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Journal de la littérature, des idées et des arts 12/07 – 18/07
En attendant Nadeau
Dossier Soleil
Notre dossier ensoleillé s’ouvre en célébrant le mariage des sciences et des arts. L’article inaugural est donc signé d’Olivier Dangles, chercheur de l’Institut de la Recherche pour le Développement. Il est accompagné par l’hommage à deux écrivains lus par Arnaud Viviant et Frédéric Ciriez, mis en musique par les Beatles et Marc Porée, et mis en scène par la grande Ariane Mnouchkine, tant aimée par Dominique Goy-Blanquet. Il manquait une touche sépia : elle se nomme héliographie.
Éditorial
Sous le soleil exactement
Sommaire
Le Phénix
par Ulysse Baratin
Principes et pratiques d’action sociale. Sens et non-sens de l’intervention sociale.
par Aissa Kadri
L’héritage d’une révolution bâillonnée
Voir l’invisible chaleur du soleil
2023, il suffit d’ouvrir un journal ou un écran pour avoir quelques inquiétudes sur un phénomène que nous ne nommerons pas. Pour en savoir plus, nous avons sollicité le savoir de chercheurs de sciences dures. Olivier Dangles est la premier, qui nous mène jusqu’à l’Altiplano péruvien à hauteur de lézards.
Le sel des Maures
Comme seuls les vrais écrivains savent le faire avec grâce, Frédéric Ciriez a répondu à notre solaire sollicitation par l’hommage à un pair : un écrivain nommé Georges Navel, auteur de Travaux (1945). Toi qui t’apprêtes à lire ces lignes au réalisme fantasque et à la magie sociale, prolonge-les par la lecture de ces Travaux, tu comprendras.
Énergies Sollers
Sollers – Solaire : et si c’était plus qu’un jeu de mots, plus qu’une coïncidence ? Songeant à la disparition récente d’un écrivain qui prisait la joie et les lumières, nous avons demandé à Arnaud Viviant, le lecteur et l’ami, de lui rendre un hommage. Vous y lirez à la fois un éloge de la citation jaune orangé, une méditation jaune citron sur la-vie-la-mort-l’amour, et le portrait jaune rimbaldien d’un homme plus secret que ce que sa chatoyante image signale.
Glorious Planet Sol
Arianne Mnouchkine est une des plus grandes artistes de notre temps. Ses mises en scène, son esprit de troupe, son esthétique et ses engaments ont marqué Dominique Goy-Blanquet, qui propose ici une traversée personnelle de son œuvre : souvenirs éblouis, indignations partagées, amours shakepeariennes… Bienvenue au Théâtre du Soleil.
Et George Harrison se fit une place au soleil
En avril 1969, un jour qu’il s’est mis au vert, George Harrison jette les bases de ce qui deviendra « Here Comes the Sun ». La paperasse, les contrats à signer, l’habitus professionnel des hommes d’affaires que les Beatles sont devenus – très peu pour lui. Et si aller au bureau d’Apple Corps lui pèse comme d’aller à l’école, alors où mieux sécher les cours que dans un jardin du Surrey ?
L’héliographie, naturellement
La photographie ne s’est pas toujours appelée photographie. Elle porta, un temps – le temps d’avant sa naissance officielle – le nom d’héliographie, que l’on pourrait traduire par « Écriture du soleil ». Retour sur sa genèse et quelques-uns de ses avatars.
À la Une du n° 178
Quand Henri Irénée Marrou écrivait des poèmes en provençal
L’héritage de Milan Kundera
Milan Kundera, né à Brno le 1er avril 1929, est mort à Paris le 11 juillet 2023. Romancier complexe, entre les langues, entre les histoires aussi, théoricien majeur de la littérature, il a porté un certain art du refus à son paroxysme. Radical et lucide, il n’a jamais cédé aux sirènes de la gloire et de la notoriété. Norbert Czarny, son ancien étudiant, nous invite à une traversée sensible et personnelle de son œuvre.
Vues de l’Est
L’actualité éditoriale concernant l’Europe centrale et la Russie demeure soutenue, qu’il s’agisse d’œuvres littéraires traduites ou d’études universitaires et journalistiques. Ce sont des publications souvent originales, sinon essentielles, pour la connaissance de cette partie de notre continent trop délaissée. Aussi revenons-nous ici sur quelques publications du premier semestre 2023 qui pourraient éclairer vos vacances, et pas seulement si vous voyagez dans ces contrées.
Un roman de formation de Gambini
Trieste est un mythe et, comme pour bien des mythes, la vision que nous en avons est déformée et partielle. Nous connaissons les grands noms, Svevo et Saba, nous méconnaissons tous ceux qui ont vécu, écrit dans cette ville ou sa périphérie, Bazlen, Slataper, Stuparich ou Quarantotti Gambini. De ce dernier, mort en 1965, on découvre Premières armes.
Attraper Maus
Le monde de Maus réunit une vingtaine d’articles consacrés au célèbre roman graphique d’Art Spiegelman, œuvre révolutionnaire par sa forme comme par sa manière de traiter de la Shoah.
Les « maos » et les « situs »
D’un côté, les maoïstes ; de l’autre, les situationnistes. Deux livres, dus respectivement à Gabriel Perez et à Frank Perrin, racontent les refus et les échecs de deux groupes qui furent influents dans les années 1960-1970.
La syntaxe des ressemblances
Nages libres et entravées
Johnny Weissmuller (1904-1984) et Alfred Nakache (1915-1983) n’ont rien en commun sauf d’avoir été nageurs et d’avoir été tous d’eux animés du désir de faire partager à autrui la liberté et la rigueur de l’activité aquatique. Deux livres permettent de le constater.
Et toujours à la Une du n° 177
Batia Baum, la nécessité de la traduction
Batia Baum, enseignante et traductrice du yiddish, est décédée le 24 juin dernier. Son amie Carole Ksiazenicer-Matheron lui rend hommage en nous rappelant son rapport au yiddish, sa pratique extraordinaire de la traduction, son rôle essentiel dans la survie de cette langue et dans le passage par son truchement d’œuvres d’une grande diversité.
Filmer Batia Baum
En parallèle de l’hommage personnel que Carole Ksiazenicer-Matheron rend à son amie Batia Baum, traductrice du yiddish qui vient de disparaître, EaN vous propose de regarder une section du film d’Henry Colomer intitulé Talismans qui lui est consacrée. On y découvre la traductrice au travail, avec d’autres, en lectrice aussi, qui partage une langue complexe et des textes bouleversants.
« La justice au charbon »
La mine en procès dirigé par l’historien Philippe Artières est d’abord un bel objet, un riche recueil d’archives et d’illustrations, qui décrit et précise la manière dont la catastrophe, qui eut lieu le 4 février 1970 à Fourquières-lès-Lens, et les luttes auxquelles elle donna lieu, ont changé radicalement les modalités de la contestation sociale telle qu’elle s’était déroulée jusque-là dans les bassins miniers français.
Retraduire Zorn
Olivier Le Lay propose une nouvelle traduction magistrale de Mars, récit autobiographique de Fritz Zorn, dans lequel l’auteur suisse germanophone tente, par le langage, de comprendre et conjurer le mal qui l’accable : son cancer. En parallèle de la lecture de Jean-Luc Tiesset, EaN propose un entretien avec un traducteur remarquable qui explique son rapport au roman et explique sa conception de la traduction elle-même.
Fritz Zorn ranimé
La retraduction de Mars par Olivier Le Lay, près d’un demi-siècle après sa parution, se fait dans un contexte très différent alors que s’exprime à nouveau un peu partout l’espoir d’une société plus juste, plus égalitaire, plus respectueuse de l’individu et de ses choix. Dans ce nouveau paysage social et littéraire, le brûlot de Fritz Zorn méritait sans aucun doute d’être ranimé.