Littérature

Un roi à l’abri

Réflexion sur l'écriture, le nouveau roman de Jean-Philippe Toussaint est avant tout un récit autobiographique. Les soixante-quatre chapitres ou fragments qui le composent sont autant de déplacements des pièces noires ou blanches sur l'échiquier.

Dans le même bateau 

Roman polyphonique, Vaisseau mère orchestre les trajectoires de personnages qui gravitent autour d’une maison-cabaret où l’on s’aime, où l’on crée, où l’on vit. Sarah Gourreau donne voix à des existences incertaines et des destins abîmés qui retrouvent de l’allant dans une pratique artistique queer et joyeuse.

Les êtres sans contours

The Visitants est un roman polyphonique inspiré d’un voyage de l’auteur aux îles Trobriand, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans les années 1950. Randolph Stow y évoque des événements qui mêlent des Australiens blancs et des Papous dans un récit étonnant. Le mot « visitants » du titre peut vouloir dire « visiteurs » aussi bien que « êtres surnaturels » : de quoi intriguer le lecteur !

Résignations israéliennes

À tout lecteur curieux de comprendre les tensions et contradictions de la société israélienne contemporaine, on ne saurait trop recommander la lecture de Stupeur. Impressionnant par sa maîtrise narrative, le nouveau livre de Zeruya Shalev – le sixième à être traduit en français – réussit à combiner récit intime et souffle historique.

Entre deux jardins

L'écrivain américain Allen S. Weiss circule avec autant d'aisance entre les jardins à la française et ceux de Kyoto. Ses deux livres montrent l'érudition étourdissante et la fantaisie d'un esprit curieux de plusieurs cultures.

Neruda, siempre presente !

Pablo Neruda disait écrire pour ne pas mourir. Cinquante ans après sa mort, le volume Résider sur la terre réunit un grand nombre de ses œuvres. Sa poésie, qui se voulait destinée à tous, a fait du Chili une partie indissociable du monde contemporain.

La nuit relue

Avec Demain, la veille, livre issu d'une conférence, l'historien de la philosophie Jean-Baptiste Brenet propose un texte à la fois concentré et léger, dans lequel il distingue quatre nuits : la nuit comme phosphorescence, la nuit comme accueil, la nuit comme intelligence unique, la nuit comme déluge.

Ardenne lointaine

Le plus court chemin, selon Antoine Wauters, c’est l’écriture. Une écriture précise et ductile, dense et vivace, qui nomme, désigne, sauve, et permet de revenir à l’essence même de l’enfance. Et même plus loin encore, au-delà ou en deçà des choses.

Bienvenue au Leseland

Le héros du nouveau roman d'Ingo Schulze, De braves et honnêtes meurtriers, dévore ce que d'autres ont écrit et ne fait confiance qu'aux livres. C'est aux lecteurs que le grand romancier de l'ex-RDA confie les clés du récit : il fait d'eux les seuls véritables gardiens de la littérature.

Europe furieuse

Déserter, le nouveau roman de Mathias Enard, d'une écriture somptueuse et poétique, alterne l'histoire d'un soldat en rupture d'une guerre contemporaine et celle d'un mathématicien allemand, de la montée du nazisme jusqu'à l'effondrement des États communistes.

Le roman gentrifié

Solidement architecturé, le troisième roman de Kevin Lambert, Que notre joie demeure, substitue à la verve des deux précédents une fermeté narrative toute neuve. Il dresse le portrait d'une cheffe d'entreprise impitoyable qui est aussi une artiste tourmentée.

Sorties de l’ombre

Bien des noms d'écrivaines sortent actuellement de l'ombre. C'est le cas de deux autrices de langue allemande, Hedwig Dohm, pionnière du droit de vote, et Adelheid Duvanel, impressionnante par la force et la poésie douloureuse de son œuvre.