Après la série « Décamérez ! » du printemps, EaN publie chaque mercredi une nouvelle traduction créative de textes du Moyen Âge pour accompagner le confinement de l’automne. Le « Devizoomons ! » de Nathalie Koble invite à sortir de nos écrans en restant connectés grâce à des « devises », poèmes-minutes et méditations illustrées qui nous font deviser, c’est-à-dire converser, partager, échanger. La poésie nous entretient : des autres, du monde, de soi-même ; et elle prend soin de nous. Pour ce deuxième épisode, « La toupie » de Henri Beaude (né en 1415) et un rondeau de Charles d’Orléans (né en 1394).
La toupie
Pour moi, qui tourne sous la main
d’autrui, rien n’est jamais certain,
car celui qui me fait tourner
si soudain peut s’en retourner
sans promesse de lendemain
(Henri Baude, Dits moraux pour faire tapisserie)
La grande roue
On se casse la tête
en bravant Fortune
que personne n’arrête :
à en devenir bête –
on se casse la tête.
Quand elle fait sa fête,
danse sous la lune
ou souffle tempête,
on se casse la tête.
(Charles d’Orléans, rondeau)
Rosace
(d’après Gertrude Stein et Augusto de Campos)
mode d’emploi :
- couper la rose
- dans le centre vide, noter la chose [1]
- envoi
Pour les amants ou pour les morts
-
Pensée, adresse.