Quand Sade sort de l’ombre

Le nom de Maurice Heine (1884-1940) est indéfectiblement lié à celui du marquis de Sade dont il fut le premier éditeur scientifique. Proche ami de Breton, Bataille, Klossowski, Gilbert Lely ou encore Henri Pastoureau, il est également un poète, un érudit et un révolutionnaire, rappelle la quatrième de couverture de ce volume de textes comportant un inédit, Tableau de l’amour macabre. Revue de détail.


Maurice Heine, Un monde mouvant et sans limites. Tableau de l’amour macabre, premiers poèmes et autres récits. Présentés et annotés par Georges-Henri Morin. Éditions du Sandre, 188 p., 22 €


Ses études médicales terminées, Maurice Heine devient reporter en Algérie entre 1910 et 1916. Revenu à Paris, il publie des chroniques judiciaires dans L’Intransigeant, puis s’intéresse aux techniques de l’imprimerie et de l’édition, ce qui lui rendra bien des services par la suite. En tant que membre du Parti socialiste depuis 1919, il se manifeste au congrès de Tours en 1920 par une motion « ultra gauche » favorable aux bolcheviks, agrémentée de quelques coups de revolver (à blanc !). Devenu journaliste à L’Humanité, il en sera écarté en 1922, avant d’être exclu du comité central du Parti communiste le 17 janvier 1923, sa liberté d’esprit s’accordant mal aux options du Parti, on s’en doute ! Mais passons maintenant aux choses vraiment sérieuses.

Flash-back. En trois années, trois livres de poèmes voient le jour : La mort posthume (1917), L’islam sous la cendre (1918) et Pénombre (1919). Ici, le lecteur ne trouvera que le premier et le troisième de ces recueils. De L’islam sous la cendre, Georges-Henri Morin nous dit, dans sa présentation, qu’une partie seulement fut alors publiée, sachant qu’une deuxième partie resta inachevée ; de celle-ci, il cite néanmoins l’évocation d’une pratique magique que voici : « Dans un cimetière musulman, deux sorcières, l’une âgée, l’autre jeune, exhument un cadavre afin de rouler le couscous entre ses « doigts inertes ». Le mari de cette dernière, en consommant le plat qu’elle lui aura préparé, deviendra pour sa perte / docile entre tes mains comme la main du mort ». Voilà une bien curieuse rencontre avec l’intérêt qui portera, plus tard, Maurice Heine vers le sergent Bertrand, célèbre nécrophile qui violait les fraîches sépultures de plus ou moins jeunes défuntes, afin d’assouvir ses terribles désirs ; n’anticipons pas, cependant !

Un monde mouvant et sans limites, de Maurice Heine : l'ombre de Sade

Frontispice pour « Tales of Terror » de M. G. Lewis (1801) © Bibliothèque nationale
de France

Georges-Henri Morin, poète, peintre, dessinateur hors pair, a réalisé ici un véritable travail d’historien en allant débusquer, durant des années et dans d’improbables archives, non seulement tous les éléments d’une biographie qui restait à parfaire, notamment sur le plan de l’activité politique, mais encore l’inédit Tableau de l’amour macabre qui analyse, justement, le cas du sergent Bertrand – voir plus haut, et surtout plus loin.

En décembre 1916, Maurice Heine rencontre Apollinaire pour l’entretenir d’un manuscrit d’inédits du marquis de Sade conservé à la Bibliothèque nationale ; en novembre 1920, il acquiert en vente publique à l’hôtel Drouot un autre cahier de manuscrits inédits, toujours de Sade ; en 1926, il publie, aux dépens de la Société du roman philosophique dont il est fondateur, Historiettes, Contes et fabliaux, encore de Sade, puis, avec l’aide de Jean Prévost, l’inédit Dialogue entre un prêtre et un moribond, transcrit par ses soins du cahier acquis en vente publique. Il faut savoir qu’à l’enquête de Breton et Éluard lancée dans la revue Minotaure en 1933, « Pouvez-vous dire quelle a été la rencontre capitale de votre vie ? », Maurice Heine avait répondu que c’était en 1912, quand il s’était procuré, grâce à un catalogue de livres d’occasion, l’édition d’Eugène Dühren, en 1904, des 120 journées de Sodome ; il ajoutait : « Mais ma résolution était déjà prise de rompre le tabou qui frappait l’œuvre de Sade : et voilà que du premier coup, j’en pénétrais le moins accessible arcane. J’avais alors vingt-huit ans mais cette rencontre capitale orienta ma vie en un sens nouveau ».

Dans ses notes pour une conférence au Club du faubourg, après 1930, conférence qu’il ne tint pas, « Heine établissait que Sade avait le premier, avant Freud, révélé l’existence de la sexualité infantile, débusqué le complexe d’Œdipe et suggéré la pratique analytique à travers cet « interrogatoire scrupuleux » évoqué dans La Nouvelle Justine lorsque le comte de Germande disait à l’héroïne : « Qu’un père, qu’un frère, idolâtrant sa fille ou sa sœur, descende au fond de son âme, et s’interroge scrupuleusement sur ce qu’il éprouve, il verra si cette pieuse tendresse est autre que le désir de foutre » ». Sade, précurseur, révolutionnaire et écrivain sans égal, entraînant ses lecteurs, nous dit Morin qui cite Heine, « jusqu’aux extrêmes conséquences de l’athéisme et du matérialisme, ne reculant devant aucune audace de pensée et d’expression », c’est à ce prix que le XXe siècle devenait le sien, celui de toutes les révolutions possibles, et pas seulement d’une révolution sociale et politique, ajoute encore Morin.

Sans appartenir formellement au groupe surréaliste, Maurice Heine en contresigna plusieurs tracts ou déclarations collectives, notamment celle intitulée Du temps que les surréalistes avaient raison, en juillet 1935, qui marquait la rupture définitive des surréalistes avec le PCF et l’URSS de Staline. En octobre 1935, « Georges Bataille, André Breton et leurs amis respectifs se réunirent dans Contre-Attaque, « Union de lutte des intellectuels révolutionnaires ». Maurice Heine, qui avait dénoncé la montée du « fascisme acéphale », ne pouvait pas ne pas en être », précise le présentateur, avant de se livrer à une analyse longue et détaillée des événements qui marquèrent l’activité de Contre-Attaque, jusqu’à la rupture du 24 mai 1936 ; ces pages sont passionnantes pour qui veut comprendre l’agitation politique qui régnait alors.

Outre l’inédit Tableau de l’amour macabre, cet ouvrage a le mérite de regrouper les six importantes communications que Maurice Heine donna à la revue Minotaure entre 1933 et 1939, sachant que ces textes demeurent largement inaccessibles hors la réédition – déjà lointaine (Skira, 1981) – de cette somptueuse et mythique publication.

Le premier de ces articles est une « Note sur un classement psycho-biologique des paresthésies », dans laquelle il précise avoir préféré le terme de « paresthésies » à ceux de « perversions », « pervers », « pervertis » d’un « point de vue strictement amoral », car « il libère avantageusement le psycho-biologiste de tout préjugé éthico-religieux », résume très justement Morin. Partant du bulbe du bisexualisme intégrant homo et hétérosexualité, se développent d’un côté les paresthésies physiologiques et de l’autre les paresthésies psychologiques ; dans les premières, on retrouve la branche de l’algolagnie (sadisme, masochisme, sado-masochisme), puis celles du fétichisme et de l’exhibitionnisme ; dans les secondes, la branche de la parachronie (narcisisme,  zoophilie, gérontophilie, nécrophilie et pédophilie) qui détermine « la psychologie d’une volupté intempestive dans son objet », explicite Heine. Mais, il précise aussitôt : « on ne saurait trop répudier à l’avance l’usage limitatif de toute terminologie […] C’est là une vérité que, dès 1785, dans son œuvre, le marquis de Sade illustra de pertinents exemples et qui doit rendre très circonspect à l’égard de tout système préconçu ». Bel élan d’honnêteté intellectuelle de sa part !

Tenant compte du fait que Minotaure était supposée être une revue d’art, Heine donna, notamment, un article intitulé « Nuits romantiques sous le Roi Soleil », consacré aux gravures de Michel de Marolles (1655), sans oublier toutefois que « le miroir de la plaque de cuivre soumise “à l’attaque de la pointe, à l’incision du burin, peu après à la morsure de l’eau-forte”, procédés de haute cruauté, reflétait les corps et les chairs, l’esprit même, tourmentés avec une identique violence, celle du métal et des lois qui contraignent, refoulent, tuent et nient la vie et la sexualité », rappelle le présentateur à bon escient.

Un monde mouvant et sans limites, de Maurice Heine : l'ombre de Sade

« Le monstre à sept têtes est adoré », Jean Duvet, « L’Apocalypse figurée » (1561) © D.R.

En 1936, toujours dans Minotaure, surgit un texte inclassable, « Regards sur l’enfer anthropoclassique ». Il s’agit d’une scène dialoguée entre les ombres du marquis de Sade, du comte de Mésanges – tout droit sorti des 120 journées de Sodome –, de Jack l’Éventreur, du professeur Brouardel – ayant enseigné à la faculté de médecine de Paris – et de Maria de Los Dolores Dominguez, qui surgit au dénouement, jeune fille d’une vingtaine d’années, aux yeux égarés et poussant des cris lamentables. Il y a de quoi ! Ce à quoi nous sommes conviés, en effet, c’est à une joute verbale, mais complice, entre Jack et Mésanges qui se confient leurs plus hauts méfaits dans l’ordre des perversions et des crimes, tandis que le professeur commente scientifiquement leurs propos, comme les photographies qui les illustrent, à savoir : cinq cadavres atrocement mutilés, deux victimes de Jack l’Éventreur, trois corps consumés par le feu. « En outre, comme un cul de lampe à la fin du dialogue, un cœur humain rôti », insiste Morin. L’horreur qui se dégage de ces photos et des supplices froidement détaillés au cours de ce dialogue n’a rien à envier à celle qui accompagne la lecture des « 120 journées », croyez-moi ! La démonstration porte ses fruits amers avec un détachement faisant froid dans le dos.

« Martyres en taille-douce », texte au titre à double tranchant – si j’ose dire ! – porte sur les gravures du XVIe siècle dévoilant les supplices infligés aux martyrs chrétiens, l’intolérance religieuse étant alors poussée au paroxysme : massacres, bûchers, noyades, chambres de question et de tortures : « en bref, la Renaissance succède à l’obscur Moyen Âge. L’ingéniosité des bourreaux ne se déconcerte pas pour autant et l’artiste, prenant modèle sur le vif, n’aura, pour faire œuvre pie, qu’à muer en saint l’hérétique, Il y suffit le plus souvent d’une auréole ou d’une légende ». Maurice Heine observe que, le plus souvent, ces martyrs conservent sur le visage une sérénité de bon aloi, voire un vague sourire ; ainsi cette sainte Agathe, « la gorge avantageuse sous les chastes fronces de son corsage [qui] tient avantageusement sur une patère ses deux seins coupés, la pointe en haut comme de beaux fruits ». Mais, en ce cas, nous avons quitté le XVIe pour le siècle suivant, où s’adoucissent les images sous le burin des artistes et graveurs.

Dans « Prodiges », Heine compare les travaux de deux artistes incontestables, Dürer et Jean Duvet, toujours en ce XVIe siècle, et s’interroge en comparant les compositions des deux graveurs sur d’identiques épisodes de l’Apocalypse, afin d’établir, en ce domaine, la supériorité de Duvet ; il ajoute : « Faut-il croire qu’une telle évidence ait échappé aux historiens de l’art jusqu’à ces dernières années ? Ou bien, devant la gloire reconnue de Dürer, ont-ils craint de déclarer leur préférence pour Duvet ? ».

Avec « Eritis sicut dii » (« vous serez comme des dieux »), c’est à la question des divinités tibétaines dans leur rapport à l’acte d’amour que s’intéresse Heine. Ce qui nous vaut un magnifique erratum dans une note de bas de page ; au lieu de « La divinité, c’est-à-dire la divinité… », il faut lire « La divinité, c’est-à-dire l’équilibre… ». Dommage ! Pour une fois que la tautologie était vraiment porteuse de sens.

C’est dans les archives de Maurice Heine que Georges-Henri Morin a retrouvé les textes constituant ce Tableau de l’amour macabre qui constitue un inédit capital au sein de ce volume. Si Heine a placé en exergue une citation prise à Marie Bonaparte dans son étude sur Edgar Poe, à savoir : « La névrose, a écrit Freud, est le « négatif » de la perversion. L’œuvre d’art parfois aussi », ce n’est pas pour opérer un « retour » à Freud, sachant qu’il tenait la psychanalyse à distance, avec respect, précise Morin, c’est parce que le mot négatif le ramène à celui de négation, et parce que priment pour lui « la négation, le refus, la révolte, plus ou moins confuse, qui se dit dans les perversions mises en acte par quelques-uns, pervers, criminels parfois – esthètes de l’assassinat ou monstres assouvissant leur inhumanité – mais aussi quelquefois artistes, maudits puis reconnus comme Edgar Poe le fut ».

Trois thèmes principaux apparaissent dans le Tableau : la danse macabre, troublantes illustrations à l’appui, puis le vampire et le nécrophile. Heine associe, de manière plus poétique que scientifique, ces trois thèmes ; voici ce qu’en dit Morin : « Le mort qui surgit de sa tombe pour séduire la jeune fille lui évoque le vampire qui s’abreuve du sang des vivants, mais le squelette décharné ne se confond pas avec la dépouille de Dracula dans son cercueil. Peut-on, en outre, sous prétexte que « nécrophile » se dirait « vampire » dans le langage commun, assimiler les mutilations, les viols profanateurs des cadavres de jeunes comme de vieillards aux rituels des sectateurs de Nosferatu ? » La rigueur scientifique le laisse de marbre mais, en revanche, la magie des associations qui n’appartiennent qu’à lui fera surgir aussi bien Chateaubriand que Poe, Sade que le sergent Bertrand. Il est temps, je pense, de nous concentrer sur ce dernier, porteur de si nombreux fantasmes comme on va le voir.

« Celui qui […] surgit au milieu du dix-neuvième siècle, comme l’incarnation fatale du plus maléfique héroïsme et du romantisme le plus désespéré, est un homme jeune et beau, aimable et aimé », écrit Maurice Heine. Mais il relève aussi qu’en 1849 le docteur Michéa notait, à propos du sergent Bertrand : « C’est le vampirisme retourné : au lieu d’un décédé qui inquiète le sommeil des vivants en cherchant à leur donner la mort, c’est un vivant qui trouble la paix des tombeaux, qui souille et mutile les cadavres ». Pour consacrer cette distinction essentielle, l’aliéniste belge Guislain créera le terme de « nécrophile » qui ne franchira guère les limites du domaine scientifique. Trop évident, sans doute, et pourtant décisif !

Un monde mouvant et sans limites, de Maurice Heine : l'ombre de Sade

« La chute de la grande prostituée », Jean Duvet, « L’Apocalypse figurée » (1561) © D.R.

Les documents rassemblés par Heine permettent de suivre les différents mouvements du désir violent qui taraudait François Bertrand depuis l’âge de treize ou quatorze ans, selon sa propre confession qui verra le jour plus tard. Après être passé par une zoophilie de substitution en mutilant des corps morts d’animaux, en leur fendant le ventre et en arrachant leurs entrailles tout en se masturbant, ses exigences vont le pousser à s’introduire dans le cimetière de Douai, un soir d’hiver de 1848, après avoir traversé à la nage un canal glacé pour aller « réchauffer de son étreinte la jeune morte dont, au fond de la tombe, la présence l’appelle ». Voici ce qu’il en dira, plus tard, dans sa confession manuscrite : « Je ne puis définir ce que j’éprouvai dans ce moment, tout ce qu’on éprouve avec une femme vivante n’est rien en comparaison. J’embrassai cette femme morte sur toutes les parties de son corps, je la serrai contre moi à la couper en deux ; en un mot, je lui prodiguai toutes les caresses qu’un amant passionné peut faire à l’objet de son amour ».

« La couper en deux », cela viendra par la suite, puisqu’il se livrera sur d’autres corps de femmes mortes à une débauche de violence, fendant les bouches et les ventres, coupant les membres, les tordant en tous sens et « j’aurais voulu les anéantir, jamais je ne m’étais vu dans un tel état, je terminais comme d’habitude par la masturbation », écrira-t-il à propos de deux femmes de 60 à 70 ans, dûment déterrées dans le deuxième semestre de 1848. Bien d’autres faits sont ici relatés, et plusieurs extraits de son manuscrit autographe, publié en 1878, viennent jeter à la fois le trouble et la lumière sur les actes accomplis par ce nécrophile pour qui le terme fut inventé !

Mais, lorsque le sergent Bertrand passa devant le Conseil de guerre de Paris, le 10 juillet 1849, les juges militaires, stupéfiés par les aveux tranquilles de l’accusé et le caractère extraordinaire des faits, embarrassés par la défense qui plaidait la folie comme par le commissaire du gouvernement qui assurait que Bertrand avait agi avec toutes ses facultés intellectuelles, déclarèrent finalement le sergent coupable d’une simple violation de sépulture, et le condamnèrent à un an de prison. L’affaire était jugée, mais le mystère demeurait.

Alexis Épaulard proposa cependant, en 1901, d’utiliser le terme de nécrosadisme pour définir le cas de Bertrand, le sadisme associé à la nécrophilie représentant exactement l’activité psychosexuelle de ce personnage hautement sulfureux. Pourtant, après avoir purgé sa peine à la prison de Belle-Île-en-Mer, il se retirera au Havre ; une fois marié, il deviendra fonctionnaire à la mairie de cette ville et aura une conduite irréprochable, jouissant de l’estime de tous. Le procès de 1849 avait-il provoqué un choc physique et moral tel que les pulsions infernales de cet homme avaient été comme anesthésiées pour le reste de sa vie ? Mais n’oublions pas qu’un « réveil » succède en général à l’anesthésie !

Pour assurer sa subsistance, Maurice Heine était entré en qualité de collaborateur technique chez l’éditeur d’art Ambroise Vollard. Mais « la mort accidentelle de son employeur, le 22 juillet 1939, puis la déclaration de guerre le 1er septembre, précipitèrent alors les difficultés qu’il affronta jusqu’à son décès, le 26 mai 1940 », explique Morin, qui ajoute : « Le 16 mars 1945, Maurice Henry écrivait à André Breton, alors à New York : « Veux-tu des nouvelles de ceux que tu as connus ? […] Maurice Heine est mort de faim » ».

Dans Fronton-virage, Breton pourra écrire à son propos : « D’où vient que par lui le torrent de Sade, débarrassé de ses impuretés monumentales, brusquement s’épanouissait en cascade de jour ? » Le 7 décembre 1965, galerie de l’Œil à Paris, au vernissage de la onzième Exposition internationale du surréalisme, L’Écart Absolu, Jean Benoît fit une apparition dans le costume du Nécrophile – hommage au sergent Bertrand – conçu et « habité » par lui, et dont l’image figure évidemment dans cet ouvrage. Au dos de la large cape couleur de muraille qui l’enveloppait, on pouvait lire ce suprême défi : « Mort, la vie te guette ».

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