Ambivalent et subtil, le nouveau livre de Sabrina Calvo navigue entre les années 1980, la haute couture et le cyberpunk. Leur puissance d'émotion fait des Nuits sans Kim Sauvage l'un des beaux romans de la rentrée littéraire.
Sébastien Omont
Diversités fertiles
Les littératures de l'imaginaire font penser et modifient notre perception des grands enjeux contemporains. Les romans du cycle Xenogenesis d'Octavia Butler, pionnière de l'afrofuturisme, ou La maison des veilleurs de Patrick Dewdney, en font la démonstration éclatante.
« Je me sens attiré par tout ce qui n’est pas moi » : entretien avec Mathias Echenay
Mathias Echenay, fondateur il y a vingt ans de la maison d'édition indépendante La Volte, se définit comme un « animal collectif ». Il nous parle avec passion de la science-fiction, des auteurs qu'il publie et de l'édition en général.
Faire l’avenir
Premières secousses dresse le bilan de trois ans d'existence des Soulèvements de la terre, le collectif d'écologie politique menacé de dissolution par le gouvernement français en 2023. L'ouvrage collectif propose des objectifs réalistes qui auraient un effet immédiat et nous orienteraient vers un véritable changement de société.
Miracles de famille
Ni de lait ni de laine réunit cinquante-deux nouvelles. Avec une grande subtilité et une écriture limpide, Emmanuelle Salasc plonge dans les relations familiales : attachements, brouilles, pertes, retrouvailles, souffrances, apaisements... Une œuvre dense et cohérente qui nous frappe.
Touch of class
Claire North, Jeff Noon et Greg Egan impressionnent une nouvelle fois par l'élégance et la force de leurs romans. Ce sont des maîtres, tant pour l'imagination que pour la critique sociale.
Dans les forêts finlandaises
La forêt irrigue l'imaginaire des pays du Nord. À l'instar d'Anni Kytömäki, Anneli Jordahl et Maria Turtschaninoff publient des romans puissants qui s'en emparent. Elles la placent au centre de la fiction et l'inscrivent sur la carte littéraire des territoires désirables.
Anni Kytömäki : « Écrire d’une belle façon sur des choses affreuses »
Anni Kytömäki s'est imposée avec Gorge d'or comme une voix nouvelle de la littérature finlandaise. Après avoir défendu ce livre intense, EaN échange avec elle sur sa genèse, ce qu'il dit de l'histoire du pays, de la nature, de la place des sentiments dans la fiction.
Suivre sa voie
Dans La femme domino et À creux perdu, Sophie Poirier et Franck Manuel, loin d'une écriture biographique classique, interrogent le geste même de raconter des vies et trouvent des voix propres. C'est là que se loge la beauté magnifique de ces récits.
Du gazole plein les dents
Dans une société stagnant dans sa précarité, Pipeline, premier roman de Rachel M. Cholz, fait du pétrole la métaphore d'un état du monde actuel. Sa langue nerveuse, fougueuse, donne vie aux contradictions de l'Anthropocène, comme à ses personnages de marginaux siphonnant les réservoirs.
Contre-geste du colonialisme
Après Attaquer la terre et le soleil, deux autres romans de Mathieu Belezi amplifient son exploration critique de l'Algérie coloniale. En particulier, Moi, le glorieux, sidérant monologue crépusculaire d'un colon élevé aux dimensions d'un ogre mythologique.
La Finlande à hauteur d’enfant
Pirkko Saisio est souvent décrite comme l'enfant terrible des lettres finlandaises. Dans Le plus petit dénominateur commun, grâce à une langue rythmée mêlant humour et angoisse, elle fait son autoportrait en fillette rebelle, mais aussi le portrait de la classe populaire dans les années 1950.