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Journal de la littérature, des idées et des arts 14/06 – 20/06 2023

En attendant Nadeau

Senges Novarina La Clef des langues
« Green Squares » (de la série « The Mathematical Basis of the Arts »). Peinture en haute résolution par Joseph Schillinger. Original de la Smithsonian Institution (vers 1934) (détail) © CC BY 4.0/Rawpixel.com/Flickr

Ne pas trouver le mot juste

Si la recherche du mot juste fait l’objet d’une quête infinie, il existe aussi une littérature dont le but consiste à ne pas le trouver. C’est celle que pratique, cinq siècles après Rabelais, Valère Novarina. Découvrons cette entreprise avec La clef des langues, « roman nominaire » qui  « examine toutes les langues de près, sans en croire un seul mot ».

Éditorial

Tout continue

En janvier 2016, nous nous lancions dans un projet un peu fou : ouvrir en ligne un espace critique indépendant, à travers un journal en libre accès mais sans publicité, élaboré par des collaborateurs bénévoles, animés par le désir d’un regard distancié sur leur époque. Un lieu numérique atypique, qui allait proposer à un lectorat le plus large possible une manière originale de voir le monde à travers les livres

Sommaire

Antoni Clapés
Entre nature et rêve
Et le soleil dans ta main
par Mireille Gansel
Joseph Andras
Nûdem Durak. Sur la terre du Kurdistan
par Sébastien Omont
Portrait de Marat par Lucien-Étienne Mélingue (1879)
Portrait de Marat par Lucien-Étienne Mélingue (1879) © Photograph by Rama, Wikimedia Commons, Cc-by-sa-2.0-fr

Quand Robespierre brille à l’argus

Trois Robespierre, un Marat, un Gracchus Babeuf ! La biographie des acteurs de la révolution française est un genre qui décidément se porte bien. Un panorama critique des livres de Peter McPhee, Antoine Boulant, Simon Mauger, Clifford D. Conner et Jean-Marc Schiappa.

Portrait de Bernard Pivot par Jean-Luc Bertini
Bernard Pivot © Jean-Luc Bertini

Rembobiner Pivot

Noël Herpe ne manquait jamais une diffusion d’Apostrophes, l’émission mythique présentée chaque vendredi par Bernard Pivot de 1975 à 1990. Un an après l’annonce par ce dernier de sa retraite, l’écrivain et critique de cinéma se souvient de rencontres télévisuelles, de livres et d’écrivains profondément marquants. 

Portrait de Jakuta Alikavazovic par Jean-Luc Bertini
Jakuta Alikavazovic (2017) © Jean-Luc Bertini


Le Questionnaire de Bolaño : Jakuta Alikavazovic

Pour le troisième épisode de notre Questionnaire de Bolaño, EaN interroge Jakuta Alikavazovic. La romancière et traductrice tranche sans difficultés entre Bruce Springsteen, Rihanna et Godspeed You! Black Emperor ?, hésite davantage entre Emily Dickinson, Kafka et Kae Tempest, et regrette très rapidement d’avoir songé à enlever quelques pages à La Recherche du temps perdu

Portrait de Maurice Mourier par Tristan Felix
Maurice Mourier © Tristan Felix

Entretien avec Maurice Mourier

Maurice Mourier vient de publier La femme bue par l’aube, deuxième tome d’une trilogie commencée avec Dans la maison qui recule en 2015. Il nous explique le projet de ce livre touffu, à la fois comique et angoissé, et partage sa conception du savoir et de la culture, son rapport aux textes, à la nature, aux esprits, à la nécessité de l’imagination. Une manière de parler d’un monde qui ne va pas bien et du désir d’essayer d’être un peu heureux.

Diapositives réunies pour l’écriture de La Peinture incarnée, 1984 © Michaël Quemener/Imec

Une infinité de mondes

Alors qu’une exposition à l’IMEC permet d’entrer dans son atelier de travail, Georges Didi-Huberman publie deux livres passionnants qui donnent l’occasion de se pencher sur le double mouvement qui parcourt son œuvre : l’avancée sans retour et la reprise.

Portrait de l'écrivain danois Jens Christian Grøndahl au Café Europa à Copenhague
Jens Christian Grøndahl © Laerke Posselt


Six personnages en quête

Les jours sont comme l’herbe de Jens Christian Grøndahl rassemble six textes dont les personnages sont éperdument  lancés dans des quêtes de nature très diverse. On passe de l’Italie et du Danemark aux  îles Féroé, y retrouvant des figures de nos propres modes de pensée, ceux d’une culture que nous avons en partage dans toute l’Europe.

Contribuez à l’indépendance de notre espace critique
Paysage du Nouveau Mexique (USA)
« New Mexico II » © CC BY 2.0/Durant Weston/Flickr

Cormac McCarthy ou l’épreuve de la liberté

Cormac McCarthy est mort mardi 13 juin 2023 à l’âge de 89 ans alors qu’il venait de publier, après un long silence, deux livres qui nous ont enthousiasmés. Son œuvre âpre et complexe, profondément inscrite dans un territoire, nous force à contempler notre solitude fondamentale et la violence du monde, tout en nous donnant la possibilité de gagner notre liberté. Elle continuera à nous bouleverser, à nous faire croire aux mythes, à toucher, avec lucidité, à la douleur de vivre.

Cormac McCarthy 1933-2023

De ses premiers romans gothiques au grand western de la “Trilogie des confins”, du thriller « No Country for Old Men » au roman post-apocalyptique « La Route », Cormac McCarthy a bâti des années 1960 à aujourd’hui une œuvre absorbée par la violence américaine, dans un style brutal et illuminé. Avant de mourir, à 89 ans, il l’avait poursuivie cette année avec « Le Passager » et « Stella Maris », deux livres racontant la même histoire métaphysique et bouleversante.
Le passager, de Cormac McCarthy : au bout de la perte
Portrait de l’écrivain états-unien Cormac McCarthy © Beowulf Sheehan

Aux limites de la fiction

Quelques semaines après Le passager qui signait le retour de Cormac McCarthy, voici Stella Maris, qui raconte la même histoire, mais de manière complètement différente. S’il confine à l’essai métaphysique, il est bien un roman, qui fait réfléchir au moyen de l’histoire de personnages fictifs, propose une composition subtile et émeut profondément.
Stella Maris, de Cormac McCarthy : aux limites de la fiction
Black River Falls, dans le Wisconsin (2012) © CC BY-SA 3.0/Royalbroil/WikiCommons

Au bout de la perte

Le nouveau roman de Cormac McCarthy se déploie autour d’un personnage hanté par les grands fantômes américains : la bombe atomique, la guerre du Vietnam, l’assassinat de Kennedy, le complot, le rapport à l’errance… Comme les autres livres de ce très grand écrivain contemporain, il procure une sérénité et une joie mystérieuses.
Michel Foucault, Les aveux de la chair En attendant Nadeau
Michel Foucault © M. Garanger

Le rêve de Michel Foucault

Parmi les inédits de Michel Foucault parus ces dernières années, Le discours philosophique est le plus étonnant. Entièrement rédigé en 1966, il expose, comme Foucault ne l’a jamais fait ensuite, sa conception de la philosophie et du développement de cette discipline, et éclaire rétrospectivement son projet d’une archive de tous les discours et de leur ordre. Mais ce projet, que Foucault décrit dans son style flamboyant, n’est-il pas un rêve ?

Coucher de soleil sur la Green Circle Road de Chester
Coucher de soleil sur la Green Circle Road de Chester © CC BY 2.0/Steve/Flickr

Le bel été d’Ali Smith

Avec Été, Ali Smith, écrivaine écossaise, met un terme aux quatre volumes qui combinent l’actualité politique à une intrigue romanesque.

Photographie de Jean-Luc Bertini : En Espagne (2016)
En Espagne (2006) © Jean-Luc Bertini

La toile continue du souvenir

Bernard Banoun traduit Demeurer suspendu, un recueil de treize poèmes signés de l’espagnol Rafael-José Díaz. Une magnifique suite poétique qui s‘inscrit dans la mémoire du lecteur comme un vécu personnel.

A l'écoute 11
© CC BY 2.0/Rookuzz/Flickr

À l’écoute

Paol Keineg, Yves Leclair, Maurice Regnault, Laurine Rousselet, Rita Mestokosho et François Lerbret : voici les invités de ce onzième épisode de notre chronique de poésie coordonnée par Gérard Noiret.
Logo de la collection Le Chemin de Georges Lambrichs Gallimard
© Gallimard

Lambrichs, éditeur au singulier

Arnaud Villanova dresse le portrait de Georges Lambrichs, éditeur singulier qui lisait « vraiment » les livres qu’il publiait.
Consultez le second volet du numéro :