Numéro 146

Un Grec moderne

Georges Séféris, Journées 1925-1944

Georges Séféris, à Athènes (mai 1938) © Archives photographiques Georges Séféris, Fondation culturelle de la Banque nationale de Grèce, Athènes

En 1925, Georges Séféris revient à Athènes : il commence un journal, auquel il dénie toute valeur littéraire, mais qui sert tout de même de matrice et de terrain d’expérimentation, et parle la même langue que l’œuvre poétique du prix Nobel de littérature : celle, limpide et orale, de son peuple. La première moitié de ces Journées, qui mène jusqu’en 1944, est traduite pour la première fois dans son intégralité.
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par Ulysse Baratin

Vers une société plus ouverte

Didier Fassin (dir.), La société qui vient

© Jean-Luc Bertini

Didier Fassin a réuni des dizaines de contributeurs pour composer La société qui vient, encyclopédie des temps présents au cours de laquelle des sujets voisins (la démocratie, les femmes, l’écologie, le travail, les migrations, la santé…) sont abordés sous des angles divers qui ne convergent pas toujours.
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par Sonia Dayan-Herzbrun

Dominations successives à l’est de l’Europe

Walter Kempowski, Complètement à l’Est

Walter Kempowski © D.R.

En Allemagne, la notoriété de Walter Kempowski a pu rivaliser avec celle d’Heinrich Böll ou de Günter Grass. On peut aujourd’hui lire en français Complètement à l’Est, publié en 1992, récit d’un voyage dans la Pologne communiste en pleine déliquescence, alors que Dantzig s’appelle désormais Gdansk et que Solidarność et Lech Wałęsa sont en train de faire plier le général Jaruzelski.
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par Jean-Luc Tiesset

Une mémoire en graffiti

Henri Calet, Les murs de Fresnes

Vue de la prison de Fresnes © © D. R. / Éditions Héros-Limite

Le 24 avril 1945, Henri Calet se rend à la prison de Fresnes : il relève les graffiti laissés par les détenus pendant l’occupation allemande, en tire un article, « Ce que racontent les murs de Fresnes », puis un livre, réédité aujourd’hui, Les murs de Fresnes : un procès-verbal de l’oppression au quotidien, un témoignage qui ne prend pas la place des victimes.
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par Pierre Benetti

Sans amour

Hélène et Christophe se revoient après au moins deux dizaines d’années : elle est sortie de son milieu, il y est resté. C’est par un mouvement de colère que Nicolas Mathieu nous fait entrer dans Connemara, mais une colère qui tourne à vide.
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par Gabrielle Napoli

Une rencontre distanciée

Le volume Format américain. L’intégrale (1993-2006) donne à voir une expérience : un collectif (Un bureau sur l’Atlantique), une idée, un projet, un format pour diffuser de la poésie américaine en France.
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par Amanda Murphy

Suspense (44)

L’un « fait » dans le tragique impavide, l’autre dans l’acidité joyeuse et anarchique : Hughes Pagan et Jean-Bernard Pouy, deux auteurs français de polars qui n’ont rien en commun, ont sorti chacun un nouvel opus, Le carré des indigents et En attendant Dogo.
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par Claude Grimal

Héraclite, Tchouang-tseu : traductions parallèles

Héraclite, Tchouang-tseu : traductions parallèles de Jean François Billeter

Héraclite, détail de « L’École d’Athènes » de Raphaël  © Musées du Vatican

Le philosophe et sinologue Jean François Billeter orchestre une rencontre inattendue entre la pensée grecque et la pensée chinoise en publiant simultanément une traduction d’un choix de fragments d’Héraclite et d’un chapitre du Tchouang-Tseu.
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par David Novarina

La sagesse
de Marcel Conche

L’infini de la nature : la sagesse de Marcel Conche

« Héraclite », détail d’une fresque de Donato Bramante (1477)

Longtemps un des piliers de la Sorbonne philosophique, Marcel Conche vient de mourir presque centenaire. La collection « Bouquins » nous offre un recueil de quelques-uns de ses textes. Une bonne occasion de découvrir un penseur limpide.
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par Marc Lebiez

Penser vite, penser bien, penser creux

Joëlle Proust, Philippe-Joseph Salazar : penser bien, penser mal

Street-art à Paris © Jean-Luc Bertini

D’où viennent les idées justes ? Deux livres répondent de manières distinctes et complémentaires : celui de Joëlle Proust voit la source des pensées dans l’action cognitive et en tire une pédagogie du bien penser ; celui de Philippe-Joseph Salazar s’intéresse surtout au mal penser, qui est le propre des idées politiques contemporaines.
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par Pascal Engel

Le confident des Maîtres

Les récits d’Horatio, de Georges Banu : le confident des Maîtres

Georges Banu © D.R.

Dans Les récits d’Horatio, Georges Banu rapporte en témoin familier, séduit, parfois critique, les conversations qu’il a eues avec les plus grands noms du théâtre européen : Jerzy Grotowski, Ariane Mnouchkine, Eugenio Barba, Giorgio Strehler, Patrice Chéreau, Peter Stein, Robert Wilson…
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par Marie Étienne

La ferveur de jouer

Les nuits d’amour sont transparentes, de Denis Podalydès

Denis Podalydès (2008) © Jean-Luc Bertini

En 2018, Denis Podalydès incarnait le duc d’Illyrie Orsino dans La nuit des rois, mis en scène par Thomas Ostermeier à la Comédie-Française. Il revient sur cette expérience dans Les nuits d’amour sont transparentes, et impressionne à la fois par sa sensibilité et son ample culture théâtrale.
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par Dominique Goy-Blanquet