Du néologisme verbal décamérer : « sortir de sa chambre en restant confiné ». Troisième jour de confinement, « dans un espace confiné. »
C’était l’heure de la sieste au couvent. Un jeune moine, peu fait pour son habit et ne parvenant pas à dormir, se décide à sortir en promenade sans le dire à personne. Le hasard lui fait rencontrer une jeune paysanne en train de faire des bouquets dans les prés : à son tour il lui conte fleurette et la ramène dans sa cellule.
Inutile de vous faire un dessin.
L’abbé, errant dans les couloirs après sa sieste, fut frappé, en passant devant la cellule, du bruit qui s’y faisait. Curieux, il colla doucement son oreille à la porte, entendit distinctement une voix de femme : il s’apprêtait à tambouriner, se ravisa, revint à pas de loup dans sa chambre, décidé à attendre que le jeune homme sortît.
Le jeune déluré, en pleine action, avait entendu les bruits derrière la porte – par la serrure, il avait vu l’abbé. La punition qui l’attendait le terrifia. Il quitta précipitamment la chambre en disant à la jeune femme qu’il laissait dans son lit qu’il allait trouver un moyen de la faire sortir incognito.
Il l’enferma à double tour, alla trouver l’abbé. Faux naïf, il lui remit la clé de sa cellule en lui disant qu’il sortait chercher du bois, comme d’habitude.
L’abbé réfléchit quelques minutes. Il prit la décision d’aller trouver la belle cloîtrée pour la confondre. Il entra dans la chambre, ferma la porte à double tour. Elle fondit en larmes, la fermeté d’âme de l’abbé s’effondra.
« Péché secret, à moitié pardonné ». Il s’approcha, la consola, etc., etc.
Le jeune moine, tapi dans le couloir, espionnait sa chambre. Il vit par la serrure la posture de son supérieur dans les moindres détails. Quelques heures plus tard, il fut convoqué dans le bureau général, et réprimandé avec sévérité. « Votre Excellence, je ne suis pas assez ancien dans l’ordre pour suivre toutes vos habitudes. Je connais le jeûne, les veilles et les tâches ménagères, mais je n’ai pas expérimenté toutes les postures d’humilité. Je vous promets de les approfondir, si votre excellence me pardonne mon erreur. » l’abbé n’était pas si sot : il pardonna sur le champ.
Un passage secret fut ménagé dans les murs du couvent. En cas de force majeure.