Pablo Neruda disait écrire pour ne pas mourir. Cinquante ans après sa mort, le volume Résider sur la terre réunit un grand nombre de ses œuvres. Sa poésie, qui se voulait destinée à tous, a fait du Chili une partie indissociable du monde contemporain.
Littérature
Ardenne lointaine
Le plus court chemin, selon Antoine Wauters, c’est l’écriture. Une écriture précise et ductile, dense et vivace, qui nomme, désigne, sauve, et permet de revenir à l’essence même de l’enfance. Et même plus loin encore, au-delà ou en deçà des choses.
Europe furieuse
Déserter, le nouveau roman de Mathias Enard, d'une écriture somptueuse et poétique, alterne l'histoire d'un soldat en rupture d'une guerre contemporaine et celle d'un mathématicien allemand, de la montée du nazisme jusqu'à l'effondrement des États communistes.
Le roman gentrifié
Solidement architecturé, le troisième roman de Kevin Lambert, Que notre joie demeure, substitue à la verve des deux précédents une fermeté narrative toute neuve. Il dresse le portrait d'une cheffe d'entreprise impitoyable qui est aussi une artiste tourmentée.
Bienvenue au Leseland
Le héros du nouveau roman d'Ingo Schulze, De braves et honnêtes meurtriers, dévore ce que d'autres ont écrit et ne fait confiance qu'aux livres. C'est aux lecteurs que le grand romancier de l'ex-RDA confie les clés du récit : il fait d'eux les seuls véritables gardiens de la littérature.
Sorties de l’ombre
Bien des noms d'écrivaines sortent actuellement de l'ombre. C'est le cas de deux autrices de langue allemande, Hedwig Dohm, pionnière du droit de vote, et Adelheid Duvanel, impressionnante par la force et la poésie douloureuse de son œuvre.
Les nuances du gris
La source des fantômes, de Yamina Benahmed Daho, commence dans les années 1980 pour s'achever de nos jours. C'est le moment des espoirs, des illusions liées à l'accession de François Mitterrand au pouvoir. Et c'est un roman qui rend leur dignité à des êtres dépourvus d'histoire.
Tout montrer
« Il faut tout montrer » : telle est l’injonction qui guide l’autrice péruvienne Gabriela Wiener. Et c’est bien ce qu’elle fait, presque compulsivement, dans son premier roman, Portrait huaco. Connue notamment pour ses incursions dans le journalisme gonzo et ses performances, elle se place ici, à nouveau, au centre de son récit afin de prolonger ses investigations autour du moi.
Une autre façon de vivre
Dans son premier roman, empreint d'une grande sensibilité, Debora Levyh imagine une autre façon de vivre, et donc de penser ; elle fait l'éloge de l'énigmatique qui naît au contact de ce que nous ne connaissons pas.
Le père, le fils et la photographie
Ce qui se noue entre un père et un fils, ce qui ne se noue pas, ne s’est jamais noué, se dénoue trop vite et se renoue autrement. Voilà, en substance, la matière d’un livre signé Éric Courtet pour les photographies et Marie-Hélène Lafon pour les textes, une galerie de portraits « duels » qui dit aussi bien la violence que la tendresse, la ressemblance toujours perdue et toujours retrouvée.
Exofiction wagnérienne
Roland Brival revisite la fin de la vie de Richard Wagner en imaginant à ses côtés un valet antillais à qui le compositeur dicte des carnets de confessions où il relate quelques épisodes amoureux et où il prend ses distances avec les propos racistes qu'il avait formulés auparavant.
Deux cœurs simples : entretien avec François Bégaudeau
Rachid Laïreche s'est entretenu avec François Bégaudeau à propos de L'amour, un roman qui raconte, sans verser dans la psychologie ou le commentaire, mais en faisant toute leur place aux données matérielles, un amour conjugal qui a duré cinquante ans.