(du néologisme verbal décamérer = « sortir de sa chambre en restant confiné »)
En attendant Nadeau s’est proposé d’héberger un « néodecameron » abrégé : Décamérez ! est une traduction recréatrice improvisée, partagée avec vous au jour le jour, pour une drôle de saison.

« Il Decamerone » (affiche de 1890)
L’idée de cette série narrative illustrée est née d’un partage virtuel de documents, créé le 15 mars 2020 par Nathalie Koble, maîtresse de conférences en langue et littérature françaises et traductrice. Dans la perspective d’un confinement imminent, il s’agissait d’abord pour elle de partager chaque jour, à distance, des textes avec ses étudiants – notamment des élèves d’origine étrangère, isolés dans des espaces minuscules, sur des campus désertés, sans lieux de rencontre et très loin de leurs familles.
Le Decameron de Boccace est, on le sait, un livre pandémique d’une vigueur particulière : écrit à Florence pendant la grande peste (1349), il résiste à la contagion par la création d’une compagnie de jeunes gens rassemblés dans un lieu isolé ; pour entretenir la flamme ténue de la vie, ceux-ci se divertissent en se racontant des histoires au jour le jour – contagion d’une tout autre nature.
Le livre a circulé partout : pendant la Guerre de Cent Ans, le poète humaniste Laurent De Premierfait en a proposé une première traduction française enluminée, dédiée au duc Jean de Berry ; en d’autres temps sombres, Marguerite de Navarre en a repris la force vitale, qui est aussi celle de la littérature : son choix paradoxal d’être avec les autres dans la grande solitude, sa polyphonie, son point de vue sur le réel, sans concession, son art du déplacement. Elle aussi se propage, fuyante : cette transmission est inoffensive, elle peut être thérapeutique.
Jour 39 : conversation avec un fantôme
« On ne condamne pas la douceur».
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Jour 37 : le poirier
pornographe
« Suspensions, consenties ou non,
de l’incrédulité ».
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Jour 32 : les amants
du rossignol
« Quand l’oiseau se fait homme :
une leçon d’histoire naturelle ».
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Jour 11 : au fond du trou
« Bouche sépulcrale d’égout
bavant boue et rubis ».
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Jour 6 : une femme
qui parle
« Subir n’est pas consentir,
pas toujours. »
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Jour 4 : à grand prédateur,
renarde rusée
« Des poules des poules
des poules. »
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Jour 2 : Jean et Abraham
« L’amitié inconditionnelle
a ses conditions. »
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Jour 1 : saint Chapelet
Premier jour de confinement : « Le diable est dans les détails, mais sur son dos, Dieu protège les idiots. »
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La veille du confinement
Avant le confinement : « Ils veulent survivre à la catastrophe. Ils s’organisent. »
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