Numéro 3

L’amertume de la nostalgie

amertume nostalgie cher pays enfance

© Futuropolis

Cher pays de notre enfance, enquête sur les années de plomb de la Ve République, d’Étienne Davodeau, auteur de bande dessinée, et de Benoît Collombat, enquêteur,  journaliste à France-Inter a reçu le prix Cultura d’Angoulême. Cette récompense témoigne aussi de la montée en puissance de l’interrogation sur nos années de plomb, plus rampantes qu’en Italie ou en Allemagne de l’Ouest, mais qui existèrent bel et bien, omniprésentes sous la forme d’une gangrène dans l’État qui n’est guère considérée hormis dans le cas de son rapport avec la guerre d’Algérie.
Lire la suite…
par Maïté Bouyssy

Shakespeare, combien de prétendants ?

Shakespeare prétendants tassinari

Portrait Sanders de William Shakespeare (présumé)

La France ouvre l’année du quadricentenaire de Shakespeare par deux ouvrages qui lui font tristement sa fête : John Florio, alias Shakespeare, de Lamberto Tassinari, et Shakespeare : Le choix du spectre, de Daniel Bougnoux. Vieille rengaine, l’homme de Stratford, petit provincial sans éducation ni hautes relations n’a pas pu écrire l’œuvre qui porte abusivement son nom. Nouveau prétendant, l’érudit anglais d’origine italienne John (ou Giovanni) Florio, traducteur de Montaigne et compilateur d’un dictionnaire, A World of Words, où les deux compères découvrent éparpillées toutes les richesses de l’œuvre en question.
Lire la suite…
par Dominique Goy-Blanquet

Néonaturalisme

Charles Robinson néonaturalisme

Charles Robinson © Hermance Triay

Dans Fabrication de la guerre civile, l’auteur choisit de laisser apparentes les preuves de ses investigations préalables à l’écriture. Émile Zola avait pourtant préféré, lui, gommer ce soubassement technique, mais on peut être moins scrupuleux ou plus honnête.
Lire la suite…
par Maurice Mourier

Mythe interdit

mukasonga mythe interdit

Scholastique Mukasonga © Catherine Hélie

Le dernier roman de Scholastique Mukasonga, Cœur tambour, a pour figure centrale la chanteuse Kitami, diva ensorcelante, et ensorcelée, entourée de ses trois tambourinaires, un Guadeloupéen, un Jamaïquain et un Rwandais ou un Ougandais, selon les jours. Plongée au cœur de la musique caribéenne et africaine, Cœur tambour raconte au lecteur les origines du mal et le destin tragique de ceux qui tentent d’empêcher son surgissement. Scholastique Mukasonga revient sur l’histoire de son pays, le Rwanda, en explorant les ressources du mythe.
Lire la suite…
par Gabrielle Napoli

Serviteurs et maîtres

© Hermance Triay

© Hermance Triay

La Terre a été colonisée par une espèce exogène d’une grande intelligence et d’une résistance inouïe qui, après avoir observé l’humanité, l’a domestiquée, réduite à un état inférieur, la scindant en trois catégories : les humains de compagnie, les travailleurs corvéables à merci et ceux qui servent d’alimentation. Défaite des maîtres et possesseurs n’est pas un roman comme les autres. La fiction y ordonne la pensée…
Lire la suite…
par Hugo Pradelle

Désoccupé (8)

© Frédéric Bisson, CC.

© Frédéric Bisson, CC via Flickr

Quoi qu’on fasse, ou ne fasse pas, ils arrivent, chaque jour ou presque. Factures, devis, rappels de dettes ou de rendez-vous, journaux et revues, modes d’emploi, autorisations de prélèvement à signer, épreuves à relire, sans parler de ceux qu’on va chercher parce qu’il faut : résultats d’analyses de sang, radios, dossiers divers. Et les quittances, censées vous libérer de vos dettes, et qu’on doit conserver pour faire face à une éventuelle contestation du créancier. Ils s’accumulent, les papiers.
Lire la suite…
par Pierre Pachet

Eros et écriture au temps de l’Empire britannique

Damon Galgut

Damon Galgut © Patrice Normand

Le roman/biographie L’Été arctique, du Sud-Africain Damon Galgut, qui vient d’être traduit en français, fait montre d’une très fine sensibilité psychologique, sociale et « raciale ». Un bandeau rouge sur le livre nous indique qu’il s’agit d’une « biographie romancée » de l’écrivain anglais E. M. Forster (1879-1970). On regrette presque cette annonce publicitaire : elle risque de donner l’impression que l’ouvrage s’adresserait avant tout aux amateurs de l’auteur de Howards End ou de La Route des Indes, alors qu’il intéressera tous ceux que concerne l’analyse du mal-être mélancolique et du contrôle social sur les existences individuelles – n’importe quel lecteur de littérature, en somme.
Lire la suite…
par Claude Grimal