L'écrivain hongrois György Dragomán se montre aussi juste et original dans ses romans que dans ses nouvelles. Jouant avec le conte, son recueil Chœur des lions bénéficie du talent de la traductrice Joëlle Dufeuilly.
Gabrielle Napoli
Les « filles de l’Est » ne font pas que passer
Écrivaine, performeuse et cinéaste, Elitza Gueorguieva dynamite les stéréotypes. Elle brosse dans Odyssée des filles de l'Est le portrait de deux jeunes émigrées bulgares à Lyon au début des années 2000. Ne nous y trompons pas, au-delà du comique, il faut aussi y entendre un récit politique fort, un texte assumé sur l'identité et la domination.
Prendre la joie au sérieux
Lire l'écrivain québécois Jean-François Beauchemin est un vrai bonheur. Ses deux livres – Le vent léger et Archives de la joie – nous lavent littéralement de la laideur et de la peur, de l’égoïsme et de l’aveuglement. Étonnants, ils font de nous des êtres neufs, prêts à continuer à aimer le monde en y décelant chaque bribe de beauté.
Sándor Márai, la vie qui résiste
Dans le troisième et dernier tome de la traduction en français d’extraits choisis du Journal de Sándor Márai (1900-1989), la vie résiste, persiste et s'impose chaque jour. Un désir et un amour indestructibles y sont sans cesse à l’œuvre : l'épouse de l'auteur est constamment présente, dans les lectures, dans les voyages, dans les déboires du quotidien.
Bourlinguer à Dawson City
La version qui n'intéresse personne, premier roman d'Emmanuelle Pierrot, est à la fois un coup de poing et une caresse. Comment ne pas désespérer lorsqu'on constate que la domination de l'homme sur l'homme s'exerce partout ?
La hantise d’Algérie
Dans Ne réveille pas les enfants, la journaliste Ariane Chemin fait surgir avec justesse les liens souterrains entre le suicide collectif d'une famille en Suisse et l'assassinat de l'écrivain Mouloud Feraoun, quelques jours avant les accords d’Évian.
Un amour et un secret
Le nouveau roman de Sylvain Prudhomme, L'enfant dans le taxi, est un récit d'une beauté simple et lumineuse dans lequel il est question de la fin d'un amour et de la révélation d'un secret de famille, deux événements qui ne sont liés que par la manière dont le narrateur les entrelace.
Être vivant jusqu’à la mort
Avec son récit intitulé Misericordia, Lídia Jorge rappelle avec force et poésie que les plus anciens d'entre nous ont une vie bien à eux, qui n'a pas moins d'intérêt ou de richesse que la vie de n'importe qui d'autre, et que leur présent n'est pas moins important que leur passé.
La déchirante douceur du monde
En mettant en scène un écrivain qui décide d’écrire sur son frère cadet, diagnostiqué schizophrène à l’âge de treize ans, Jean-François Beauchemin impose une voix. Le roitelet est un magnifique récit poétique d’une grande puissance.
Thérèse et moi
Dans La sainte de la famille, Patrick Autréaux établit des liens entre sa propre enfance et celle de Thérèse de Lisieux, et revient sur des épisodes fondateurs de son existence.
Un exil de silence
Les sources se déroule dans le Cantal, dans des lieux et des paysages familiers aux lecteurs de Marie-Hélène Lafon. L’écriture y dévoile ce que ressentent les personnages mais ne perce pas leur épaisseur, ménage leur opacité.
La guerre des ménages
La réédition de La paix des ruches, de l’écrivaine suisse Alice Rivaz (1901-1998) donne l’occasion de redécouvrir une oubliée du XXe siècle, lucide, moderne, et radicale.