La poète et artiste Etel Adnan (1925-2021) n'a été que bien tardivement reconnue. La publication concertée de trois livres, en particulier d'un nouveau recueil, vise à rattraper ce retard. Mais si ces textes témoignent d'une grande variété, on y perçoit de vrais problèmes et de troublantes ambiguïtés.
Arts
Sortilèges dessinés
Considérée comme le fer de lance du renouveau du comics outre-Atlantique, la série Saga arrive au mitan de sa narration. Gigantesque épopée familiale qui oscille entre science-fiction et fantastique, elle témoigne d'une imagination débordante, d'un entremêlement virtuose de réel et de fantaisie, ainsi que d'une dimension sociale et politique évidente.
Sebald par Lupa
C’est peu dire que le spectacle imaginé par le célèbre metteur en scène polonais Krystian Lupa à partir des Émigrants de W. G. Sebald était attendu. Ambitieux, dense, éprouvant, c’est un moment de théâtre intense dont EaN vous propose deux lectures.
Chéreau : lutter contre les trolls de l’âme
Avec le cinquième tome du Journal de travail – 1977-1988 de Patrice Chéreau, nous continuons de plonger dans l’univers intérieur d’un grand créateur. Et c’est toujours aussi passionnant ! De Judith Therpauve à Hamlet, nous découvrons, au plus près, dans le pli de ses notes, dans le quotidien de l’artiste, la conception d’un théâtre militant qui s’éprouve et une décennie véritablement charnière.
Mark Rothko : la peinture fait corps avec elle-même
La rétrospective consacrée à Mark Rothko à la Fondation Vuitton présente ses toiles en si grand nombre qu’on pourrait craindre que cette exposition ne les éteigne ou en atténue la puissance. Malgré l'accumulation, quelque chose de sa peinture résiste et le spectateur s'interroge tout autant sur la force de cette peinture que sur ce que signifie la regarder et s'y confronter vraiment.
Un grand soulèvement de matière
La juxtaposition des deux expositions que la BnF consacre en ce moment à la photographie a l'intérêt de nous faire embrasser deux âges esthétiques sans doute moins contradictoires qu'il ne semble : il s'agit, dans l'une et l'autre, de faire apparaître un travail sur la matière.
Fantôme en scène
An Irish Story, le spectacle seule en scène qu'écrit et interprète Kelly Rivière, constitue une performance à tout point de vues. Un fascinant jeu de miroirs sublimé par une interprétation virtuose qui révèle les fantômes d'une vie et explore une existence portée par le théâtre.
Capturer la beauté
Entrer dans l'exposition que consacre actuellement le Jeu de Paume à la photographe britannique Julia Margaret Cameron (1815-1879), c'est entrer dans un autre espace temporel. La scénographie minimaliste parvient à développer, sans prétention aucune et avec une grande précision, cette « captation de la beauté ».
Raoul Walsh, le patron
Dirigé par Mathieu Macheret, l'ouvrage collectif Raoul Walsh en jeux examine les différentes facettes d'un cinéaste qui incarne l’universalité du cinéma américain entre le temps du muet et l’âge d’or hollywoodien.
Lagaffe remet le couvert
La reprise du personnage de Gaston Lagaffe paraissait impossible. Le travail colossal de Delaf interdit de faire porter la polémique sur le plan technique de la réalisation de l'album qui vient de paraître. Le problème vient seulement de quelques planches qui brisent la proximité que le lecteur a pu ressentir avec Gaston et ses amis.
La bête et les vestiges de l’enfance
Le premier épisode de La Bête, chef-d’œuvre du scénariste Zidrou et du dessinateur Frank Pé paru en 2020, se dénoue aujourd’hui. Ce second volet évoque la Belgique neigeuse de 1955, hantée par les fantômes de l’Occupation. Tour de force en deux albums, La Bête est déjà un classique de la bande dessinée contemporaine.
L’œil écoute
De tous les livres récemment publiés sur les oiseaux, Syrinx est certainement le plus étonnant. Les auteurs, Joséphine Michel, une photographe-philosophe, et l’anthropologue Tim Ingold, ont en partage un intérêt pour le son, plus précisément pour les rapports du son et de l’image.