences sociales. Comment le fait-on ? Depuis quelle autorité ? Avec quelle éthique ? Si Edward Said, dont une importante biographie parue à New York, a dénoncé la réduction de l’Autre par la littérature dans son célèbre livre L’Orientalisme, la somme proposée par Paulin Ismard, Benedetta Rossi et Cécile Vidal sur Les mondes de l’esclavage prend le temps de donner de la parole et de l’espace aux dominés, en montrant aussi les différents paysages de ce phénomène historique.
Sommaire
Quentin Leclerc
Rivage au rapport
Marina et Sergueï Diatchenko
Numérique ou brevis est.
Les Métamorphoses 2
Mika Biermann Téké
par Sébastien Omont
Hersh Fenster Nos artistes martyrs
par Paul Bernard-Nouraud

134
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Trois livres pour entrer dans l'atelier de Jean-François Billeter
Recueil de poèmes heptasyllabiques mentionnant le nom de Zhang Fu lang et la date du 6e jour du 5e mois, an ji hai de la 3e année tian fu des grands Tang (6 juin 938) © Gallica/BnF
L’atelier de Jean-François Billeter
Trois livres du sinologue Jean-François Billeter nous font percevoir les coulisses de son travail : Le propre du sujet, Les gestes du chinois et L’art d’enseigner le chinois.
Éditorial
« À quoi bon inventer ? » se demande Silvana Ocampo dans ses Inventions du souvenir, que nous fait découvrir Marie Étienne. Pour cette sœur cadette de Victoria Ocampo, cette amie de Borges, le réel est déjà une richesse de poésie. Et ce sont de vrais gisements de poésie que l’on trouve dans le Grand Larousse encyclopédique, exploités avec bonheur par Anne Malaprade.
Sommaire
Jean-François Billeter
Les gestes du chinois,
L’art d’enseigner le chinois
et Le propre du sujet
par Claude Tuduri
Chris Ealham
Les anarchistes dans la ville.
Révolution et contre-révolution
à Barcelone (1898-1937)
par Pierre Tenne

133
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Le premier exil, de Santiago H. Amigorena : un dandy en Uruguay
Santiago Amigorena © Jean-Luc Bertini
Un dandy en Uruguay
Depuis 1998, Santiago Amigorena porte un grand projet autobiographique. En voici le dernier épisode, relatant la vie à Montevideo avant le deuxième exil, vers Paris.
Éditorial
Les romans rentrent un peu avant tout le monde. On peut même avoir la chance d’être encore en vacances pour en lire quelques-uns. Dès le 18 août, notre journal a présenté les livres qu’il souhaitait mettre en avant et qui, selon lui, ne laissera indifférent aucun lecteur : Le voyage dans l’Est de Christine Angot, La porte du voyage sans retour de David Diop ; G.A.V. de Marin Fouqué et, au titre de la rentrée des traductions, Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes de Lionel Shriver.
Sommaire
Santiago H. Amigorena
Le premier exil
par Norbert Czarny
Matthieu Letourneux
et Alain Vaillant (dir.)

L’empire du rire, XIXe-XXIe siècle
Cédric Passard
et Denis Ramond (dir.)

De quoi se moque-t-on ?
Satire et liberté d’expression
Sabine Melchior-Bonnet
Le rire des femmes.
Une histoire de pouvoir
par Pascal Engel

132
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Les Œuvres complètes de Roberto Bolaño : promenade au bord de l’abîme
Roberto Bolaño © Éditions Anagrama
Une promenade au bord de l’abîme
Le volume IV des Œuvres complètes de Roberto Bolaño propose un vagabondage à travers les lisières et les marges de l’œuvre complexe du romancier chilien.
Éditorial
En cet été 2021, En attendant Nadeau vous invite à méditer autour du blanc. Le blanc peut être la césure que la pandémie a inscrite dans nos vies, mais il est aussi susceptible de nous en éloigner en invitant à la méditation sur l’imaginaire et les symboles auxquels cette couleur, qui aussi bien n’en est pas une, est attachée.
Sommaire
Roberto Bolaño
Œuvres complètes IV
par Florence Olivier
Les motifs de Laurent Mauvignier.
Entretiens sur l’écriture
avec Pascaline David

par Norbert Czarny

131
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Hors serie 5 En attendant Nadeau Blanc Été 2021
© Delphine Presles
Le blanc et ses énigmes

Disons-le de but en blanc : tout n’est pas blanc ou noir lorsqu’il s’agit du blanc, et le philosophe, plus d’une fois, doit hisser le drapeau blanc face aux énigmes dont fourmille cette couleur. À moins qu’il ne s’agisse d’une non-couleur, d’un pur zéro chromatique, ou peut-être de la somme de toutes les autres, aussi bienveillante et inclusive que l’humaine sagesse dont Descartes soulignait qu’elle ne reçoit pas plus de diversité des objets auxquels elle s’applique « que la lumière du soleil de la variété des choses qu’elle illumine ».

Éditorial

Page blanches

Durant l’année blanche, au gré d’événements souvent oppressants, nous avons été forcés de modifier nos vies, d’exister dans une forme de distance parfois compliquée, dans une solitude pesante. Pourtant, l’équipe d’En attendant Nadeau s’est employée, avec constance, à partager des lectures, à penser notre présent, nos urgences, par le biais des livres, des idées, des images, des voix qui nous touchent, à trouver des moyens intérieurs pour tenir bon, ensemble.
Sommaire
Sandrine Kott
Organiser le monde.
Une autre histoire de la guerre froide
par Annie Daubenton
Paul Baquiast et Bertrand Sabot
Emmanuel Arago
Julien Chuzeville Léo Frankel
Hubertine Auclert
Journal d’une suffragiste
Nils Andersson
Le capitalisme c’est la guerre
par Maïté Bouyssy

130
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Dialogues sur la pensée, l’esprit, le corps et la conscience de Peter Hacker
« Dialogues sur la pensée, l’esprit, le corps et la conscience » de Peter Hacker (Détail) © DR
Esprit, es-tu là ?
Le livre de Peter Hacker renoue avec le genre traditionnel du dialogue philosophique pour s’adresser à un public élargi.
Éditorial
Pourquoi mettre la lumière sur les pages les plus noires de l’histoire ? Pourquoi traduire et annoter Mein Kampf ? Parce qu’il en circulait des éditions sauvages sur internet, il est certainement préférable d’en proposer une édition scientifique qui tente de retracer la genèse d’un texte et son inscription dans l’histoire de la vie politique et de la société d’une Allemagne-Autriche en roue libre vers la catastrophe, comme le dit Sonia Combe dans un article très documenté sur les raisons et explications de ces éditions critiques en Allemagne et en France.
Sommaire
Peter Hacker Dialogues sur la pensée,
l’esprit, le corps et la conscience
par Denis Forest
Amours persanes. Anthologie
de nouvelles iraniennes contemporaines

par Sepideh Nikoukar

129
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Aby Warburg à la lumière de ses fragments sur l’expression
Gravure de Johannes de Broen d’après Remmet Teunisse Backer (1684-1709), gravure, Amsterdam © CC0/ Rijksmuseum
Dans la roue d’Aby Warburg
Après Nietzsche et Pontormo, Pierre Parlant s’intéresse à Aby Warburg, parti, en 1896, à la découverte des Hopis à Oraibi, dans l’Arizona.
Éditorial
Périls de mer Comment, dans un même article, rendre hommage à un philosophe disparu, parmi les plus rigoureux, Jacques Bouveresse (1940-2021), et saluer une édition qui fera date de Bouvard et Pécuchet, cette « Odyssée de la bêtise » selon la formule de Raymond Queneau ? Jacques Bouveresse , lecteur de Kafka et de Musil, s’est interrogé en particulier sur ce que l’œuvre littéraire peut apporter à la connaissance, et à cet égard le roman de Flaubert a ceci de paradoxal et de singulier qu’il veut embrasser la totalité du savoir et qu’il aboutit, nous dit Pascal Engel, à une « encyclopédie de la bêtise ».
Sommaire
Pierre Parlant
Une cause dansée
par Sophie Ehrsam
Karl Jacoby Crimes contre la nature.
Voleurs, squatteurs et braconniers :
l’histoire cachée de la conservation
de la nature aux États-Unis
par David Castañer

128
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Anthologie de la poésie russe du début du XXIe siècle
Anthologie de la poésie russe du début du XXIe siècle © DR
Les poètes russes d’aujourd’hui
L’anthologie dirigée par Tatiana Victoroff rappelle que la poésie russe contemporaine conserve l’équilibre entre âme et esprit, émotion et réflexion.
Éditorial
La littérature vivante Si j’ai aimé passer du temps en Haïti, c’est en particulier parce que la littérature y est un bien précieux, respecté, populaire, vivace. Il y a des écrivains magnifiques partout, Lyonel Trouillot, Yanick Lahens, James Noël, Makenzy Orcel, Louis-Philippe Dalembert, pour citer mes amis, les émissions littéraires sont sur les chaînes publiques en prime time et lorsqu’on a la chance de participer aux cafés littéraires proposés par Lyonel Trouillot, alors on découvre aussi que tout le monde écrit, partage, retransforme la littérature en un art bien vivant.
Sommaire
Tatiana Victoroff (dir.)
Anthologie de la poésie russe
du début du XXIe siècle
par Odile Hunoult
Federigo Tozzi Le domaine
et Barques renversées
par Linda Lê

127
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Mon bourricot, d'Andrzej Stasiuk : toujours à l’Est
Andrzej Stasiuk © Kamil Gubala
Toujours à l’Est
Mon bourricot raconte les péripéties d’un voyage vers l’Est, horizon perpétuel de l’écrivain polonais Andrzej Stasiuk.
Éditorial
Faire silence Voilà six cents ans que, dans le silence de la nuit de Lausanne, du haut de la cathédrale, retentit le cri du guetteur censé rassurer ses concitoyens. Philippe Artières revient, pour ce qui le concerne, sur une affaire plus étrange, celle de Martial Richoz, cet « homme-bus » de Lausanne qui, dans les années 1980, a rêvé devenir lui-même conducteur de trolleybus, en construisant une machine ambulante, en s’habillant en conducteur et en métamorphosant son corps, imitant le bruit du passage du trolley comme son klaxon.
Sommaire
Andrzej Stasiuk
Mon bourricot
par Norbert Czarny
Hisham Matar
Un mois à Sienne
par Claude Grimal

126
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
La vie rêvée du joueur d’échecs, de Denis Grozdanovitch : fous d'échecs
Le jeu d’échecs géant de Sarajevo © Jean-Luc Bertini
Fous d’échecs
La vie rêvée du joueur d’échecs de Denis Grozdanovitch explore la psychologie des passionnés d’échecs, ainsi que la valeur symbolique et l’histoire littéraire du « roi des jeux »
Éditorial
Expériences du temps L’intensité, la vitesse, l’ellipse, la lenteur, le suspens, l’accélération : nombreuses sont les expériences du temps qui contredisent sa mesure. À la conscience intime que nous en avons répondent des mythes, des images et des récits qui leur donnent forme. Dans un bref essai intitulé Une histoire de l’intense, Judith Schlanger réfléchit à ce que deviennent les vies individuelles lorsqu’elles sont emportées par la vague démesurée de l’histoire.
Sommaire
Denis Grozdanovitch
La vie rêvée du joueur d’échecs
par Steven Sampson
Sabrina Orah Mark
par Feya Dervitsiotis

125
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
La poésie du futur, de Srećko Horvat : les bouteilles à la mer
Sreko Horvát © Oliver Abraham
Les bouteilles à la mer
Le philosophe croate Srećko Horvat propose dans La poésie du futur une troisième voie pour faire face à la rhétorique de la fin du monde
Éditorial
D’abord établir les faits. Incontestables, dans leur atrocité : c’est ce que font les différents articles (signés Catherine Coquio, Rashed Issa, Mahmoud El Hajj), qui, dans un rappel douloureux, disent ce qu’est la Syrie d’aujourd’hui. Plus que de la colère, c’est de la rage, celle de l’indignation, qu’expriment ces intellectuels, ces témoins d’une indicible violence. L’historien Richard Evans, avec The Hitler Conspiracies, a écrit un livre pour nos « temps incertains ».
Sommaire
Srećko Horvat
La poésie du futur.
Manifeste pour un mouvement
de libération mondial.
par Eugénie Bourlet
Brit Bennett
Je ne sais pas quoi faire des gentils Blancs
par Alain Policar

124
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
La Correspondance de Jacques Maritain et Louis Massignon
Le théologien Jacques Maritain (vers 1930) © D.R.
Entrepreneurs de conversion
Parfaitement éditée, la correspondance des des philosophes et théologiens Jacques Maritain et Louis Massignon, qui s’étend de 1913 à 1962, permet de mesurer la proximité entre deux « apôtres des derniers temps ».
Éditorial
En ce moment, une petite banderole s’agite entre deux arbres du boulevard de Ménilmontant, près du cimetière du Père-Lachaise à Paris : « La Commune a 150 ans ». Après plusieurs villes de France ou encore à Alger, les 72 jours qu’elle a duré à Paris se résument souvent à une semaine (la fameuse « Semaine sanglante ») et sédimentent une mémoire d’un siècle et demi. EaN continue à vous orienter dans ce temps complexe et dans une historiographie fourmillante et très souvent contradictoire.
Sommaire
Jacques Maritain
et Louis Massignon

Correspondance (1913-1962)
par Richard Figuier
Jean-Louis Fournel
et Jean-Claude Zancarini

Machiavel. Une vie en guerres
par Dominique Goy-Blanquet

123
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Baiser ou faire des films, de Chris Kraus : après La fabrique des salauds
New York (mars 2020) © Jean-Luc Bertini
Après La fabrique des salauds
Après le remarqué La fabrique des salauds, en 2019, Baiser ou faire des films est le second roman de Chris Kraus traduit en français.
Éditorial
Est-ce incongru d’écrire un texte drôle sur une visite à Auschwitz ? Drôle parce que juste, miraculeusement juste. Et finalement bouleversant. Dans Serge, le nouveau roman de Yasmina Reza, une fratrie de sexagénaires, les Popper, « font», comme on dit, le voyage en Pologne. C’est l’occasion pour Yasmina Reza, selon Natalie Levisalles, de poser, comme en passant, quelques questions existentielles probablement sans réponse (« Qu’est-ce qu’une famille ? », « Qu’est-ce qu’être juif ? ») avec une éblouissante virtuosité et une non moins étonnante pertinence.
Sommaire
Chris Kraus
Baiser ou faire des films
par Jean-Luc Tiesset
Nabil Naoum
L’éclipse et autres nouvelles
par Khalid Lyamlahy

122
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Lettre ouverte, de Goliarda Sapienza : un exercice de liberté En attendant Nadeau
Goliarda Sapienza © Fond Goliarda Sapienza
Un exercice de liberté
Les éditions du Tripode, engagées dans la publication des œuvres complètes de Goliarda Sapienza, font paraître Lettre ouverte, son premier texte publié en 1967 en Italie.
Éditorial
Croisements Dans l’œuvre de Bruly Bouabré, la rencontre de l’écriture et du dessin rappelle à tout instant que les deux pratiques relèvent d’un même geste. Celui qui a dessiné un syllabaire de la langue bété, l’une des plus parlée de Côte d’Ivoire, est également devenu, comme le rappelle dans nos pages l’écrivain Frédéric Werst, un artiste mondialement reconnu. Les lumières que révèle l’écriture-dessin de son carnet de voyage à Paris sont à découvrir de toute urgence.
Sommaire
Goliarda Sapienza Lettre ouverte
par Linda Lê
Florence Hervé (dir.)
Je veux me battre partout
où il y a de la vie.
Textes de et sur Clara Zetkin
par Sonia Combe

121
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Derrière les écrans, de Sarah T. Roberts : les nettoyeurs du web
Eastwood City, aux Philippines, la première communauté de Megaworld Corporation © CC/Lawrence Ruiz
Moderato Atrabile
Sarah T. Roberts propose pour la première fois une étude des modérateurs du web.
Éditorial
Jean-Pierre Salgas s’est immergé dans l’œuvre du plus invraisemblable et du plus incongru des écrivains de langue espagnole du XXe siècle, Ramón Gómez de la Serna, et notamment ses inventives greguerias poétiques. À Marseille, le quartier populaire du Panier donne son cadre au premier roman d’Hadrien Bels dont Natalie Levisalles apprécie la mélancolie et la vitalité, notamment linguistique. Après Rouge décanté, salué par Pierre Benetti, l’écrivain néerlandais Jeroen Browers revient dans Le bois sur les sévices subis par des enfants dans un pensionnat catholique des années cinquante.
Sommaire
Sarah T. Roberts
Derrière les écrans.
Les nettoyeurs du Web
à l’ombre des réseaux sociaux
par Benjamin Tainturier
Ocean Vuong
Un bref instant de splendeur
par Linda Lê

120
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Chienne, de Marie-Pier Lafontaine : le corps vengeur
Marie-Pier Lafontaine © D.R.
Le corps vengeur
Le choc ressenti à la lecture du premier roman de Marie-Pier Lafontaine ne trouve pas seulement sa source dans les sévices qui y sont décrits.
Éditorial
Vous aimeriez voir votre ville autrement ? En cette période, sans doute pas après 18 heures : mais peut-être avec les perspectives que la fiction propose. Le premier roman d’Anthony Van den Bossche, Grand Platinum, met en scène de façon hilarante une quête de carpes japonaises à travers Paris (devoir de mémoire envers le père) : c’est rythmé, rapide, poétique et remplace aisément nos déambulations nocturnes (pour une soirée au moins).
Sommaire
Marie-Pier Lafontaine
Chienne
par Hélène Frédérick
Alain Schnapp
Une histoire universelle des ruines
par Jean-Paul Champseix

119
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Une terre promise : les mémoires de Barack Obama
Lendemain de l’élection de Barack Obama, à Chicago (2008) © Jean-Luc Bertini
Deux années et quatre mois qui n’ébranlèrent pas le monde
Dans Une Terre promise, Barack Obama se représente en homme déchiré entre idéalisme et pragmatisme, et tente de justifier la maigreur de son bilan, sans convaincre.
Éditorial
Nouveautés et inédits Les vœux ne sont pas vains quand ils donnent l’occasion de réaffirmer une conviction, et d’abord exprimer un sentiment de reconnaissance envers tous ceux, collaborateurs et lecteurs, qui font qu’En attendant Nadeau « persévère dans son être » et continue à oeuvrer en faveur d’une littérature au contact avec le réel. Bonne année 2021, si possible ! La rentrée littéraire de janvier, dans sa relative abondance, impose des choix que les collaborateurs d’EaN assument et explicitent.
Sommaire
Philippe-Joseph Salazar Suprémacistes. L’enquête mondiale
chez les gourous de la droite identitaire
par Pascal Engel
Barack Obama
Une terre promise
par Claude Grimal

118
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Mes souvenirs sur Hugo et Flaubert, de Gertrude Tennant
Gertrude Tennant prise en photo par sa fille Eveleen Tennant Myers © D.R.
L’Anglaise et les deux génies
Dans sa jeunesse, Gertrude Tennant a fréquenté deux écrivains, l’un déjà célèbre, l’autre encore inconnu : Victor Hugo et Gustave Flaubert. Ses souvenirs paraissent enfin.
Éditorial
En nous éloignant les uns des autres, nous nous éloignons encore plus de ce qui nous aide à nous lier, les arts vivants ou en mouvement, le théâtre, le cinéma, la musique, la danse, le cirque ; alors nous décidons de vous parler quand même de Brauner ou de Chirico à Paris, de Titien à Londres, de toutes ces expositions que nous ne verrons pas mais dont nous aimons penser qu’elles continueront à nous rapprocher.
Sommaire
Gertrude Tennant
Mes souvenirs sur Hugo et Flaubert
par Dominique Goy-Blanquet
Robert Palmer Deep Blues
par Pierre Tenne

117
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
La vie dans les poches : Agatha Christie, la valeur de la correction politique
« Dix petits Indiens » ou « And Then There Were None » de René Clair, adapté du roman d’Agatha Christie (1945) © DR
La valeur de la correction politique
En septembre 2020, le Livre de poche transforme les Dix petits nègres d’Agatha Christie en Ils étaient dix. Le dossier est-il clos pour autant ?
Éditorial
Numéro 117 Roman Polanski, Peter Handke, Michel Houellebecq, Céline, et d’autres : autant de cas différents, pris dans un même scandale universel. Gisèle Sapiro s’interroge : « peut-on dissocier l’œuvre de l’auteur ? » Cette question d’actualité (si on oublie la réponse de Proust) sonne la fin de l’innocence, même si Gisèle Sapiro met en garde contre les censures faciles et les procès anachroniques. Une responsabilité des auteurs ?
Sommaire
La vie dans les poches (2)
par Cécile Dutheil de la Rochère
Giorgio De Chirico
par Gilbert Lascault

116
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Écrits politiques : Cornelius Castoriadis et le projet d’autonomie
Cornelius Castoriadis © D. R.
Castoriadis et le projet d’autonomie
Les éditions du Sandre bouclent la publication des Écrits politiques de Cornelius Castoriadis en huit volumes : un ensemble qui aura honoré de la meilleure des façons ce « titan de l’esprit ».
Éditorial
Retraduction. Que font les nouvelles traductions des grandes œuvres ? Elles donnent à des livres des surcroît de vie, une vie continuée et renouvelée. C’est ce que nous proposent André Markowicz et Françoise Morvan aujourd’hui, avec leur somptueuse interprétation du Maître et Marguerite de Boulgakov, la troisième traduction de ce roman en langue française. Retour aux origines. Au début de la photographie, avec l’ouvrage de Steffen Siegel, 1839.
Sommaire
Cornelius Castoriadis
Écologie et politique
et Sur la dynamique du capitalisme
par Philippe Caumières
Véronique Blanchard
et Mathias Gardet

La parole est aux accusés
par Philppe Artières

115
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Anne Le Goff, L’animal humain
« L’animal humain », Anne Le Goff © DR
De la nature de l’humain
La philosophe Anne Le Goff pense l’articulation de la philosophie avec les sciences de la nature dans un essai d’une grande clarté.
Éditorial
Patience Sous le soleil noir du confinement et des mauvaises nouvelles, essayons de lire. Les librairies sont fermées. Commerce non-essentiel, sans doute. En tout cas, EaN propose une nouvelle chronique consacrée aux livres dits de poche et assurée par Cécile Dutheil de la Rochère. Ce format permet des politiques éditoriales plus hardies, facilite les redécouvertes. Ainsi, dans ce numéro, celle de l’écrivain vaudois Charles Ferdinand Ramuz. Quatre petits formats des Éditions Zoé offrent l’occasion d’un « décentrement ».
Sommaire
Anne Le Goff
L’animal humain
par Alain Policar
George Eliot Middlemarch
et Le moulin sur la Floss
par Marc Porée

114
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Hal Foster, What Comes After Farce? Art and Criticism at a Time of Debacle
Photographie aérienne de l’Office National de Reconnaissance, par Trevor Paglen (2013) © CC/Trevor Paglen
L’art d’après la farce
Le critique d’art américain Hal Foster explore les œuvres d’art qui affrontent la réalité politique incarnée par Donald Trump.
Éditorial
Avec la nouvelle traduction de George Orwell et son entrée dans la Pléiade, on peut affirmer que se forme actuellement une tradition française de l’écrivain anglais, dont les traductions font toujours événement. La retraduction par Josée Kamoun en 2018 avait redonné au texte son allant romanesque, même si la traduction de certains concepts clés avait pu paraître contestable pour certains (notamment, la « novlangue » en « néoparler »).
Sommaire
Hal Foster
What Comes After Farce ?
par Paul Bernard-Nouraud
Jacques Demarcq
La vie volatile
par Marie Étienne

113
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Jean-François Chevrier, Bernard Réquichot. Zones sensibles
Bernard Réquichot, Dessin non titré (1960), galerie Alain Margaron © André Morin
L’art de l’esquive
La monographie que Jean-François Chevrier consacre à Bernard Réquichot tente de restituer toutes les dimensions de son œuvre.
Éditorial
Relectures En vedette de ce numéro 113 (comment aurait-il pu en être autrement ?), le deuxième volume des Soixante ans de journalisme littéraire de Maurice Nadeau. Jean-Pierre Salgas explore cette somme d’articles publiés entre 1952 et 1965 qui ont durablement marqué notre vision de la littérature, entre littérature librement engagée et littérature « expression de l’homme » de Beckett, de Kafka, de Faulkner, etc.
Sommaire
Jean-François Chevrier
Bernard Réquichot. Zones sensibles
par Paul Bernard-Nouraud
Howard Zinn
Le pouvoir des oubliés de l’histoire
par Claude Grimal

112
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Gilles Ribero, Clairières
« Clairières », Gilles Ribero, © DR
La vie vitrifiée
Clairières, le premier roman de Gilles Ribero, est un étrange petit livre, porté par une croyance très forte dans l’écriture.
Éditorial
L’automne reste une saison de bonnes feuilles et notre journal s’en nourrit. Deux premiers romans ont particulièrement attiré l’attention de nos collaborateurs : Ce qu’il faut de nuit, de Laurent Petitmangin et Sale bourge, de Nicolas Rodier. Le genre issu des circonstances actuelles de « fictions climatiques » s’enrichit d’un récit fort avec Le grand vertige de Pierre Ducrozet.
Sommaire
Gilles Ribero Clairières
par Sébastien Omont
Anna Gréki
Juste au-dessus du silence
propos recueillis par Pierre Benetti

111
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Bruno Remaury, Rien pour demain
Besançon © Jean-Luc Bertini
Le siècle de la vitesse
Bruno Remaury médite sur la manière dont le XXe siècle a bouleversé notre rapport au temps.
Éditorial
Nouveautés et retrouvailles L’œuvre désormais largement reconnue de Laurent Mauvignier prend une dimension nouvelle avec Histoires de la nuit, une incursion réussie dans le genre du thriller. Hugo Pradelle peut en définir la spécificité – « c’est ce qui déborde l’événement qui compte chez Mauvignier (…), ce qui se déploie à partir d’un événement plutôt que cet événement en soi. » – et les thèmes récurrents, « l’angoisse de la provenance, le passé qui encombre, la violence sociale ».
Sommaire
Bruno Remaury Rien pour demain
par Sébastien Omont
Sabyl Ghoussoub
Beyrouth entre parenthèses
par Sonia Dayan-Herzbrun

110
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Jean Rolin, Le pont de Bezons
Jean Rolin, à Ivry-sur-Seine © Hélène Bamberger/P.O.L.
Une longue errance fluviale
Au centre de la nouvelle mission de Jean Rolin, il y le pont de Bezons ; et, une fois n’est pas coutume chez l’arpenteur, un peu d’histoire familiale dans cette pérégrination fluviale.
Éditorial
Le temps, qui a pris d’autres formes cette année, nous place déjà tout étonnés devant la rentrée. Déjà ? Et tant de nouveaux livres alors que l’été ne nous a pas permis de laisser résonner tous ceux qui avaient été, en même temps que nous, confinés ! Pour certains d’entre eux, comme le remarquable Fille, de Camille Laurens, leur sortie avait été retardée. D’autres nous arrivent en avance, comme le très narcissique Yoga d’Emmanuel Carrère, au bon goût irréprochable et parfois un peu anesthésiant.
Sommaire
Jean Rolin
Le pont de Bezons
par Cécile Dutheil de la Rochère
Camille Brunel
Les métamorphoses
Laurine Roux
Le Sanctuaire
par Sophie Ehrsam

109
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Sophie Eustache, Bâtonner. Comment l’argent détruit le journalisme
Dictée d’un article au bureau étranger du New York Times (1942) © Library of Congress
De la presse à l’infotainment
Sophie Eustache montre la façon dont le bâtonnage, recyclage de dépêches d’agences, déqualifie le travail journalistique, l’enferme dans l’univocité et lui retire son sens.
Éditorial

En attendant le Cent

L’été, généralement synonyme de changement de rythme (même si cette année, nous avons été conduits à en changer plusieurs fois), impose sa cadence aussi à notre journal. Chaque mercredi, du 15 juillet au 12 août, nous vous offrons une livraison de notre numéro 100, numéro anniversaire que la pandémie avait laissé en plan.
Sommaire
Sophie Eustache Bâtonner.
Comment l’argent détruit le journalisme
par Benjamin Tainturier
Famille Brontë Lettres choisies
par Shoshana Rappaport-Jaccottet

108
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Léa Simone Allegria, Le Grand Art
© Jean-Luc Bertini
Notre-Dame des enchères
Le commissaire-priseur Paul Vivienne n’est plus vraiment à sa place dans le monde des enchères. D’un constat qui pourrait être amer, Léa Simone Allegria tire une fiction drôle et distanciée.
Éditorial
Étrange affaire que celle que Marc Lebiez débrouille pour nous à l’occasion de la publication aux PUF d’une nouvelle traduction de l’Éthique de Spinoza. Un subtil et rigoureux agencement de définitions, d’axiomes et de postulats doit toujours nous conduire à la vie libre et bonne, mais il est étrange de songer que cette nouvelle édition prend en compte un manuscrit (anonyme) retrouvé en 2010 (de tous les endroits !) dans les archives de l’Inquisition au Vatican.
Sommaire
Léa Simone Allegria
Le Grand Art
par Claire Paulian
Mireille Gansel
La voix du fleuve
par Sophie Ehrsam

107
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes suivi de Choix de lettres, de documents et d'esquisses Pléiade
Alain-Fournier à la Chapelle d’Angillon (1905) © CC0/WikiCommons
La fin d’un classique
Le Grand Meaulnes d’Alain Fournier entre en Pléiade au moment même où il cesse d’être un classique.
Éditorial
Expérience de lecture qui répond bien à la confusion des temps actuels. Je lis Leçons d’une pandémie de Georges A. Soper, traduit de l’anglais et publié sous forme de plaquette par les éditions Allia. Tout en trouvant certaines formulations un peu exagérées (« la pandémie qui balaie actuellement la planète est sans précédent »), je suis sensible à la justesse d’un propos scientifique qui connaît son sujet sans produire pour autant de discours d’autorité, par une réflexion pratique qui explique le bien-fondé du confinement sans jamais manier la rhétorique d’intimidation.
Sommaire
Alain-Fournier Le Grand Meaulnes
suivi de Choix de lettres, de documents
et d’esquisses
par Tiphaine Samoyault
Douin de Lavesne Trubert
par Alain Joubert

106
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Frédérique Berthet, Never(s)
« Hiroshima mon amour » d’Alain Resnais (1959) © Argos Films
Faire des écritures
Premier roman de Frédérique Berthet, Never(s) associe le chef-lieu de la Nièvre à Casablanca et Saïgon, se fonde sur l’archive, la lettre, la trace et l’espace.
Éditorial
Cheminements À la Une de ce numéro d’En attendant Nadeau, un texte s’impose : la lecture méditative et personnelle que Yannick Haenel nous propose du Paradis de Dante, dans une nouvelle traduction (en tierces rimes) de Danièle Robert. À bien des égards le poème de Dante constitue la pierre de touche de tout travail de traduction, et cette version a, semble-t-il, bien des mérites, mais Yannick Haenel cherche autre chose pour répondre à « l’accablement de la claustration » : au-delà de la philologie, voire de la théologie, c’est presque une extase qu’il revendique, l’aventure de cette « joie », qui est le fin mot de Dante. 
Sommaire
Frédérique Berthet Never(s)
par Norbert Czarny
Hélène Giannecchini
Voir de ses propres yeux
par Feya Dervitsiotis

105
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Gregory Buchert, Malakoff
Guerre de Crimée, photographie de James Robertson (1855) © CC0/Wikicommons
Résider à Malakoff
Le premier roman de Grégory Buchert tire son nom de la plus petite des communes de l’immédiate banlieue parisienne, et de la résidence que son auteur y a effectuée.
Éditorial
Après tout Alors qu’on entend beaucoup parler du « monde d’avant », qui reviendra trop vite ou ne reviendra plus, nous évoquons le monde actuel, entre rêve d’émancipation et expérience de l’enfermement. La Une du mercredi 20 mai est l’occasion de réfléchir à la nécessité de l’enfermement carcéral dans un entretien passionnant avec Gwenola Ricordeau autour de son livre sur l’engagement en faveur d’un abolitionnisme féministe.
Sommaire
Gregory Buchert Malakoff
par Maurice Mourier
Dominique Fourcade magdaléniennement
par Armelle Cloarec

104
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Chawki Amari, L’âne mort En attendant Nadeau
Région de Tamanrasset, Algérie (2003) © Jean-Luc Bertini
Peau d’âne
Le roman de Chawki Amari analyse avec une ironie douce-amère les impasses de la société algérienne et s’interroge entre les lignes sur la prégnance des fantasmes mortifères.
Éditorial
Ardente patience Voici donc venue l’heure, tant attendue et probablement décevante, d’un « déconfinement » qui, selon toute apparence, sera très « progressif » et, comme la guerre, s’apparentera à un art tout d’exécution. Première conséquence mélancolique pour les lecteurs d’EaN : dimanche 10 mai, la médiéviste Nathalie Koble mettra un terme à son addictif Décamérez !, qui, en 55 épisodes, aura fait revivre dans un langage contemporain les histoires souvent cruelles de Boccace, illustrées par des enluminures d’une rare élégance.
Sommaire
Chawki Amari L’âne mort
par Claire Paulian
Lucie Baratte Le chien noir
par Gabrielle Napoli

103
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Didier Blonde, Carnet d’adresses de quelques personnages fictifs de la littérature
Carnet d’adresses de quelques personnages fictifs de la littérature; Didier Blonde © DR
Le bottin-feuilleton
Didier Blonde recense, dans un Carnet d’adresses de quelques personnages fictifs revu et augmenté, les lieux où vécurent des personnages de roman.
Éditorial
Promesses du dehors Dans les villes, les librairies commencent doucement à rouvrir. L’idée que des livres en sortent de nouveau, accompagnant l’épanouissement des arbres et des fleurs, est réjouissante. Promesse de lectures allongées sur l’herbe d’un parc… Qui sait ? Nous trouvons mille et une manière de « sortir » sans sortir, par l’imagination, le rêve, les récits, l’entraide, la « prière laïque » de 20 heures dont parlait Marc Giannesini ici même dans son article sur Kafka…
Sommaire
Didier Blonde
Carnet d’adresses de quelques
personnages fictifs de la littérature
par Pierre Senges
Alain Blottière Azur noir
par Norbert Czarny

102
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
André Breton, Nadja. Fac-similé du manuscrit de 1927
André Breton, Nadja. Fac-similé du manuscrit de 1927 © Gallimard/BnF
Quelque chose comme un livre ?
Jacqueline Chénieux-Gendron et Olivier Wagner étudient avec minutie les feuillets qui servirent de base à la première édition de Nadja.
Éditorial
Le temps long Confrontés à l’immobilité dans la durée, il nous arrive de trouver le temps long. Or le temps long est aussi celui de la réflexion, le temps profond de l’histoire humaine, qui ne s’oppose pas simplement au temps court de l’événement mais aussi au temps accéléré de nos vies habituelles.
Sommaire
André Breton Nadja.
Fac-similé du manuscrit de 1927
par Jérôme Duwa
Claro La Maison indigène
par Cécile Dutheil

101
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Éric Chevillard, Monotobio
Éric Chevillard © Jean-Luc Bertini
Chevillard en pleine forme
Drôle, critique, intelligent, Monotobio d’Éric Chevillard est juste ce qu’il faut par les temps qui courent et par tous les temps.
Éditorial
Faire communauté en temps de coronavirus À l’heure où nous sommes retirés, où les librairies sont partout (provisoirement) fermées, mais où on a plus que jamais on a le temps de lire et besoin de le faire, En attendant Nadeau propose un dispositif neuf, à la mesure d’un événement assez sidérant, et qui met un peu tout à plat, oblige à repenser notre vie en commun, nos façons d’être solidaires, les liens que nous élaborons entre les questions politiques, philosophiques, esthétiques.
Sommaire
Éric Chevillard Monotobio
par Claude Grimal
Sylvain Dournel et Claude Leroy
Blaise Cendrars. L’homme foudroyé
par Maurice Mourier

100
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Le numéro 100 des numéros 100 En attendant Nadeau
© Delphine Presles
Munhakdongne : revenir au point zéro
Munhakdongne, l’un des noms les plus influents de la littérature sud-coréenne, a fêté son numéro 100 en proposant à cent écrivains de définir la littérature.
Éditorial
En attendant Nadeau arrivait le 25 mars 2020 à son numéro 100. Le chiffre rond invitait à la célébration mais les circonstances de la pandémie et du confinement nous ont conduits alors à faire sans pour être plus près des événements. Nous avions donc sauté par-dessus cette centième édition, en passant directement du numéro 99 au numéro 101. Au creux d’un temps troublé, cela nous permettait de mettre en avant un futur festif. Au cours de l’été, nous allons vous offrir cet avenir dans le passé.
Sommaire
Munhakdongne
Revenir au point zéro
par Marion Delarche et Park Jinsu
Positif
Un contrepoids critique
par Jean-Yves Potel

99
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Anne-Marie Allain, Jeanne, l’Algérie, la guerre
« Jeanne, l’Algérie, la guerre », Anne-Marie Allain (Détail) © DR
Survivre à la guerre
La psychanalyste Anne-Marie Allain approche sa guerre, celle d’Algérie, où elle a passé son adolescence, avec une sorte d’innocence effarée.
Éditorial
À l’honneur, d’infatigables penseurs, qui sont aussi des hommes engagés : Pierre Vidal-Naquet, dont Sonia Dayan-Herzbrun évoque des souvenirs précis qui éclairent son action ; Étienne Balibar, dont Marc Lebiez indique les différentes manières qu’il a d’être embarqué. Dans le numéro 99, dès aujourd’hui, ou bien en différé, En attendant Nadeau rassemble ponctuellement des grandes figures de la pensée, nous met en compagnie de François Gantheret, John Rawls, François Jullien…
Sommaire
Anne-Marie Allain
Jeanne, l’Algérie, la guerre
par Marie Étienne
Oscar Coop-Phane
Morceaux cassés d’une chose
par Roger-Yves Roche

98
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Constance Debré, Love Me Tender
Constance Debré © Marie Rouge/Flammarion
Être mère et rien d’autre ?
Love Me Tender, le nouveau récit de Constance Debré, choque, interroge et chamboule les normes.
Éditorial
Transmission C’est autour de la transmission du passé que semble s’organiser la Une de ce nouveau numéro d’En attendant Nadeau. Un article de Pierre Benetti initie à l’univers « post-exotique » et apocalyptique que l’on doit à l’imagination puissante d’Antoine Volodine, alias Manuela Draeger, l’auteur de l’opus 44 d’un ouvrage qui devrait en compter 49. « Un monde sans filiation » ni transmission, où le passé n’est qu’un « autrefois sans repère ».
Sommaire
Constance Debré Love Me Tender
par Marie Étienne
Manuela Draeger Kree
par Pierre Benetti

97
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Philippe Artières, Le dossier sauvage
« Le dossier sauvage », Philippe Artières © DR
Foucault, l’archive et la ZAD
À partir d’archives imaginairement rassemblées par Michel Foucault, Philippe Artières esquisse une réflexion sur la parenté entre histoire et fiction.
Éditorial
Ulysse Baratin a lu pour En attendant Nadeau l’énorme livre de Thomas Piketty, Capital et idéologie, qui se présente à la fois comme une histoire mondiale des inégalités économiques et comme un programme pour réduire celles-ci, fondé notamment sur une rigoureuse progressivité fiscale et un plan de redistribution novateur. Cette somme n’aura sans doute pas le succès mondial sidérant de Capital au XXIe siècle, mais on peut néanmoins souhaiter qu’elle ait un réel impact.
Sommaire
Philippe Artières Le dossier sauvage
par Pierre Benetti
Jean-Christophe Bailly L’imagement
par Marie Étienne

96
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Stéphane Audeguy Histoire d’amour
Stéphane Audeguy © Jean-Luc Bertini
La lumière et la nuit
Vincent aime Alice, à Paris, en 2019. Stéphane Audeguy entrecroise cette Histoire d’amour avec de nombreuses autres.
Éditorial
Émotions Pierre Pachet ne saurait être oublié. Sa fille a repris dans un fort volume les essais les plus significatifs de l’écrivain décédé en juin 2016, ceux qui abordent de front la vieillesse, la mort des proches et la blessure du souvenir. On lira notamment avec une émotion renouvelée ses Conversations à Jassy, sur le pogrom de 1941 en Roumanie, et ses pages sans concession sur la maladie de son épouse.
Sommaire
Stéphane Audeguy Histoire d’amour
par Gabrielle Napoli
Catherine Blondeau Débutants
par Jean-Yves Potel

95
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
François Debluë, La seconde mort de Lazare
« La seconde mort de Lazare », François Debluë (Détail) © DR
La solitude de Lazare
François Debluë se demande comment Lazare, ressuscité par Jésus dans le Nouveau Testament, a pu mener sa deuxième vie.
Éditorial
La poétesse amérindienne Joy Harjo a depuis longtemps essayé de faire de la langue anglaise un territoire indien, où l’on entende une voix ancestrale et rompue, en quelque sorte intraduisible. Son livre de souvenirs, Crazy Brave, est traduit en français. Il est en prose mais c’est déjà une belle occasion de faire la connaissance de cette voix extraordinaire de l’Indian Renaissance.
Sommaire
François Debluë
La seconde mort de Lazare
par Stéphanie de Saint-Marc
Claire Fercak
Ce qui est nommé reste en vie
par Cécile Dutheil

94
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Gilles Ortlieb, Un dénuement. Arthur Adamov
« Un dénuement. Arthur Adamov », Gilles Ortlieb © DR
Le dénuement d’Arthur Adamov
Deux livres autour d’Arthur Adamov : Gilles Ortlieb remet son œuvre sur le devant de la scène théâtrale, tandis que les Éditions de Paris publient ses textes de jeunesse.
Éditorial
Voyages d’aujourd’hui À l’heure où des applications universelles comme Facebook tissent leur toile à l’échelle du monde entier, le récit par un artisan souabe, Heinrich Zimmermann, du dernier voyage du capitaine Cook en Océanie ne peut manquer, comme le suggère Alban Bensa, de nous interpeller, sur la découverte d’un monde par l’autre, sur l’altérité.
Sommaire
Arthur Adamov
L’arbitre aux mains vides
Gilles Ortlieb
Un dénuement. Arthur Adamov
par Yaël Pachet
Pierric Bailly Les enfants des autres
par Norbert Czarny

93
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Serge Gruzinski et Corinne Vandewalle, Les enfants du Château-Vaissier
Autour du Cul de Four – La courée Demesteere. Roubaix, 1991, photo Daniel Labbé © Bibliothèque numérique de Roubaix
Si le Nord m’était conté
Deux amis d’enfance, l’historien Serge Gruzinski et Corinne Vandewalle, se souviennent de leur enfance dans l’après-guerre à Tourcoing.
Éditorial
Quelle aide attendons-nous des livres dans les temps troublés ? L’éclairage ou l’échappée. L’éclairage vient aujourd’hui de celles et ceux qui ont pris à bras-le-corps les drames de la guerre et de l’oppression, comme Käthe Kollwitz dans sa sculpture puissante ou Anna Akhmatova s’appliquant sans relâche à témoigner et dont la mémoire est rendue, intensément vivante, dans les entretiens avec Lydia Tchoukovskaïa.
Sommaire
Serge Gruzinski
et Corinne Vandewalle

Les enfants du Château-Vaissier
par Jean-Luc Tiesset
George Sand
Romans, I et II (Pléiade)
par Laetitia Hanin

92
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Pierre Bergounioux © Jean-Luc Bertini
L’amitié
La correspondance de Pierre Bergounioux et Jean-Paul Michel est un débat jamais interrompu entre prose et poésie, sans congratulation ni complaisance.
Éditorial
Les ambiguïtés de la littérature « Que signifie traduire Peter Handke ? » Pour Georges-Arthur Goldschmidt, collaborateur d’EaN, à qui l’on doit la majeure partie des traductions en français du récent prix Nobel de littérature : « le traducteur doit rester invisible ». Mais des dissentiments politiques sont apparus à propos de la guerre et de la Serbie, occultant l’écrivain majeur qu’il demeure.
Sommaire
Pierre Bergounioux
et Jean-Paul Michel

Correspondance 1981-2017
par Norbert Czarny
Brice Bonfanti Chants d’utopie
propos recueillis par Arno Bertina

91
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Aurélie Champagne, Zébu Boy
« Zébu Boy », de Aurélie Champagne (Détail) © DR
Madagascar, pays natal
Zébu Boy d’Aurélie Champagne est un premier roman impressionnant qui fait de son personnage central, Ambila, une figure blessée inoubliable.
Éditorial
Les prix sont tombés comme les feuilles, sans surprise. Le journal reste attentif aux livres qui peuvent accompagner les nuits d’automne : ce numéro met ainsi encore en avant des textes français frappants que nous souhaitons défendre, d’Éric Chevillard, d’Aurélie Champagne, de Bruno Remaury et de Nora Mitrani… Mais les surprises de ce numéro viennent d’ailleurs, et d’abord de ce manuscrit retrouvé de Julien Gracq dont Christine Marzelière nous raconte l’histoire et nous donne toutes les raisons de croire à son authenticité.
Sommaire
Aurélie Champagne Zébu Boy
par Sébastien Omont
Éric Chevillard Prosper à l’œuvre
par Alain Joubert

90
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Nathacha Appanah, Le ciel par-dessus le toit.
Nathacha Appanah © Francesca Mantovani
Une trop douce violence
Après que son jeune fils est envoyé en prison, sa mère se remémore sa propre jeunesse traumatisante. Le ciel par-dessus le toit, de Nathacha Appanah passe malheureusement à côté de ses sujets.
Éditorial
Nous voici au numéro 90 d’En attendant Nadeau qui, bonne nouvelle, a été reconnu d’intérêt public ! Cela veut dire deux choses : que la diffusion des idées entreprise par notre journal depuis bientôt quatre ans rayonne dans l’espace social, et que les dons de nos lectrices et de nos lecteurs sont éligibles au rescrit fiscal (donc déductibles des impôts). Ces dons sont essentiels pour conserver un contenu indépendant et gratuit.
Sommaire
Nathacha Appanah
Le ciel par-dessus le toit
par Jeanne Bacharach
Brigitte Giraud Jour de courage
par Norbert Czarny

89
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Santiago H. Amigorena, Le ghetto intérieur
Santiago H. Amigorena © Jean-Luc Bertini
Amigorena, le premier livre ?
Le dixième tome du vaste projet romanesque et autobiographique de Santiago Amigorena traite à la fois de l’exil et de l’extermination.
Éditorial
EaN est fier de mettre en avant le livre de Gérard Noiriel qui montre les liens qu’on peut faire entre les discours de l’antisémite Édouard Drumont et ceux de l’islamophobe Éric Zemmour. La haine les lie et une rhétorique commune, une grammaire identitaire construisent une idéologie faussée par l’inversion du rapport dominants/dominés. Il est salutaire de rappeler que la polémique n’est pas drôle, surtout quand elle devient le cœur de l’espace médiatique.
Sommaire
Santiago H. Amigorena
Le ghetto intérieur
par Jean-Pierre Salgas
Michaël Ferrier Scrabble
propos recueillis par Norbert Czarny

88
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Emma Becker, La maison
« Scène de bordel », par le Monogrammiste de Brunswick (1537) © CC0/WikiCommons
Souvenirs de la maison close
Emma Becker, devenue Justine, explore le monde de la prostitution à Berlin. Elle en tire un livre qui ne juge pas, mais observe les rapports de pouvoir.
Éditorial
L’actualité le réclamait : on aurait pu placer ce nouveau numéro sous l’autorité de Patrick Modiano, des vies enfouies qu’il fait revenir, des blancs qu’il inscrit et des béances qu’il ouvre. Encre sympathique, enquête, énigme, synthèse hypnotique d’une œuvre fascinante, sera à la Une lundi prochain. Nous avons laissé toute la place aujourd’hui à des autrices : notre rédaction n’est pas toujours d’accord sur le terme à employer. Auteur pour tout le monde ? Auteure pour les femmes ?
Sommaire
Emma Becker La maison
par Gabrielle Napoli
Aurélien Bellanger
Le continent de la douceur
par Ulysse Baratin

87
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Emmanuel Bing, Itinéraire de la fuite et Pablo Katchadjian, La liberté totale
 » Itinéraire de la fuite », Emmanuel Bing (Détail) © DR
La liberté en fuite
Faut-il emprunter l’itinéraire de la fuite pour atteindre à la liberté totale ? C’est ce que la lecture de deux livres récents, de Pablo Katchadjian et Emmanuel Bing, pourrait nous laisser à penser.
Éditorial
Le souvenir de la RDA s’éloigne, sauf chez ceux qui y sont nés et y ont vécu. Ingo Schulze, qui avait vingt-huit ans lors de la chute du Mur de Berlin, continue à porter un témoignage décalé, plus picaresque que nostalgique, de ce pays qui s’est volatilisé. Dans un essai intitulé La loyauté à tout prix, Sonia Combe raconte l’histoire de celles et ceux qui, en RDA, sont restés fidèles au communisme malgré les exactions du « socialisme réel », ceux qui, tels Hans Eisler, Anna Seghers ou Jürgen Kuczynski, ont choisi le silence plutôt que la dissidence.
Sommaire
Emmanuel Bing Itinéraire de la fuite
Pablo Katchadjian La liberté totale
par Alain Joubert
Julia Deck Propriété privée
par Norbert Czarny

86
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Kaouther Adimi, Les petits de Décembre En attendant Nadeau
Kaouther Adimi © Sacha Lenormand
Le terrain vague de la liberté
Deux généraux s’approprient un terrain vague d’Alger pour y faire construire de belles villas. Les petits de Décembre, de Kaouther Adimi, pose la question de la démocratie dans une société bloquée.
Éditorial
Continuons à mettre en avant les romans de la rentrée littéraire : beaucoup sont frappants et méritent nos lectures. Ainsi le troisième roman de Vincent Message, Cora dans la spirale, prend à bras le corps le monde de l’entreprise, dans son austérité, dans sa technicité, et en réinsérant le récit dans l’épaisseur des vies.
Sommaire
Kaouther Adimi
Les petits de Décembre
par Sébastien Omont
Charly Delwart Databiographie
par Hugo Pradelle

85
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Laurent Binet, Civilizations
« Civilizations », de Laurent Binet (Détail) © DR
Malaise dans les Civilizations
Civilizations imagine la conquête de l’Europe par les Incas. Le roman de Laurent Binet s’inscrit dans la grande tradition ethnocentrique.
Éditorial
Quelques pépites dans le flux des romans de la rentrée, et notamment des romans qui affrontent sans fléchir la réalité sociale, dans la lignée de Fief de David Lopez, choc de la rentrée il y a deux ans. Au croisement de l’homoérotisme et du roman social, Querelle est le premier roman d’un jeune Québécois, Kevin Lambert, qui enthousiasme Ulysse Baratin. Marin Fouqué, dans 77, délivre un « uppercut » (Gabrielle Napoli), avec l’évocation d’une jeunesse dans cet espace qui n’est ni Paris ni sa banlieue, la Seine-et-Marne.
Sommaire
Laurent Binet Civilizations
par Frédéric Werst
Didier Blonde Cafés, etc.
par Norbert Czarny

84
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Ferdinand Peroutka, Le nuage et la valse En attendant Nadeau
Prague (2019) © Jean-Luc Bertini
En attendant l’armée invisible

Le nuage et la valse nous donne l’occasion de découvrir un écrivain tchèque aussi majeur que Karel Capek ou Vladimir Holan. Journaliste indépendant, redécouvert récemment dans son pays, Ferdinand Peroutka se fait le témoin d’un monde que l’on oublie dangereusement.

Éditorial
En attendant Nadeau vous accompagne tout l’été, avec les livres que vous avez enfin le temps de lire et avec son rendez-vous spécial annuel. Comme les beaux festivals estivaux, nos numéros spéciaux reviennent à date fixe. Après la traduction et la bêtise, nous faisons place cette année à l’enquête. Suivant les journalistes et les ethnologues, de plus en plus d’écrivains et d’artistes se revendiquent « enquêteurs ».
Sommaire
François Maspero
Trente ans de Librairie
Jean-Yves Potel
Albert Camus
et Nicola Chiaromonte

Correspondance 1945-1959
par Cécile Dutheil

83
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Gustave Flaubert, Madame Bovary Jacques Neefs En attendant Nadeau Le Livre de Poche
« Madame Bovary », Jacques Neefs (Détail) © Gallimard
Trois questions à Jacques Neefs
Jacques Neefs donne une nouvelle édition de Madame Bovary, vingt ans après celle qu’il avait lui-même établie pour le même éditeur, Le Livre de Poche.
Éditorial
Cette année qui commence à fondre dans l’été a été en France l’occasion de faire revenir le mot « peuple » en tête de l’actualité. Gérard Noiriel, dans un entretien passionnant avec Vincent Milliot et Philippe Minard, s’explique sur ce terme en montrant les forces et les paradoxes qu’il y a à faire une Histoire populaire de la France En lien avec l’histoire militante, En attendant Nadeau a traduit un texte de l’écrivain et engagé politique kenyan Binyawanga Wainaina, décédé le mois dernier, publié dans Granta avant sa mort.
Sommaire
Nouvelle édition
de Madame Bovary

Trois questions à Jacques Neefs
propos recueillis
par Tiphaine Samoyault
Panaït Istrati et Romain Rolland
Correspondance 1919-1935
par Linda Lê

82
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Catherine de la Clergerie, Quatre saisons en enfance
« Quatre saisons en enfance », Catherine de la Clergerie (Détail) © DR
Une fausse dilettante
Quatre saisons en enfance est un drôle de livre par une drôle d’autrice, Catherine de la Clergerie. Ou faut-il dire auteur, au masculin, puisque la narratrice se voit tantôt en fille et tantôt en garçon ?
Éditorial
« Qu’est-ce que la vérité ? » se demande Ponce Pilate, 
 si l’on en croit l’évangile de Jean, inaugurant ainsi une longue lignée de sceptiques et de relativistes. Dans 
 un article de fond qui prolonge son dernier livre sur 
Les vices du savoir, Pascal Engel entreprend au contraire 
 de défendre, à propos de quelques livres récents, ce qu’il appelle une éthique intellectuelle qui reconnaisse, par-delà les affabulations, le caractère irréductible de la notion de vérité.
Sommaire
Catherine de la Clergerie
Quatre saisons en enfance
par Marie Étienne
Marc Graciano Embrasse l’ours
et porte-le dans la montagne
par Sébastien Omont

81
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Carmen Dintrich, J’ai pris la décision de mettre fin à ma vie
« J’ai pris la décision de mettre fin à ma vie », Carmen Dintrich (Détail) © DR
Heidegger m’a tué
Le roman de la psychanalyse Carmen Dintrich a pour sujet un adolescent prêt à mettre sa vie en jeu pour faire bouger une situation figée.
Éditorial
Les identités déplacées Né en Lituanie, mort en France, Roman Kacew s’est appelé Émile Ajar, Fosco Sinibaldi, Shatan Bogat… et Romain Gary. Mais aussi Momo, dans Une vie devant soi, ou Morel, dans Les racines du ciel. Sa publication dans la Pléiade lui donne certes une nouvelle place dans l’histoire littéraire. Norbert Czarny et Jean-Pierre Salgas préfèrent souligner les aspects bâtards et transfrontaliers de cette œuvre. Gary nous rappelle que la littérature peut nous aider à déplacer les identités.
Sommaire
Carmen Dintrich
J’ai pris la décision de mettre fin à ma vie
par Alain Joubert
Tristan Félix Ovaine. La Saga
par Tiphaine Samoyault

80
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Pierre Cendors, Silens Moon
© Christine Sefolosha
Un voyage d’hiver
Silens Moon est le huitième roman de Pierre Cendors. Le romancier y poursuit une déconcertante quête d’absolu.
Éditorial

Expériences inclassables

Dans White (traduire : « homme blanc privilégié »), Bret Easton Ellis revient sur sa dure condition d’icône de la mode intellectuelle à Hollywood 
 et à New York ; il critique les réseaux sociaux 
 qui suintent la haine et le mépris, et, provocateur toujours, manipule le politiquement correct comme un explosif. Il continue à jouer à l’American Gigolo façon Richard Gere, mais a-t-il toujours le contact avec le réel, se demande Steven Sampson.
Sommaire
Pierre Cendors Silens Moon
et Tractatus Solitarius
par Sébastien Omont
Hélène Frédérick La nuit sauve
par Pierre Benetti

79
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Michaël Fœssel, Récidive 1938
Berlin en 1938, Willy Pragher © CC0/WikiCommons
Densité 1938
Hélène Cixous et Michaël Fœssel sortent deux ouvrages consacrés à l’année 1938. Ils portent des questionnements communs et des divergences radicales de compréhension.
Éditorial

L’Europe et au-delà

Les élections européennes approchent. L’actualité en est pleine. Mais les livres aussi nous permettent de nous faire des idées, de décortiquer 
 des mécanismes et des discours. Ainsi, cette 
 semaine, Jean-Yves Potel nous aide à décrypter 
 des points de vue différents sur Viktor Orbán, 
et la hantise que fait peser sur l’Europe la trajectoire d’un dissident devenu démagogue populiste 
 et autoritaire.
Sommaire
Michaël Foessel Récidive 1938
Hélène Cixous 1938, nuits
par Pierre Tenne
Emmanuel Ruben
Sur la route du Danube
par Jean-Louis Tissier

78
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Bernard Comment, Neptune Avenue
Bernard Comment © Jean-François Paga
Toutes lumières éteintes
Un trader retraité se tourne vers son passé. C’est un trajet de mémoire qu’accomplit Neptune Avenue de Bernard Comment.
Éditorial

Les enjeux de la ville

Une cathédrale brûle et chacun, selon ses 
 convictions, associe au sombre spectacle quelque référence secrète, qu’il s’agisse du Miracle 
 de Théophile, de Quasimodo ou du pilier près 
 duquel le jeune Claudel, à Noël 1886, eut 
 la révélation de la foi. Une ville comme Paris 
 est faite de cette histoire invisible. Dans le long entretien qu’il a accordé 
 (antérieurement) à Ulysse Baratin et Pierre Benetti pour En attendant Nadeau, Edwy Plenel s’exprime en confiance sur son itinéraire politique, son travail de journaliste et sa vision des « Gilets jaunes ».
Sommaire
Bernard Comment Neptune Avenue
par Jeanne Bacharach
Yannick Haenel
La solitude Caravage
par Pierre Benetti

77
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Renata Ada-Ruata, Les choix de Lara
« Les choix de Lara », de Renata Ada-Ruata ( Détail) © DR
Une mère découverte
Les personnages du roman de Renata Ada-Ruata sont emportés dans une aventure aux accents pasoliniens.
Éditorial
L’Algérie s’unit et se lève, déterminée à 
 transformer son histoire politique. En attendant Nadeau se fait l’écho de cet événement 
 considérable en publiant trois articles 
sur la façon dont la littérature accompagne 
 avec force ses mouvements : Cécile Dutheil s’entretient avec Aziz Chouaki.
Sommaire
Renata Ada-Ruata
Les choix de Lara
par Jean-Yves Potel
Aziz Chouaki Baya
propos recueillis par Cécile Dutheil

76
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Jérôme Baccelli, Ici ou là-bas
Saint-John Perse © D.R.
Où perce la légèreté
Ici ou là-bas, de Jérôme Baccelli n’est ni une biographie, ni un biopic de Saint-John Perse. Mais le poète irrigue le texte comme un souvenir lointain, une évocation d’un autre âge.
Éditorial
« Et les fruits passeront la promesse des fleurs », dit le poète du XVIIe siècle, confiant dans l’alternance régulière des saisons. Mais après un hiver d’une grande douceur l’arrivée du printemps donne 
 l’occasion de méditer sur les rudes réalités 
des hivers de jadis, le « petit âge glaciaire ». 

Sommaire
Jérôme Baccelli Ici ou là-bas
par Maxime Deblander
Chloé Delaume Mes bien chères sœurs
par Pierre Benetti

75
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Pascal Bacqué, Étranger parmi les vifs. La guerre de la terre et des hommes
Churchill War Rooms © DR
Le web et le bâton
La guerre de la terre et des hommes est un livre-monstre, dont paraît aujourd’hui le deuxième tome. Pascal Bacqué construit une œuvre imposante, mais surtout un projet hybride, qui échappe à la norme.
Éditorial
Qu’attendons-nous encore de l’Europe ? 
 Que faisons-nous de ses zones d’ombre ? 
 Une fois n’est pas coutume, le salon du livre (désormais Livre Paris) a décidé cette année 
 de mettre l’Europe entière à l’honneur. On voit pourquoi d’un point de vue politique, mais peut-être moins la façon dont la littérature peut s’en faire l’écho. Et pourtant, pour 
la première fois, un roman place son intrigue 
 au cœur des institutions européennes.
Sommaire
Pascal Bacqué La guerre de la terre
et des hommes, tome 2
par Gilles Hanus
Léon Daudet Écrits d’exil (1927-1928)
par Pierre Benetti

74
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Louis Guilloux, L’indésirable
Louis Guilloux © Roger Parry
Louis Guilloux, la solitude de l’outsider
Un inédit de Louis Guilloux : L’indésirable, écrit en 1923. Comme dans ses autres livres, ce qui frappe est ce je-ne-sais-quoi de frémissant et d’héroïque.
Éditorial
En attendant Nadeau s’enrichit d’une nouvelle chronique, à souple périodicité et intitulée 
« Archives et manuscrits ». Convaincus que, comme le dit Yannick Haenel, « la littérature 
est bien une forme de la pensée », les chercheurs 
 de l’ITEM (l’Institut des textes et des manuscrits modernes) se proposent de présenter « l’actualité des recherches en génétique textuelle » et, de façon plus large, à partir de l’étude scientifique 
des manuscrits, de « cerner les processus de la création littéraire ».
Sommaire
Louis Guilloux L’indésirable
par Linda Lê
Michel Layaz Sans Silke
par Éric Loret

73
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Bertrand Belin Vrac
Bertrand Belin © Bastien Burger
Une histoire de bêtes
Dans Grands carnivores, Bertrand Belin écrit avec humour la peur qui s’installe, mêlée à la rivalité violente entre deux frères.
Éditorial

Agir

Comment agir ? C’est la question que pose 
sans relâche la philosophie morale de Jankélévitch auquel En attendant Nadeau consacre deux articles, à l’occasion de l’exposition des manuscrits 
du philosophe à la BnF et de la réunion de sept 
de ses essais écrits entre 1933 (La mauvaise conscience) et 1967 (Le pardon).
Sommaire
Bertrand Belin Grands carnivores
par Jeanne Bacharach
Pour Philippe Lançon
par Dominique Rabourdin

72
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Jean-Claude Grumberg, La plus précieuse des marchandises
« La plus précieuse des marchandises », de Jean-Claude Grumberg (Détail) © DR
Ceci n’est pas un conte
La plus précieuse des marchandises, de Jean-Claude Grumberg, est un conte pour amateurs d’histoires vraies.
Éditorial

De l’Enfer à Montmartre

Lincoln au Bardo est l’impressionnant premier 
 roman de George Saunders, un écrivain connu 
 jusqu’ici pour ses nouvelles, et lauréat en 2017 
du Man Booker Prize pour ce livre qui évoque Faulkner autant que Virgile. Dans un cimetière 
 près de Washington, en 1862, une nuit entière, 
se fait entendre le chœur des âmes en attente de renaissance, « au Bardo » — sorte de purgatoire bouddhiste ; monologuent des êtres qui ne savent pas encore qu’ils sont morts, autour d’Abraham Lincoln, le père accablé de chagrin qui tient 
dans ses bras son fils mort, le petit Willie.
Sommaire
Jean-Claude Grumberg
La plus précieuse des marchandises
par Norbert Czarny
Grégory Le Floch
Dans la forêt du hameau de Hardt
par Sébastien Omont

71
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Le fait de vivre, de Stéphane Bouquet : mouvement d'écrire et de vivre
Stéphane Bouquet © D.R.
Un scénario réparateur
Stéphane Bouquet s’attelle à un genre qu’il connaît bien, le scénario, et en viole allègrement tous les carcans.
Éditorial
Un numéro sous le signe de la souffrance, mais 
 pour ne pas désespérer. Comment ? Pourquoi ? Parce qu’ouvrir les yeux sur elle, la comprendre, 
la partager, est la force commune de notre humanité. Le roman de Tristan Garcia, Âmes, tente d’en faire l’histoire en passant par des histoires. Son dispositif est absolument romanesque et chaque récit enchante par son intensité et par la puissance des liens tissés entre nous et les êtres souffrant à travers les âges.
Sommaire
Stéphane Bouquet
Agnès & ses sourires
par Éric Loret
Thierry Decottignies La fiction Ouest
par Sebastien Omont

70
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Éric Chevillard, L’explosion de la tortue
Éric Chevillard © Jean-Luc Bertini
Espèce en voie de disparition
Le lecteur d’Éric Chevillard ne se perd jamais dans la forêt d’histoires qui composent L’explosion de la tortue.
Éditorial
« La postérité, c’est fragile », observe Maurice Mourier à propos de L’Explosion de la tortue 
 d’Éric Chevillard (Minuit), sombre divertissement de celui qui fut un chroniqueur incisif de la 
 production éditoriale et qui est ici qualifié de conteur prodige, ressuscitant un écrivain inconnu…
Sommaire
Éric Chevillard
L’explosion de la tortue
par Maurice Mourier
Sarah Chiche Les enténébrés
par Éric Loret

69
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Jean-Michel Espitallier, La première année
« La première année », de Jean-Michel Espitallier (Détail) © DR
Écrire la disparition
La première année, de Jean-Michel Espitallier, est un livre de deuil. Journal poétique de la première année d’absence, il s’approche au plus près de la disparition de la femme aimée.
Éditorial

Par tous les temps

En attendant Nadeau a toujours fait de la mémoire de Maurice Nadeau un avenir. La publication 
de la totalité de ses articles parus dans Combat, 
 qui fait ici l’objet d’une recension de Jean-Pierre Salgas, permet de voir comment un critique éclaire son époque et lui donne des repères. En 1945, 
 c’est toutes les valeurs du monde actuel qu’il faut affirmer pour refonder la communauté : 
 cartographier à neuf, nommer les tendances, 
 proposer des bornes et donner des indices.
Sommaire
Jean-Michel Espitallier
La première année
par Jeanne Bacharach
Salim Jay
Dictionnaire des romanciers algériens
par Albert Bensoussan

68
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Portrait de Pierre Alferi
Pierre Alferi ©Anne-Lise Broyer/P.O.L
Labyrinthes du futur
Hors sol fait montre de créativité, d’inventivité et d’insolence, mais la cité des mots construite par Pierre Alferi peut égarer son lecteur.
Éditorial

Mélange de genres

C’est une grande figure de l’opposition 
 démocratique polonaise, Karol Modzelewski, 
 dont Jean-Yves Potel lit les substantiels mémoires. Intellectuel très proche de Solidarność, c’est aussi un médiéviste reconnu qui, dans L’Europe 
 des barbares (2006), a mis en évidence le rôle 
 des Slaves dans la naissance de l’Europe. Jean-François Braunstein, philosophe des sciences et de la médecine, a choisi la forme du pamphlet pour dénoncer les errances de la théorie du genre, de l’animalisme et de certaines doctrines justifiant l’euthanasie.
Sommaire
Pierre Alferi Hors sol
par Cécile Dutheil
Jean-Pierre Orban Pierre Mertens
par Jacques Darras

67
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Franck Balandier, Apo
« Portrait prémonitoire de Guillaume Apollinaire », de Giorgio De Chirico (1914) © CC0/WikiCommons
Triptyque pour le poète retrouvé
En 1911, Guillaume Apollinaire a été incarcéré à la prison de la Santé sur une suspicion de trafic d’art. À partir de cet épisode, Franck Balandier invente une fiction autour du poète.
Éditorial
Faut-il tout montrer ? C’est l’enjeu du débat suscité par 
 la publication de Sexe, race et colonies, sous la direction de Pascal Blanchard, et dont rend compte Sonia Dayan- Herzbrun dans ce numéro. Contrairement à ce qu’a pu dire le maître d’œuvre de l’ouvrage, ce n’est pas le même problème que celui touchant la publication des images des chambres à gaz, que leur rareté constituait en 
 documents : ici, ce sont des images qui ont circulé 
 partout, qui ont fait l’objet d’une diffusion massive, d’une exploitation à grande échelle, à l’image de 
la colonisation elle-même ; c’est, pourrait-on dire, la colonisation faite image.
Sommaire
Franck Balandier Apo
par Khalid Lyamlahy
Alexandre Vialatte
Promenons-nous dans Vialatte
par Roger-Yves Roche

66
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Jérôme Ferrari À son image En attendant Nadeau
 » À son image », de Jérôme Ferrari (Détail) © DR
Un roman étouffant
À son image de Jérôme Ferrari a fait l’objet d’un hommage unanime. Mais le roman bute sur les mêmes écueils que son héroïne.
Éditorial

« Pas de polémiques »

En attendant Nadeau, en tant que revue en ligne, s’efforce d’accorder la place qui convient à la critique des revues. Aussi est-elle naturellement partenaire du Salon de la revue qui se tient 
les 9, 10 et 11 novembre 2018 à la Halle 
des Blancs-Manteaux, à Paris.
Sommaire
Jérôme Ferrari À son image
par Stéphanie de Saint Marc
Jean-Yves Jouannais
MOAB. Épopée en 22 chants
par Pierre Benetti

65
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Aminata Aidara, Je suis quelqu'un.
Aminata Aidara © Hélène Rozenberg
Un déracinement absolu
Entre la France et le Sénégal, Je suis quelqu’un d’Aminata Aidara raconte un déchirement identitaire.
Éditorial

La littérature en procès

Une éducation à l’attention : c’est ce que Kafka propose aux générations futures selon Jean-Pierre Lefebvre, qui l’a entièrement retraduit à l’occasion de la publication des deux volumes de la Pléiade. 
 Le relire aujourd’hui, après le siècle dont il a si bien su pressentir le désastre, fait durer la mémoire. 

Sommaire
Aminata Aidara Je suis quelqu’un
par Éric Loret
Pierre Assouline Occupation
par Norbert Czarny

64
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
François Bégaudeau, En guerre
Francois Bégaudeau © Jean-Luc Bertini
La carte et les territoires
En guerre de François Bégaudeau explore le rapport amoureux, ses conditions, ses empêchements, mais aussi l’assignation à une identité.
Éditorial
« Quoi de neuf ? Molière », disait Sacha Guitry. Formule rebattue, mais c’est bien le sentiment
 que l’on éprouve en lisant l’article de Dominique Goy-Blanquet sur le livre magistral de Georges 
Forestier, qui dissipe bien des légendes autour 
de l’auteur du Malade imaginaire. Q
Sommaire
François Bégaudeau En guerre
par Mathieu Messager
Marie Cosnay Épopée
par Sébastien Omont

63
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Emmanuelle Bayamack-Tam, Arcadie
Emmanuelle Bayamack-Tam © Hélène Bamberger
Ego en Arcadie
Chez Emmanuelle Bayamack-Tam, la fiction est une rupture qui permet de décloisonner nos identités, de nous émanciper de nos communautés premières.
Éditorial
Les rencontres du festival America, 
dont En attendant Nadeau est partenaire, 
ont permis à nos collaborateurs Steven Sampson 
 et Liliane Kerjan de rencontrer des écrivains 
et de les interroger sur leurs œuvres récemment 
 traduites en français. Parmi les plus importants 
 de ceux-ci, Jeffrey Eugenides, qui accorde 
très rarement des entretiens à la presse, 
a accepté de répondre à nos questions.
Sommaire
Emmanuelle Bayamack-Tam
Arcadie
par Ulysse Baratin
Anton Beraber La grande idée
par Maurice Mourier

62
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Joseph Andras, Kanaky. Sur les traces d’Alphonse Dianou En attendant Nadeau
Alphonse Dianou © Archives familiales
Dans la grotte d’Ouvéa
Kanaky, le second récit de Joseph Andras, met en scène Alphonse Dianou, qui mena la prise d’otage d’une gendarmerie de l’atoll d’Ouvéa.
Éditorial

Cosmopolite

Sonia Combe revient sur l’événement qu’a été 
la réédition critique du livre I du Capital 
 par Thomas Kuczynski. Pour ce communiste 
critique, Marx garderait sa pertinence aujourd’hui : ainsi le mode de production capitaliste creuserait 
 sa propre tombe en détruisant non seulement 
les travailleurs mais aussi « die Erde » (la terre), 
 la nature elle-même. Marx écologiste ? À voir.
Sommaire
Joseph Andras Kanaky
par Cécile Dutheil
Thierry Froger Les nuits d’Ava
par Norbert Czarny

61
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Christine Angot, Un tournant de la vie
Christine Angot © Jean-Luc Bertini
La dernière surprise de l’amour
À travers l’histoire d’un retour amoureux, le nouveau roman de Christine Angot explore avec minutie la machine du langage mise en route par le désir.
Éditorial

Nos choix pour la rentrée

La semaine dernière, nous avons mis en vedette 
de la rentrée littéraire quatre voix marquantes, celles de Cloé Korman dans Midi, de Christine Angot 
 dans Un tournant de la vie, de Nathalie Léger 
dans La robe blanche et d’Elisa Shua Dusapin 
dans Les billes du Pachinko. Toutes les quatre ouvrent l’espace à d’autres textes qui ont retenu l’attention de nos collaborateurs 
et dont nous recommandons chaleureusement 
la lecture.
Sommaire
Christine Angot
Un tournant de la vie
par Pierre Benetti
Bruce Bégout Le sauvetage
par Georges-Arthur Goldschmidt

60
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Dossier Bêtises En attendant Nadeau
© Delphine Presles
Bêtises (été 2018)

Comme on l’a souvent remarqué, il y a quelque arrogance à traiter de la bêtise, parce que cela rompt la règle de bienséance qui voudrait qu’on se dise pas plus bête qu’un autre : même si nous traitons les autres de cons à longueur de journée, de quel droit le faisons-nous ? Mais, comme on le verra dans ce hors-série, beaucoup d’auteurs adoptent la modestie, et confessent volontiers leur propre bêtise, voire la revendiquent.

Éditorial

Été 2018 mode d’emploi

Pascal Engel prépare depuis plusieurs mois 
 un dossier spécial « bêtises » qui propose, 
 en cinq livraisons estivales (une par semaine 
 à partir d’aujourd’hui jusqu’à la rentrée), 
un voyage littéraire, philosophique, naturaliste 
 et surréaliste sur ce mal étrange, qui peut être 
 aussi un bien, voire même un bonbon !
Sommaire
Hors-série Bêtises
Silvia Baron Supervielle
Un autre loin
par Hervé Botheron

59
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Johanne, de Marc Graciano : Jeanne d'Arc vivante
Marc Graciano © Jean-Luc Bertini
La liberté envolée
Le Sacret, le nouveau livre de Marc Graciano déploie, en une seule longue phrase, un univers à la poésie singulière.
Éditorial
Régis Debray, dans son récent Bilan de faillite, 
 recommande à son fils de renoncer à la voie sans issue des « humanités », en porte-à-faux avec 
le monde « moderne », et de se consacrer plutôt 
 aux sciences « dures ». C’est poser le problème 
 des voies de la connaissance. Dans un article 
de fond Pascal Engel s’interroge sur la distinction entre l’esprit et le cerveau, entre « matière et 
 mémoire », pour reprendre la formule bergsonienne.
Sommaire
Marc Graciano Le Sacret
par Sébastien Omont
Caroline Gutmann
Les papillons noirs
par Yaël Pachet

58
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Simone de Beauvoir, Mémoires
« Mémoires », Simone de Beauvoir (Détail) © DR
L’invention d’une œuvre
La bonne idée de cette Pléiade attendue est certainement de l’avoir constituée non en « œuvres complètes » mais en « Mémoires », inscrivant une partie des livres de Simone de Beauvoir dans la grande tradition des mémoires historiques et lui donnant ainsi toute sa place dans l’histoire du XXe siècle.
Éditorial
Reflété dans le corps blanc (et masculin) 
de la baleine de Melville, l’éclat de nos lectures 
 est renvoyé par le texte que Yannick Haenel consacre à Moby Dick dans ce numéro. La lecture est une traversée qui ressemble parfois à la vie même. On a beau lire un même livre plusieurs fois, lorsqu’il est de cette trempe-là, c’est toujours 
une aventure.
Sommaire
Simone de Beauvoir
Mémoires
par Tiphaine Samoyault
François Caradec et Pascal Pia
Correspondance
par Cécile Dutheil

57
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Akira Mizubayashi, Dans les eaux profondes. Le bain japonais
« Dans les eaux profondes. Le bain japonais », Akira Mizubayashi (Détail) © DR
Entrer dans le bain japonais
Dans les eaux profondes d’Akira Mizubayashi questionne la société japonaise en interrogeant le rituel du bain.
Éditorial
On songe à des caravansérails, à des mosquées bleues, voire à des chameaux, mais, dans son article sur La Chine dans le monde, Judith Bout rappelle qu’il s’agit, dans l’esprit du « cher leader » 
Xi Jinping, d’une stratégie réfléchie, d’une « offensive » commerciale, militaire, diplomatique, culturelle en direction de l’Occident.
Sommaire
Akira Mizubayashi
Dans les eaux profondes
par Jeanne Bacharach
Pierre-François Moreau Après Gerda
par Roger-Yves Roche

56
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Hélène Bessette, On ne vit que deux fois
Hélène Bessette © Famille Brabant
Les voies de l’insuccès
On ne vit que deux fois d’Hélène Bessette est une courte autobiographie inédite. Elle y expose sa poétique, tout en cherchant à comprendre pourquoi elle n’a jamais été reconnue à sa juste valeur.
Éditorial
Gérard Genette a eu plusieurs manières, bien a lui, de transformer notre rapport à la littérature : en cartographiant le territoire de la fiction, en la catégorisant minutieusement, de façon parfois tellement précise et pointue qu’il 
nous faisait perdre la tête, en réfléchissant à sa place et 
à son rôle au sein des autres arts.
Sommaire
Hélène Bessette
On ne vit que deux fois
par Éric Loret
Pierre Cendors
Vie posthume d’Edward Markham
par Sébastien Omont

55
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Entretien avec Mathieu Brosseau En attendant Nadeau
Mathieu Brosseau © Jean-Luc Bertini
Entretien avec Mathieu Brosseau
En partenariat avec Mediapart, En attendant Nadeau reçoit l’écrivain, poète et romancier Mathieu Brosseau pour un entretien autour de son livre Chaos.
Éditorial
Pourquoi songer ici à La Tempête ? « Comme l’humanité est belle », s’exclame l’innocente Miranda. « Ô le beau monde neuf où sont de telles gens ». « Neuf pour toi », corrige le sage Prospéro. Découvrir un monde nouveau est une affaire risquée, le printemps a ses périls 
et ses pièges, en même temps que ses ouvertures. 

Sommaire
Entretien avec Mathieu Brosseau
propos recueillis par Jeanne Bacharach
Judith Brouste L’enfance future
par Marie Étienne

54
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Aurélien Bellanger, Eurodance
Aurélien Bellanger © Jean-Luc Bertini
Regarder passer les trains (quand il y en a)
Nihiliste et agréable à lire, Eurodance d’Aurélien Bellanger se veut une variation sur les années 1990 et leurs désillusions actuelles.
Éditorial
En cette période au climat social agité, ce numéro invite à réfléchir à la nature des conflits. 
Avec le livre de François Cusset, qui explore 
les nouvelles formes que prend la violence 
 aujourd’hui, on comprendra que, dans notre monde technologisé, les frontières entre la violence 
 physique et la violence morale s’estompent. 
 Dans un entretien avec Gabriel Perez, 
Jean-Claude Milner revient sur l’idéal 
 révolutionnaire et ce qu’il en reste.
Sommaire
Aurélien Bellanger Eurodance
par Ulysse Baratin
Julien Boutonnier M.E.R.E
par Santiago Artozqui

53
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Tatiana Arfel, L’attente du soir
Tatiana Arfel © Ianna Andreadis
L’attente recommencée
L’attente du soir, premier roman de Tatiana Arfel, reparaît en format de poche. L’occasion de redécouvrir ce texte d’une grande force poétique, de se laisser envoûter par un livre qui porte les ferments d’une œuvre atypique.
Éditorial
Le philosophe Clément Rosset est décédé fin mars à Paris. 
 Nous rendrons hommage ultérieurement à l’auteur du Réel 
et son double (Gallimard, 1976), mais, dans un récent entretien qui prend aujourd’hui valeur de testament (Esquisse 
 biographique, Encre marine) il rappelait le rôle qu’avait joué 
 la découverte, fort jeune, de l’obsédant Boléro de Ravel dans 
 la révélation de « l’existence pure ».
Sommaire
Tatiana Arfel L’attente du soir
par Jeanne Bacharach
Marie Ferranti Histoire d’un assassin
Marie Ferranti
et Jean-Guy Talamoni

Un peu de temps à l’état pur
par Santiago Artozqui

52
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Alexis Anne-Braun, L’approximation des choses. Traversée de la Corée
« L’approximation des choses. Traversée de la Corée », de Alexis Anne-Braun (Détail) © DR
Corée-graphie
Alors que la situation géopolitique de la péninsule coréenne inquiète le monde entier, on s’interrogera, en lisant L’approximation des choses d’Alexis Anne-Braun, sur la fascination que ce pays exerce sur les Occidentaux.
Éditorial
Le précédent numéro avait été assez largement 
 hivernal et russe ; celui-ci, tout en nous entraînant dans des ailleurs encore plus orientaux, 
avec notamment l’Iran de Shams de Tabriz 
et la Corée de Hwang Sok-yong, est résolument printanier.
L’amour, la fantaisie : avec Sophie Calle 
et ses Histoires vraies.
Sommaire
Alexis Anne-Braun
L’approximation des choses
Revue Critique
La Corée, combien de divisions ?
par Maurice Mourier
Frédéric Ciriez BettieBook
par Éric Loret

51
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Patrick Da Silva, Et filii
Patrick Da Silva, Et filii © DR
La langue des fils
L’écriture de Patrick Da Silva, splendide et modeste à la fois, nous fait reconsidérer l’ordinaire, le fait glisser vers une spiritualité surprenante.
Éditorial
La Russie est cette année l’invitée du « Livre Paris » (l’ex-Salon du livre), la Russie 
dont Nietzsche disait en 1888 qu’elle était « la seule puissance qui ait aujourd’hui l’espoir de la durée » et qui « puisse encore promettre quelque chose ». La rapide disparition de l’Empire des tsars comme l’effondrement imprévu de l’URSS stalinienne ont apporté un démenti à cette prophétie d’un lecteur averti de Dostoïevski. Qu’en sera-t-il dans le futur ?
Sommaire
Patrick Da Silva
Et filii et Les pas d’Odette
par Sébastien Omont
Les Misérables, bloc chu
d’un désastre obscur

par Maurice Mourier

50
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Le cœur ne cède pas, de Grégoire Bouillier : le dossier Pichon
Grégoire Bouillier (2018) © Jean-Luc Bertini
Entretien avec Grégoire Bouillier
« Tant que j’écris je me sens protégé. Je suis protégé », confesse l’écrivain Grégoire Bouillier, qui publie le second volume de son immense Dossier M.
Éditorial

Anniversaires et chiffres ronds

Deux ans, cinquante numéros d’En attendant Nadeau ! Pour fêter ces chiffres ronds, nous donnons lecture de l’évolution de notre aventure et de notre progression en rappelant ce qui est déjà une histoire : la décision de créer un journal critique en ligne dans la continuité intellectuelle et sensible de ce que nous faisions sur papier, de situer cette entreprise dans 
 l’héritage de Maurice Nadeau en imposant un nom improbable, mais qui n’est pas soluble dans la langue homogène du 
 marché et de la culture uniformisée, un nom tout simplement mémorable, qui donne de la mémoire à l’avenir : En attendant Nadeau.
Sommaire
Entretien avec Grégoire Bouiller
propos recueillis par Cécile Dutheil
Alexandre Brandy
Il y a longtemps que je mens
par Roger-Yves Roche

49
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Vincent Almendros ©Arnaud Meyer/Leextra
Jours d’orage
Si le soleil italien écrasait les protagonistes d’Un été, précédent roman de Vincent Almendros, ce sont les nuages bas d’août qui opèrent dans Faire mouche. Et les mouches, présence envahissante, dès les premières pages.
Éditorial

Mobilités

Trois semaines sépareront ce n° 49 d’En attendant 
 Nadeau du n° 50, le temps de célébrer cet anniversaire 
 et de rectifier le calendrier technique de nos parutions. Cependant des articles nouveaux ne manqueront pas d’arriver en différé sur le site pendant ce report 
technique, « en attendant ».
Sommaire
Vincent Almendros Faire mouche
par Norbert Czarny
Didier Blonde Le figurant
par Roger-Yves Roche

48
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Jean-Christophe Bailly © Jean-Luc Bertini
Résister à tout
Comment relater un fait historique majeur quand on l’a vécu de l’intérieur et qu’on est écrivain ? L’intérêt de la réponse que fournit Jean-Christophe Bailly à cette question tient à son refus d’exhaustivité, de posture héroïque et de maitrise théorique.
Éditorial
Un avion se pose sur un tableau de Monet comme un papillon sur une fleur. L’avion de Lindbergh se pose 
 sur La terrasse à Sainte-Adresse de Monet et c’est 
la rencontre entre la violence de l’histoire et un art 
 sans précédent : Falaise des fous de Patrick Grainville 
 est un roman sidérant sur cette double déflagration, 
un roman qui est aussi plus qu’un roman, comme seul 
 le roman peut l’être.
Sommaire
Jean-Christophe Bailly
Un arbre en mai
par Marie Etienne
Honoré de Balzac
Correspondance III (1842-1850)
par Maurice Mourier

47
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Nathalie Azoulai, Les spectateurs
Nathalie Azoulai © Hélène Bamberger
L’étoffe des anciens rêves
Conçu autour de la conférence de presse que le général de Gaulle donne le 27 novembre 1967, Les spectateurs de Nathalie Azoulai est un récit virtuose qui interroge les formes de l’exil.
Éditorial
Cette rentrée littéraire de janvier est assombrie par 
deux disparitions : celle, brutale, accidentelle, absurde, de Paul Otchakovsky-Laurens, le fondateur de P.O.L, 
et celle d’Aharon Appelfeld. Cécile Dutheil a rendu 
au premier, dans ces pages, un hommage sensible qui rappelle ce qu’il a fallu d’exigence et de persévérance pour donner pareille aura à cette maison d’édition 
 inaugurée par La Vie mode d’emploi de Georges Perec, tandis que Norbert Czarny dit ici même ce que représente l’écrivain israélien dans la transmission d’une certaine mémoire de la Shoah, la vision de l’enfance.
Sommaire
Nathalie Azoulai Les spectateurs
par Norbert Czarny
Nicole Belmont Petit-Poucet rêveur
par Dominique Goy-Blanquet

46
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Paul Otchakovsky-Laurens
Paul Otchakovsky-Laurens © Jean-Luc Bertini
La Disparition
Paul Otchakovsky-Laurens avait bâti une maison sur son goût à lui seul, sur son regard, avec ce que cela induit de prise de risque et de témérité, de sûreté et de fragilité.
Éditorial

Libérons l’imaginaire

Roussel, Canetti, Perec, Kafka, les Lettres à Felice et 
à Milena, Leiris, Michaux, Pavese, Dagerman, Leduc… Que de brûlantes lectures nous avons faites grâce 
à la collection « L’Imaginaire », dont le prix abordable 
 et les couvertures sobres libéraient nos désirs. Gallimard l’habille de neuf pour ses quarante ans et nous, 
nous avons demandé à nos collaborateurs de raconter un souvenir relié à cette collection.
Sommaire
Paul Otchakovsky-Laurens
par Cécile Dutheil
Albert Bensoussan
Le vertige des étreintes
par Alain Roussel

45
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Constantin Alexandrakis, Deux fois né
Constantin Alexandrakis © Francesca Mantovani
Grec, et après ?
Deux fois né de Constantin Alexandrakis est une bien étrange autobiographie, qui nous transporte de l’Olympe au Mexique chamanique en passant par la crise de la dette grecque.
Éditorial

Résistances et existances

Le numéro 45 d’EaN se réjouit d’accueillir un article, d’une ampleur inusitée, de Catherine Coquio, qui associe dans une « constellation » trois ouvrages qui, sous des formes complémentaires, visent à rendre compte de la tragédie qui se déroule en Syrie.
Sommaire
Constantin Alexandrakis
Deux fois né
par Romy Sánchez
Robert Bober Vienne avant la nuit
par Norbert Czarny

44
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Mika Biermann, Roi.
« Roi », de Mika Biermann (Détail) © DR
Les derniers Étrusques
Le sixième roman de Mika Biermann montre les derniers jours de la ville imaginaire de Turpidum, treizième et dernière cité étrusque, écrasée par le rouleau compresseur de Rome.
Éditorial

Remonter les fleuves

Le Congo : avec Conrad. La sortie de la Pléiade 
nous offre l’occasion, non d’une critique au sens habituel du terme, mais de récits du choc qu’a représenté pour certains écrivains la lecture d’Au cœur des ténèbres 
et de Lord Jim. Yannick Haenel, qui appuie largement son roman Tiens ferme ta couronne – dont nous avons 
 été heureux d’apprendre qu’il avait obtenu le prix 
 Médicis – sur le livre de Conrad et sur la façon dont 
il a inspiré Apocalypse now de Coppola, nous raconte la stupeur chaque fois ressentie devant la relation 
de ce texte au mystère et à la vérité.
Sommaire
Mika Biermann Roi.
par Sébastien Omont
Albert Camus et Maria Casarès
Correspondance : 1944-1959
par Cécile Dutheil

43
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Comme un ciel en nous : Jakuta Alikavazovic dans la nuit du Louvre
Jakuta Alikavazovic © Jean-Luc Bertini
Tout doit disparaitre
En racontant la fascination de Paul pour Amélia, Jakuta Alikavazovic explore la mémoire de la guerre en ex-Yougoslavie et le déchirement amoureux.
Éditorial

Spleen ?

L’incontournable media numérique ne saurait faire oublier l’agrément des rencontres personnelles et 
c’est tout l’intérêt du Salon de la revue que de donner l’occasion de découvrir dans leur diversité toutes 
 les revues qui font vivre la littérature d’aujourd’hui 
(et d’hier) et la recherche dans les sciences de l’homme. Ce peut être aussi l’occasion de rencontrer ceux qui animent notre propre revue.
Sommaire
Jakuta Alikavazovic
L’avancée de la nuit
par Gabrielle Napoli
L’atelier du roman, L’intranquille, Toute la lire
par En attendant Nadeau

42
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Olivier Cadiot, Médecine générale
Olivier Cadiot © Jean-Luc Bertini
Désir, dérision : littérature
L’adjectif « arécent » permet à Olivier Cadiot de circonscrire la littérature non pas dans le temps, mais à son regard purement subjectif.
Éditorial

Au calme

Parce qu’un journal n’est pas seulement quelque chose qui se fait dans l’urgence, parce qu’on 
 apprécie de prendre du temps pour réfléchir et pour parler des événements ou des textes, nous avons 
 eu envie de donner, calmement, notre sentiment 
 sur le prix Nobel décerné à Kazuo Ishiguro.
Sommaire
Olivier Cadiot
Histoire de la littérature récente, tome II
par Cécile Dutheil
Valentine Goby
« Je me promets d’éclatantes revanches »
par Graziella Taïeb

41
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Claude Arnaud, Portraits crachés : de Montaigne à Houellebecq
Michel Houellebecq © Jean-Luc Bertini
Pour la galerie
Lire la collection de portraits rassemblée par Claude Arnaud dans ses Portraits crachésdonne le vertige.
Éditorial

Une ardente patience

C’est un numéro d’En attendant Nadeau assez politique que ce numéro 41, par la force des choses, et parce que l’on ne peut que s’interroger aujourd’hui sur le visage 
de la gauche (et de la droite !) en France et dans le monde.
Sommaire
Claude Arnaud Portraits crachés
par Jean Lacoste
Michèle Audin
Comme une rivière bleue
par Jeanne Bacharach

40
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Mort aux girafes, de Pierre Demarty : individus en déroute
Pierre Demarty (2017) © D.R.
Derrière l’image
À partir de la photographie devenue célèbre d’un enfant mort sur une plage, Pierre Demarty, éditeur et traducteur, a écrit un récit qui dépasse l’actualité et son traumatisme.
Éditorial

Révolutions et catastrophes

Il semblerait que les éditeurs ne s’intéressent vraiment 
 au travail des historiens qu’en période d’anniversaire 
 et de commémoration. Le centenaire de la révolution d’Octobre 1917 suscite en effet une telle profusion 
de publications qu’on peut se demander où s’exprimait toute cette énergie scientifique jusque-là.
Sommaire
Pierre Demarty
Le petit garçon sur la plage
par Cécile Dutheil
Julie Mazzieri La Bosco
par Jeanne Bacharach

39
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Grégoire Bouillier, Le Dossier M, Livre 2
Grégoire Bouillier © Astrid di Crollalanza
Le génie du moi
Après Rapport sur moi, paru en 2002, Grégoire Bouillier réinvestit la même forme particulière d’écriture de soi.
Éditorial

Des vies

Toutes affaires cessantes, Cécile Dutheil nous invite à ouvrir Le Dossier M de Grégoire Bouillier, le récit-monstre de la « flamboyante déconfiture » d’un amour passion pour une femme, M., « dossier » qui est aussi un exceptionnel travail de mémoire de la middle class française. De l’autofiction ? Mais pleine d’humour, et d’une langue superlativement inventive. On se rappelle le « Quelle connerie la guerre » de Prévert.
Sommaire
Grégoire Bouillier Le dossier M
par Cécile Dutheil
Éric Chevillard
Défense de Prosper Brouillon
par Maurice Mourier

38
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Kaouther Adimi, Nos richesses
« Nos richesses », Kaouther Adimi (Détail) © DR
Alger, capitale littéraire
Le troisième roman de Kaouther Adimi est une célébration d’Alger comme l’une des capitales mondiales de la littérature.
Éditorial
Après avoir placé en avant-première quatre textes 
 marquants, Tiens ferme ta couronne, de Yannick Haenel, Fief de David Lopez, Survivre de Frederika Amalia 
 Finkelstein et Le livre que je ne voulais pas écrire, 
 d’Erwan Lahrer, voici notre numéro de rentrée : il 
 témoigne de nos lectures de l’été, de nos découvertes, de nos choix, de notre cheminement propre dans l’actualité. Un territoire rassemble plusieurs textes importants : 
 l’Algérie.
Sommaire
Kaouther Adimi Nos richesses
par Pierre Benetti
Joël Baqué La fonte des glaces
par Pauline Delabroy-Allard

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Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Yannick Haenel, Tiens ferme ta couronne
« Tiens ferme ta couronne », Yannick Haenel (Détail) © DR
Être du côté des proies
Jean Deichel, le narrateur-personnage récurrent de Yannick Haenel, vit l’accélération et l’aboutissement de son aventure le 13 novembre 2015.
Éditorial

En même temps

Voici venu le temps des vacances, pendant lequel EaN, paradoxalement, se dédouble, avec une Double Une, 
qui introduit à deux parutions simultanées dans le courant de l’été : tout d’abord cinq livraisons consacrées à 
la traduction avec plus de vingt-cinq articles, plaisants 
 ou polémiques, personnels ou théoriques, qui feront 
 alterner témoignages de lecteurs et expériences 
de traducteurs.
Sommaire
Yannick Haenel
Tiens ferme ta couronne
par Pierre Benetti
Erwan Larher
Le livre que je ne voulais pas écrire
par Gabrielle Napoli

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Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Entretien avec Marcel Cohen, Autoportrait en lecteur
Marcel Cohen © Catherine Hélie
Entretien avec Marcel Cohen
Marcel Cohen prélève dans les livres, dans les propos entendus, dans la rumeur du monde, la matière d’ouvrages aussi prenants qu’inclassables. Son Autoportrait en lecteur est publié pour la première fois en français.
Éditorial

Féministes et sigisbées

Dans cette dernière livraison de la saison 2016-2017, et à la veille de notre numéro d’été qui se penchera notamment sur la traduction, Éliane Viennot salue comme il convient le Dictionnaire des féministes de Christine Bard et Sylvie Chaperon. Une vraie « mine » de 1700 pages, même si elle refuse de considérer, comme les conceptrices de l’ouvrage, que « le vrai fémi- nisme commence au XIXe siècle ».
Sommaire
Entretien avec Marcel Cohen
propos recueillis par Roger-Yves Roche
Jérémie Gindre
Pas d’éclairs sans tonnerre
Jérôme Lafargue Un souffle sauvage
par Sébastien Omont

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Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Cléo Dune, La funambule, Maurice Nadeau
« La funambule », Cléo Dune © Maurice Nadeau
L’insoutenable étrangeté de l’être
Récit fantastique et métaphysique, La funambule de Cléo Dune propose une vision problématique de notre présence au monde que traduit à merveille le thème du vertige.
Éditorial
Les dictionnaires, lorsqu’ils portent sur des auteurs ou des sujets, ont souvent quelque chose du monument funéraire. Comme pour les anthologies, on joue à en relever les décisions arbitraires ou les manques… Mais ce n’est pas toujours le cas. Le Dictionnaire Nietzsche qui vient de paraître sous la direction de Dorian Astor aux éditions Bouquins/Laffont est un livre de vivacité et de 
 combat, et son organisation par montage rend bien compte de la pensée hostile à l’esprit de système du philosophe allemand.
Sommaire
Cléo Dune La funambule
par Albert Bensoussan
Fabrice Gabriel Une nuit en Tunisie
par Shoshana Rappaport-Jaccottet

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Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Pascale Bouhénic, Lorsqu’il fut de retour enfin, L’Arbalète
Pascale Bouhénic © Catherine Hélie
Le regard de celle qui attend
Le roman de Pascale Bouhénic cartographie un amour suspendu. Son dispositif narratif invite à penser le réel et le symbolique, le dedans et le dehors, l’individu et le couple, le présent et le passé.
Éditorial

Je me souviens

En attendant Nadeau ne fait pas bon marché de la poésie… À l’occasion du Marché de la poésie (7-11 juin, place Saint-Sulpice, Paris, 6e arr.) il ne consacre pas moins de sept articles à des poètes dans ce numéro 34, autour d’un entretien de Gérard Noiret avec Bernard Chambaz (retenu par Mediapart), où il est question de deuil et de soleil. « Qui dit soleil, dit nuages, ombres, pénombre, etc. » On dit « grand soleil, on ne dit pas petit soleil, c’est dommage ».
Sommaire
Pascale Bouhénic
Lorsqu’il fut de retour enfin
par Léontine Bob
Marc Graciano L’enfant-pluie
par Sébastien Omont

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Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Marie-Claire Blais, Kae Tempest : des voix contre le chaos
Marie-Claire Blais © D. R.
Un monde s’effondre
Immense romancière québécoise, méconnue en France, Marie-Claire Blais poursuit avec Des chants pour Angel son magnifique cycle romanesque inauguré par Soifsen 1996.
Éditorial

Sous le signe de la magie

Celles ou ceux, dont je suis, qui ont eu la chance de découvrir La terre du remords aux Empêcheurs de penser en rond, en 1999, ont compris qu’ils avaient entre les mains un grand livre d’ethnographie. Ernesto de Martino y analysait les survivances des pratiques de magie cérémonielle dans le Sud de l’Italie.
Sommaire
Marie-Claire Blais
Des chants pour Angel
par Jeanne Bacharach
Jean-François Haas
Le testament d’Adam
par Hugo Pradelle

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Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
« Petite histoire du spectacle industrie », Patrick Bouvet (Détail) © L’Olivier
Sommes-nous tous des marionnettes ?
Petite histoire du spectacle industriel, de Patrick Bouvet, manie l’art du cut-up pour faire le procès très poétique de notre contemporanéité.
Éditorial

Soulagement ?

Voici (peut-être) revenu le temps plus serein de la lecture et du retour 
 dans les bonnes librairies. C’est en tout cas ce que propose EaN dans 
 ce n° 32 très pluriel. Au premier plan, un grand entretien très actuel avec le psychanalyste Moustapha Safouan. Né à Alexandrie en 1921, il s’installe en France après la guerre et devient un disciple, aujourd’hui critique, de Lacan.
Sommaire
Patrick Bouvet
Petite histoire du spectacle industriel
par Steven Sampson
Patrick Chamoiseau Frères migrants
par Pierre Benetti

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Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Geneviève Brisac, Vie de ma voisine, Grasset
Geneviève Brisac © J.-F. Paga
Mémoire de Jenny
Dans un récit polyphonique, Geneviève Brisac témoigne de la vie passionnée, passionnante et douloureuse d’Eugénie Plocki, dite Jenny, petite fille née française de parents juifs polonais.
Éditorial

Incertitude

On ne peut pas vraiment dire que les résultats de dimanche soir étaient complètement inattendus. Ils avaient été annoncés par de nombreux son- dages et préparés par des transformations visibles comme par des muta- tions plus souterraines.
Sommaire
Geneviève Brisac Vie de ma voisine
par Doriane Spruyt
Marilyne Desbiolles Avec Rodin
par Norbert Czarny

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Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Agota Kristof Catherine Benhamou
Agota Kristof © Pierre Treuthardt
Femmes de peu
Agota Kristof est ici rapprochée de Catherine Benhamou, une auteure plus secrète mais qui partage avec la première la modestie, le goût du théâtre et leur capacité à s’exposer, malgré leur timidité.
Éditorial
« Avec ce système, j’aurai vite fait fortune, alors je tuerai tout le monde et je m’en irai. » Le programme du père Ubu, « roi des Polonais », combien sont-ils de dictateurs à le pratiquer de nos jours ? Ismaël Kadaré, qui s’inspire lui aussi de Macbeth, ne peut s’empêcher, réfugié au café Rostand, à deux pas du Luxembourg, ce havre de paix, de revenir sur les malheurs absurdes de l’Albanie communiste (Jean-Paul Champseix).
Sommaire
Catherine Benhamou
et Agota Kristof

par Marie Étienne
Albert Bensoussan L’anneau
par Jacques Fressard

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Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Milwaukee Blues, de Louis-Philippe Dalembert : de George à Emmett
Louis-Philippe Dalembert © Marco Castro
Le voyage de Ruben
La fiction peut encore dépasser la réalité, la transfigurer, comme on le voit avec ce roman de Louis-Philippe Dalembert, Avant que les ombres s’effacent. De Łódź à Haïti, en passant par Berlin et Paris, on traverse le siècle, les continents et les langues.
Éditorial
Les esprits s’échauffent et les médias s’emballent dès qu’il est de nouveau question de Céline. Le sujet est presque devenu un serpent de mer. Du coup, beaucoup de journaux ont parlé du livre d’Annick Duraffour et Pierre-André Taguieff, Céline, la Race, le Juif ; mais la lecture qu’en fait Cécile Dutheil pour En attendant Nadeau est particulièrement éclairante.
Sommaire
Louis-Philippe Dalembert
Avant que les ombres s’effacent
par Norbert Czarny
Entretien avec Néhémy
Pierre-Dahomey

propos recueillis par Pierre Benetti

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Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Le maroc autrement festival off
Couverture du numéro 5 de la revue Nejma (printemps 2011)
Le Maroc autrement : festival off
En attendant Nadeau est heureux d’annoncer la programmation du festival off : Le Maroc autrement, hors des sentiers battus de la sélection officielle.
Éditorial
Sa région, Trás-os-Montes, a inspiré à l’écrivain portugais Miguel Torga des Contes de la montagne « pleins de fureur et de mystère », selon Linda Lê, qui rend compte de la belle édition intégrale de ces récits, peuplés d’« éclopés de l’existence ». Le « timide » Primo Levi, lui aussi, aimait la montagne, et La Montagne magique, lit-on dans les conversations avec Giovanni Tesio, conversations de 1987, inédites et inachevées, en raison du décès de l’écrivain.
Sommaire
Le Maroc autrement
Le programme du festival off
Entretien avec Mohammed Bennis
propos recueillis
par Tiphaine Samoyault

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Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Pierric Bailly l'Homme des bois
Pierric Bailly © Amandine Bailly
Retour au père, l’homme des bois
Christian Bailly, père du narrateur-auteur, est mort de façon accidentelle en forêt. Son fils dresse le portrait d’un homme comme on n’en voit plus trop, un homme droit.
Éditorial
Lire les textes d’autrefois en miroir de ceux d’aujourd’hui (et non l’in- verse), ce n’est pas les soumettre à un quelconque jugement d’actualité, mais montrer comment se tissent des liens qui réparent l’éloignement des temps. Ainsi Rabelais et ses inoubliables personnages profitent d’une nou- velle édition « bilingue » (dans la collection Quarto de Gallimard) accom- pagnés de commentaires vifs et gais éclairant sans les ternir les incroyables aventures.
Sommaire
Pierric Bailly L’homme des bois
par Norbert Czarny
Joël Baqué La mer c’est rien du tout
par Pauline Delabroy-Allard

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Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Bérengère Cournut, De pierre et d'os
© D. R.
Le clan de l’Ours gris
Née contente à Oraibi de Bérengère Cournut donne voix à une jeune enfant hopi, fille du clan de l’Ours gris par son père et du clan du Papillon par sa mère.
Éditorial
Les « conférences de l’an III » données au Jardin des Plantes en l’an 1795 furent, Maïté Bouyssy nous le rappelle, « la première entreprise 
 de diffusion des connaissances » sous l’égide de la Révolution et mobili- sèrent les gloires du temps, Laplace, Lagrange, Monge, Volney, Dauben- ton, etc. Les éditions Rue d’Ulm les ont désormais toutes publiées.
Sommaire
Bérangère Cournut
Née contente à Oraibi
par Jeanne Bacharach
Arthur Dreyfus Sans Véronique
par Alicia Marty

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Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
La sainte de la famille, de Patrick Autréaux : Thérèse et moi
Patrick Autréaux © Han Lei
Dans l’intimité de l’écriture
En quelques très belles pages, inspirées de la médecine et de la littérature, Patrick Autréaux remonte le cours de son écriture, depuis sa source jusqu’à son embouchure.
Éditorial
Politique internationale, avec le regard porté vers l’Est. Tiraillée entre assimilation et refus, la Russie a toujours eu des rapports ambivalents 
 avec la culture occidentale. Entre deux mondes, elle ne bâtit pas toujours un pont. Boris Ouspenski a bien dit le problème en le rapportant au règne de Pierre le Grand (1682-1725) : « Selon l’expression imagée de 
 Pouchkine (qui remonte à Algarotti), Pierre a percé une fenêtre sur 
 l’Europe.
Sommaire
Patrick Autréaux La voix écrite
par Roger-Yves Roche
Aurélien Bellanger Le Grand Paris
par Denis Bidaud

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Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Sylvain Bourmeau, Bâtonnage
Sylvain Bourmeau © Julien Falsimagne
Les signes du nauteur
Sylvain Bourmeau biffe les articles non pour les mettre sous presse (le bâtonnage en language technique), mais pour en tirer un texte supplémentaire, poétique et nouveau.
Éditorial
Deux événements notables cette semaine : le premier anniversaire d’En attendant Nadeau, notre revue numérique en ligne, qui prospère malgré la modestie de ses moyens, et l’intronisation à Washington d’un milliardaire à la personnalité flamboyante.
Sommaire
Sylvain Bourmeau Bâtonnage
par Pierre Benetti
Colette Fellous Pièces détachées
par Norbert Czarny

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Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Laura Alcoba, Les rives de la mer Douce
Laura Alcoba © Jean-Luc Bertini
Tisser sa toile
La danse de l’araignée, de Laura Alcoba, poursuit l’œuvre entamée avec Manèges et Le bleu des abeilles.
Éditorial

Bonne année !

2016 a été l’année de création du journal en ligne En attendant Nadeau (en janvier). Notre lectorat pionnier nous a été fidèle et a été rejoint par de très nombreux lecteurs : 21 886 visiteurs uniques en novembre, près de 200 000 pages vues ! Certaines visites restent encore trop brèves, mais 4 000 dans le mois ont duré plus d’une demi-heure, ce qui prouve aussi (au-delà des chiffres) que notre contenu intéresse.
Sommaire
Laura Alcoba
La danse de l’araignée
par Norbert Czarny
François Beaune
Une vie de Gérard en Occident
par Norbert Czarny

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Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Sophie Van der Linden, De terre et de mer, Buchet Chastel
Sophie Van der Linden © Héloïse Jouanard
Peinture chinoise en Bretagne
Inspiré par le shanshui, la tradition chinoise de peinture de paysage sur rouleau, Sophie Van der Linden raconte le cours séjour d’un jeune homme sur l’île de B.
Éditorial

Peut-on trahir la vérité ?

Pascal Engel, qui a lu avec intérêt les deux volumes de La Vie intellectuelle en France de Charle et Jeanpierre s’interroge tout de même : « jusqu’à quel point peut-on faire une histoire de la vie intellectuelle en insistant sur ses bases matérielles et institutionnelles sans spécifier quels sont les contenus des idées qui s’affrontent ?
Sommaire
Sophie Van der Linden
De terre et de mer
par Alicia Marty
Ling Xi L’épaule du cavalier
par Sébastien Omont

21
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Pierre Guyotat, Par la main dans les enfers, Gallimard, Humains par hasard, Gallimard-Arcades et La matière de nos œuvres, Actes Sud
Pierre Guyotat © Jean-Luc Bertini
Pierre Guyotat et le corps charnel de la parole
L’auteur d’Éden, Éden, Éden et de Tombeau pour cinq cent mille soldats vient de publier Par la main dans les Enfers, le deuxième volet de Joyeux animaux de la misère.
Éditorial

Contrepoints

Une semaine après l’élection, les livres anciens, la peinture récente, les essais lentement médités nous offrent des contrepoints, des formes de recueillement et d’espoirs. Gilbert Lascault a visité l’exposition de l’Orangerie sur la peinture américaine des années 1930. En cette période indécise, tourmentée et sombre, les recherches sont instables mais elles sont aussi des luttes.
Sommaire
Pierre Guyotat
Par la main dans les Enfers
Humains par hasard. Entretiens
par Linda Lê
Régine Robin Un roman d’Allemagne
par Georges-Arthur Goldschmidt

20
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Julia Kristeva je me voyage
Julia Kristeva © Jean-Luc Bertini
Intelligente et solidaire
Dans ses entretiens-mémoires, Julia Kristeva fait moins le récit factuel de son existence qu’elle n’en précise la conduite, les fidélités, la liberté.
Éditorial
Le romancier américain Sinclair Lewis, prix Nobel de littérature en 1930, a publié en 1935 It Can’t Happen Here, un roman traduit par Raymond Queneau sous le titre Impossible, ici. L’écrivain imagine qu’un démagogue, un sénateur populiste, Berzelius « Buzz » Windrip, parvient à se faire élire président des États-Unis contre F. D. Roosevelt en prônant des « valeurs » autoritaires, inspirées du fascisme.
Sommaire
Julia Kristeva Je me voyage
par Tiphaine Samoyault
François Mitterrand Lettres à Anne
par Cécile Dutheil

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Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Nathacha Appanah, Tropique de la violence
Nathacha Appanah © Catherine Hélie
« Ne t’endors pas »
En un enchevêtrement de voix narratives, Tropique de la violence de Nathacha Appanah donne à voir une certaine apocalypse sociale, métaphysique.
Éditorial

Les oreilles, les yeux, la bouche

La nouvelle du prix Nobel décerné à Bob Dylan a partagé notre rédaction, comme elle a partagé une bonne partie du monde, celle qui lit des livres et écoute de la musique.
Sommaire
Nathacha Appanah
Tropique de la violence
par Shoshana Rappaport-Jaccottet
Gaël Faye Petit pays
par Pierre Benetti

18
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Patrick Chamoiseau la matière de l'absence
Patrick Chamoiseau © Jean-Luc Bertini
Le sentiment géologique
Patrick Chamoiseau raconte une histoire splendide et vraie, mêlant la fable, les souvenirs, le livre d’histoire, l’ouvrage anthropologique et l’essai ethnographique, qui est aussi celle de sa terre.
Éditorial
Pour Hamlet, comme on sait, « il y a plus de choses dans le ciel et sur la terre que n’en rêve toute la philosophie ». Le substantiel entretien que Christian Jambet a donné à Édith de la Héronnière – après l’article de Pierre Tenne sur son livre, Le Gouvernement divin, dans notre n° 15 – offre la possibilité de découvrir un parcours à cet égard des plus singuliers, de la Gauche prolétarienne à l’étude, en disciple d’Henry Corbin, des penseurs du chiisme, en passant par la fréquentation de Maurice Clavel et de Michel Foucault…
Sommaire
Patrick Chamoiseau
La matière de l’absence
par Cécile Dutheil
Thierry Froger
Sauve qui peut (la révolution)
par Ulysse Baratin

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Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Witold Gombrowicz, Correspondance avec ses disciples argentins. En attendant Nadeau
Witold Gombrowicz à Vence, en 1967. © Oswald Malura
L’autre Journal

Gombrowicz est mort en 1969. Dix-sept ans plus tôt, en 1952, il commence à rédiger un journal destiné à lui-même, là où son Journal officiel, publié sous le manteau, est destiné au lecteur. Il lui faut donc faire un effort pour se rappeler ce qui s’est passé dans sa vie quand il était encore en Pologne, trente ans plus tôt, en 1922, date à laquelle commence Kronos – il avait alors 18 ans. (La version originale de Kronos commence plus tôt, neuf mois avant sa naissance le 4 août 1904, en toute logique. La postériorité compte pour Gombrowicz, l’antériorité aussi.)

Éditorial

Carambolages

Trois photos à la Une, hétérogènes, à l’image du contenu très varié de ce nouveau numéro d’En attendant Nadeau, qui peuvent produire un effet de heurt étrange, mais indiquer aussi comment peuvent se rencontrer et se toucher différentes figures de la révolte.
Sommaire
Sébastien Berlendis Maures
par Roger-Yves Roche
Denis Michelis Le bon fils
par Gabrielle Napoli

16
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Audeguy lion personne roman
Stéphane Audeguy © Hermance Triay
Je est un lion
Histoire du lion Personne de Stéphane Audeguy, consacré à la vie d’un lion né au Sénégal en 1786 et mort en France en 1796, n’est pas uniquement constitué de mémoire humaine, mais aussi d’une mémoire autre, animale et sauvage.
Éditorial
Ils ne nous quittent pas, ceux qui ont disparu. Pascal Engel rend ainsi dans ce numéro, en philosophe, un dernier hommage à Pierre Pachet, tandis que Yves Peyré, dans sa langue habituée à confronter peinture et poésie, rappelle quelle fut, dans son importance et sa variété, l’œuvre de Michel Butor.
Sommaire
Stéphane Audeguy
Histoire du lion Personne
par Pierre Benetti
Frédéric Boyer Yeux noirs
par Shoshana Rappaport-Jaccottet

15
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Santiago Amigorena l'adolescence pleure
Santiago Amigorena © Jean-Luc Bertini
Un sentiment de pesanteur
Si Santiago Amigorena souligne toujours combien l’histoire de cet adolescent est exceptionnelle et combien sa culture nourrie de livres magnifiques et de tableaux sublimes l’élève au rang d’écrivain, son récit ennuie souvent.
Éditorial
Les livres, qui ont besoin de silence et d’ombre, qui en procurent aussi, ont apaisé la chaleur de l’été. Nous en avons lu de nombreux, des livres secrets, des livres oubliés, mais aussi des livres encensés, des livres d’automne aux promesses de printemps, des livres que nous avons aimés.
Sommaire
Santiago H. Amigorena
Les premières fois
par Jeanne Bacharach
Vincent Borel Fraternels
par Ulysse Baratin

14
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Pierre Pachet
Pierre Pachet © DR
Le promontoire émotif
« On peut donc se demander ce qu’était l’esprit de Pachet. Je veux tenter de le circonscrire par une formule : faire œuvre ».
Éditorial
Chaque année, rituellement, se pose, pour un journal, la question du « Numéro d’été ». Impossible de faire semblant de croire que la période estivale serait propice à la vacance de l’esprit, à la sérénité de la méditation : obligations et contraintes diverses, festivals et longs voyages, événements sportifs, chaleur des plages et campagne retirée, tout conspire à rendre le lecteur moins attentif, moins curieux, alors même que se profile à l’horizon la déferlante des « romans de la rentrée ».
Sommaire
Hommages à Pierre Pachet
Le promontoire émotif
par Martin Rueff
Claude Arnaud
Je ne voulais pas être moi
par Roger-Yves Roche

13
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Dossier hommages à Pierre Pachet
Pierre Pachet © D.R.
De grandes exigences
« C’est surtout la qualité des articles qui le préoccupait lors des réunions où se concoctait la « maquette » des futurs numéros. Il gardait la tête froide et l’esprit critique. »
Éditorial

Avec Pierre Pachet

La livraison d’aujourd’hui, le numéro 13, a été constitué avec Pierre Pachet. Il voulait par exemple qu’on rende compte très vite du recueil de textes politiques de Julius Margolin, publié sous le titre Le procès Eichmann et autres essais et il avait demandé à Martine Leibovici de le faire.
Sommaire
Hommages à Pierre Pachet
De grandes exigences
par Jean Lacoste
En quête de l’âme
par Édith de la Heronnière

12
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Pierre Pachet, Un écrivain aux aguets. Œuvres choisies
Pierre Pachet © Hannah Assouline
Pierre Pachet (1937-2016)
En attendant Nadeau est en deuil. Elle perd l’un de ses fondateurs, le fougueux compagnon de route de la Quinzaine littéraire de Maurice Nadeau, l’écrivain sensible ouvrant des territoires toujours plus nombreux à l’autobiographie, le critique subtil, parfois emporté, intelligent toujours.
Éditorial
C’est l’histoire d’une Europe du football hantée par la guerre que raconte, dans Le Dernier penalty, Gigi Riva, rédacteur en chef de L’Espresso, lui-même ancien joueur (et homonyme d’un célèbre attaquant italien). Au centre de ce récit, que Norbert Czarny nous invite à méditer, Faruk Hadzibegic, un bon joueur du « Klub » de Sarajevo, un Bosniaque, musulman, laïc, aujourd’hui entraîneur au FC Valenciennes…
Sommaire
Pierre Pachet (1937-2016)
par Tiphaine Samoyault
André Pézard
Nous autres à Vauquois
par Gabrielle Napoli

11
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Le dernier des Baptiste, de Jean-Marie Chevrier
« Le dernier des Baptiste », de Jean-Marie Chevrier (Détail) © DR
Le bonheur n’est pas dans le pré
Dans Le dernier des Baptiste, comme dans plusieurs des précédents ouvrages de Jean-Marie Chevrier, l’action se situe en Creuse, un peu en Haute-Vienne, et pour une unique et malheureuse tentative de déterritorialisation amoureuse, on voit aussi le héros de ce roman agricole se rendre à Vichy dans l’Allier.
Éditorial
Ce numéro s’ouvre sur une remarquable recension, par Dominique Goy-Blanquet, des deux tomes de la Pléiade – un « monument » – consacrés aux Comédies de Shakespeare :« comédies » si l’on veut, tant elles frôlent souvent le tragique, et où « la réconciliation finale n’est jamais parfaite. »
Sommaire
Jean-Marie Chevrier
Le dernier des Baptiste
par Yaël Pachet
Hélène Hoppenot Journal 1936-1940
par Marie Etienne

10
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Nicolas Cavaillès, Le mort sur l’âne
Nicolas Cavaillès © DR
Entretien avec Nicolas Cavaillès
Avec précision et finesse, Nicolas Cavaillès fait le portrait des Huit Enfants Schumann dans une langue où affleurent l’émotion et la sensibilité d’un regard toujours bienveillant.
Éditorial

Une permanence fragile

Quoi de plus ancien que la céramique, cet art de la terre cuite, de la porcelaine, de la faïence, du grès, grâce auquel se conserve le souvenir des plus anciennes civilisations ? Quoi de plus fragile, aussi, que ces œuvres vite brisées, toujours menacées de devenir fragments ?
Sommaire
Nicolas Cavaillès
Les huit enfants Schumann
propos recueillis par Gabrielle Napoli
Marie Darrieussecq
Être ici est une splendeur :
vie de Paula M. Becker
par Shoshana Rappaport-Jaccottet

9
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Yves Mabin Chenneviere © Catherine Helie
Poésie de la vieillesse
Dans Un vieux dans le soleil couchant de Yves Mabin Chennevière, l’heure « est au reflux », mais malgré les déboires variés de l’âge qui y sont décrits, une vitalité ironique et délicate demeure.
Éditorial

Lettres d’Haïti

Retour en Haïti, après près de deux ans d’absence. Preuve que la destruction n’est jamais assurée, Port- au-Prince n’en finit pas de se relever ses ruines. Depuis plus de deux cents ans que ce pays est libre et indépendant, il y a des gens qui y vivent et écrivent, malgré la peur, la pauvreté, les tremblements de terre et les tremblements d’hommes.
Sommaire
Yves Mabin Chennevière
Un vieux dans le soleil couchant
par Gabrielle Napoli
Makenzy Orcel L’ombre animale
propos recueillis par Pierre Benetti

8
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Aimé Césaire Kora Véron En attendant Nadeau
Aimé Césaire prenant la parole lors d’un meeting de protestation contre le colonialisme britannique en Afrique, le 8 mai 1947 © Granger / Bridgeman Images
Une édition lacunaire
Annoncée depuis plusieurs années, l’édition des Écrits politiques d’Aimé Césaire était attendue avec curiosité. Désinvolte, dépourvu de l’apparat critique indispensable à l’appréhension d’écrits politiques, ce travail se signale surtout par ses lacunes manipulatrices.
Éditorial
Le « contre-pied » désigne en vénerie une fausse piste suivie par les chiens, mais, par une évolution curieuse, l’expression « prendre le contre-pied » en est venue à désigner le fait de diverger, de soutenir une opinion contraire, de contredire en prenant une « voie à rebours ». Plusieurs articles de ce n°8 portent sur des ouvrages qui illustrent à leur manière cet art de prendre le contre-pied.
Sommaire
Aimé Césaire Écrits politiques
par Kora Véron
François Emmanuel
33 chambres d’amour
par Sébastien Omont

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Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Anne-James Chaton, L’affaire La Pérouse
Anne-James Chaton © Catherine Hélie
Regarde passer la vie
Il faut aimer les parties de cache-cache et prendre le jeu à la lettre pour tenter de déceler dans Elle regarde passer les gens d’Anne-James Chaton ces biographies cachées que l’on ne saurait voir.
Éditorial
Savoureuse dispersion d’intérêts dans ce numéro, à la relecture. Passionné par le surréalisme, Dominique Rabourdin revient sur les dessins réalisés et les propos tenus par Robert Desnos « en état de rêve » en 1922-1923, qui ont si fort impressionné les Breton, Aragon, Éluard : « Sommeil transe ? Simulation ? Qu’importe ? » en aurait dit Desnos lui-même (selon Dominique Desanti).
Sommaire
Anne-James Chaton
Elle regarde passer les gens
par Natacha Andriamirado
Marguerite Duras
Le dernier des métiers
par Norbert Czarny

6
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Michka Assayas (2015) © Mathieu Zazzo
La musique à tout prix
Avec Un autre monde, Mischka Assayas raconte comment la musique a façonné son expérience de critique puis de père, sur fond sonore.
Éditorial
Au lendemain des attentats qui ont frappé Bruxelles, il n’est pas vain de se demander, question lancinante, à quoi servent les livres, à quoi sert le fait d’en parler. Et la réponse, toujours la même, c’est que pour résister aux éclats aveuglants des événements, à la violence immédiate qu’on prend en pleine figure, il faut tenter encore de donner d’autres rythmes à la pensée, de préserver la lenteur de la lecture, d’ouvrir l’espace de la réflexion.
Sommaire
Michka Assayas Un autre monde
par Marie-Lucie Walch
Pierre Bergounioux
Carnet de notes 2011-2015
par Tiphaine Samoyault

5
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Cavalier noir, de Philippe Bordas : un picaro de notre temps
Philippe Bordas © Jean-Luc Bertini
« Langue d’amour extrême »
Après Chant furieux, Philippe Bordas poursuit dans Cœur-Volant sa quête d’un langage percutant et audacieux pour dire un amour lyrique et passionnel.
Éditorial
Il est avantageux d’avoir où aller, croit pouvoir dire Emmanuel Carrère dans un recueil substantiel de reportages et de chroniques qui forme, nous dit Norbert Czarny, assez séduit, « une sorte d’autobiographie », complétant ainsi le récit à succès de sa période évangélique.
Sommaire
Philippe Bordas Cœur-volant
par Jeanne Bacharach
Emmanuel Carrère
Il est avantageux d’avoir où aller
par Norbert Czarny

4
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Boyer yeux noirs
Frédéric Boyer © Jean-Luc Bertini
Kâmasûtra, un art des plis
Avec la nouvelle traduction du Kâmasûtra par Frédéric Boyer, on découvre l’étrange dilemme d’une culture savante et antique confrontée au plaisir sexuel, à sa recherche, et à sa signification.
Éditorial

Critique sans papier

Engagement sans passeport pour la littérature, les idées et les arts,nous permettant de vous rencontrer, lecteurs et des lectrices, peut-être de Palmyre, de Mirepoix, de Poissy, de Sibérie, de Riga, de Galway, de Westford, de Fordham, de Amherst, de Stanley, du Liban, de Banya Luka, du Canada, du Danemark, des Marquises, de Kinston, de Stonehenge, d’Angeville, de Villefranche, de Franche-Comté, de Tervureen, de Renbeck, de Bec sur mer, de Mer, de Méribel, de Bellegarde, du Gard, de Garopa, de Paris…
Sommaire
Frédéric Boyer Le Kâmasûtra
Exactement comme un cheval fou
par Shoshana Rappaport-Jaccottet
Yan Gauchard
Le cas Annunziato
par Santiago Artozqui

3
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Jean Clair © Catherine Hélie
Jean Clair et les ténèbres du monde moderne
Il est question dans le journal Jean Clair de « l’effondrement de la culture », de la « disparition du livre », de « l’avancée de la barbarie », de « l’effacement de la tradition ». C’est l’Apocalypse, pas même « joyeuse », sans révélation…
Éditorial
Pierre Pachet, dans « Désoccupé », poursuit sa chronique, au plus près de l’intime, en maudissant à voix basse la paperasse inutile et réputée pourtant indispensable qui continue à envahir notre quotidien, et s’interroge en retour sur la survie, à l’ère numérique, des photos qui, elles, nous sont chères. Les clichés d’aujourd’hui garderont-ils leur rôle de mémoire, leur fonction d’archive, leur valeur de témoignage ?
Sommaire
Jean Clair Journal (2012-2015)
par Jean Lacoste
Vincent Message Défaite
des maîtres et possesseurs
par Hugo Pradelle

2
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Michèle Audin © Catherine Hélie / Gallimard
Une place dans les pages
Tout est en suspension dans les récits composites de Mademoiselle Haas, le livre de Michèle Audin, récits composés d’instants glanés, retrouvés ici et là dans des archives, des souvenirs.
Éditorial
Les livres de janvier se pressent, montent les uns sur les autres, réclamant l’attention. Nos collaborateurs en choisissent certains : par affinités, parce qu’une émotion les a étreints, qu’ils ont ri, se sont instruits, ont découvert de nouvelles façons de dire. Les événements s’accumulent aussi, et les idées dont on débat.
Sommaire
Michèle Audin Mademoiselle Haas
par Norbert Czarny
Gilles Lapouge En toute liberté
par Jean Lacoste

1
Journal de la littérature, des idées et des arts
En attendant Nadeau
Samuel Beckett Lettres
Samuel Beckett © Roger Pic
« Ça va ? — on fait aller ! »
Le deuxième volume de la correspondance de Samuel Beckett, sous titré Les années Godot, couvre la période de la guerre et qui est celle, aussi, du passage décisif à la langue française.
Éditorial

Notre projet

Fidèles à leur histoire commune autour de Maurice Nadeau – certains ont collaboré à la Quinzaine littéraire dès 1966 –, et avec le soutien de Gilles Nadeau, son fils, les collaborateurs ont décidé de maintenir vivant leur désir de traiter du monde et de la société à travers la recension d’ouvrages de littérature et de sciences humaines. Ils ont donc entrepris de lancer un nouveau journal, en ligne, dont le premier numéro sera publié le 13 janvier : En attendant Nadeau.
Sommaire
Samuel Beckett Lettres (II)
par Shoshana Rappaport-Jaccottet
Georges Bernanos Œuvres romanesques complètes (Pléiade)
par Christian Mouze