Archives des numéros


222

Journal de la littérature, des idées et des arts 28/05 – 10/06 2025

En attendant Nadeau

aidiya Hartman, Vies rebelles. Histoires intimes de filles noires en révolte, de radicales queers et de femmes dangereuses
Edna Thomas en Lady Macbeth (1936) © CC0/New York Public Library

La vie des femmes infâmes

Vies rebelles, le nouvel ouvrage de Saidiya Hartman, est un grand livre d’histoire : d’histoire comme littérature et d’histoire comme science. La chercheuse afro-américaine poursuit son travail monumental pour combler les béances de l’histoire des vies esclaves.

Éditorial

Éplucher les oignons

Lire n’est jamais simple – heureusement. Rien n’est univoque dans ce que nous lisons, tout se déplace, se rejoue, se chevauche. Et c’est pourquoi ce nouveau numéro d’EaN invite à des lectures en profondeur, qui admettent une matière dense, qu’il faut sonder, comme on retire une carotte d’un terrain. Et notre regard, notre esprit, s’enrichissent des couches sédimentées qui soudain se révèlent.

Sommaire

Pierre Vinclair
Les Œuvres liquides
par Alain Roussel
Charlotte Servel
Le cinéma burlesque, une autre origine du surréalisme
par la rédaction d’EaN

221

Journal de la littérature, des idées et des arts 14/05 – 27/05 2025

En attendant Nadeau

Jukka Viikilä, Réception céleste. Trad. du finnois par Claire Saint-Germain. Gallimard, coll. « Du monde entier », 448 p., 26 € Pirkko Saisio, À contre-jour – Trilogie de Helsinki 2. Trad. du finnois par Sébastien Cagnoli. Robert Laffont, coll. « Pavillons », 320 p., 21 € Le livre rouge des ruptures – Trilogie de Helsinki 3. Trad. du finnois par Sébastien Cagnoli. Robert Laffont, coll. « Pavillons », 352 p., 22 € Laura Lindstedt et Sinikka Vuola, 101 façons de tuer son mari
« Mirror++ », Juha Huuskonen (1974) © CC-BY-SA-4.0/Jean PIerre Dalbéra/Flickr

Audaces finlandaises

À bas bruit, la littérature finlandaise s’impose en France. On peut désormais lire des écrivains et des écrivaines de grand talent. Plusieurs livres parus récemment nous invitent à découvrir des personnalités, des univers et des formes d’une grande inventivité.

Éditorial

Deux pour un

« Il faut que tu sois double pour être toi-même », écrit Michel Deguy dans un des poèmes de Gisants (1985). Le vers, rappelé par Christian Doumet dans l’hommage collectif que rend notre chronique « A l’écoute » à l’écrivain disparu en 2022, peut tout autant s’adresser au poète qu’à la poésie elle-même. Trois ans après sa mort, pour celles et ceux qui l’ont connu ou non, la pensée de Michel Deguy continue d’infuser la réflexion sur la singularité de l’écriture et de l’expérience poétiques.

Sommaire

Noa Y. Lions
Alea ejacula est
par Valentin Hiegel
Lev S. Vygotski
Pensée et langage
par la rédaction d’EaN

220
Journal de la littérature, des idées et des arts 30/04 – 13/05 2025
En attendant Nadeau
Vincent Debaene | La Source et le Signe. Anthropologie, littérature et parole indigène
Le poète malgache Jean-Joseph Rabearivelo (1920) © CC0/WikiCommons
La conquête de la parole indigène
Dans La source et le signe, Vincent Debaene étudie les débuts de la littérature africaine d’expression française. Il montre comment les écrivains africains ont conquis le droit d’écrire en leur nom.
Éditorial

La puissance des textes

« Que […] sur les ruines de ce qui aurait pu être, ils soient », écrit Pierre Michon pour achever ses Vies minuscules et les rendre possibles. Révélation du but et des moyens de l’écriture, rêverie ultime, ou première, de l’écrivain, cette phrase méditative contient le pouvoir absolu de ce qui s’écrit – pour dire le monde, le passé, situer les êtres, leur parole, leur regard, former les idées. Et ce numéro d’EaN propose des lectures qui sérient, incarnent ou déplacent cette puissance des textes pour aider à penser et à sentir le monde.
Sommaire
Katia Dansoko Touré
La solitude des notes bleues
par Catherine Mazauric
Annie Ferret et Sami Tchak
Profaner Ananda
par Guillaume Cingal

219
Journal de la littérature, des idées et des arts 16/04 – 29/04 2025
En attendant Nadeau
La nuit sur commande. Christine Angot.
Christine Angot © Jean-Luc Bertini
Un offrande considérable »

Le nouveau livre de Christine Angot dépasse largement la simple commande pour reprendre toute son œuvre et en confirmer la cohérence. Avec force, il fait de l’expérience intime un outil de pensée, pour soi et pour les lecteurs. Un récit aigu, profitable, éthique.

Éditorial

Le lieu d’une histoire

Le 17 avril 1975, le mouvement des Khmers rouges s’emparait du pouvoir à Pnom Penh et lançait une vaste politique d’extermination des populations du Cambodge. Cinquante ans plus tard, on peut s’interroger sur le peu d’attention publique accordée à ce génocide en France. Pour contribuer à combler un peu plus ce trou mémoriel, ce numéro d’EaN s’appuie, dans un ensemble d’articles reliant la littérature aux arts et aux sciences humaines, sur l’actualité, bien que réduite, des parutions et des événements autour de cette commémoration.
Sommaire
Anne Yvonne Guillou
Puissance des lieux, présence des morts. Sur les traces du génocide khmer rouge au Cambodge
par Philippe Artières
Georges Bataille
Non serviam
par la rédaction d’EaN

218
Journal de la littérature, des idées et des arts 02/04 2025 – 15/04 2025
En attendant Nadeau
L’Hospitalité au Démon, Constantin Alexandrakis
Un père et son enfant © Jean-Luc Bertini
Des signes préoccupants
Devenu père dans le moment #MeToo, un homme retraverse les agressions sexuelles subies pendant son enfance. Dans L’hospitalité au démon, son deuxième roman, Constantin Alexandrakis met l’inventivité formelle et l’humour au service de l’exploration des ténèbres.
Éditorial

Lire/Bouger

On a tous dans l’oreille la formule de la campagne contre le surpoids « Manger/Bouger », les bons conseils sur la nutrition et les encouragements à l’effort physique qui font, nous rappelle le Ministère de la santé, « vivre plus longtemps ». Âge des slogans, de la com’ à tous crins, si tu nous aliènes, nous fais acheter plus, moins bien, si tu nous ancres dans la société capitaliste sans vergogne, tu pourrais tout autant nous faire penser autrement, plus justement, ou plutôt avec plus de nuances, en entendant d’autres idées que les siennes… Rêvons un peu…
Sommaire
Carol J. Adams
La politique sexuelle de la viande. Une critique féministe végane
par Lou Dayan
Myriam Bahaffou et Tristan Lefort-Martine
L’écoféminisme en défense des animaux
par Lou Dayan

217
Journal de la littérature, des idées et des arts 19/03-01/04 2025
En attendant Nadeau
Neige Sinno La Realidad
Caracol, Photo d’un journal de voyage (Belize, Mexique) © CC-BY-2.0/R Barraez D´Lucca/WikiCommons
À dos d’âme
Dans La Realidad, Neige Sinno mêle avec bonheur l’essai au récit autobiographique. En racontant un double voyage, elle nous offre une réflexion forte sur le rapport entre rêve, fantasme, mythe, littérature et réalité.
Éditorial

Lectures croisées

Depuis quelque temps, de manière plus ou moins récurrente, les lectrices et lecteurs d’En attendant Nadeau ont pu constater la volonté de notre journal de rassembler des lectures, de donner plusieurs entrées sur un même sujet, ou d’en présenter plusieurs aspects. Nous continuons dans ce numéro, en littérature comme en sciences humaines. C’est le cas avec Olivia Rosenthal, dont nous suivons depuis de nombreuses années le travail.
Sommaire
Neige Sinno
La Realidad
par Florence Olivier
Johann Chapoutot
Les irresponsables. Qui a porté Hitler au pouvoir ?
par Sonia Combe

216
Journal de la littérature, des idées et des arts 05/03 – 18/03 2025
En attendant Nadeau
Amadou Barry, Journal d’un exilé, Paris, Julliard, 2025, 253 p. Abdoulaye Soumah, avec Thomas-Louis Novillo, Je ne voulais pas partir, Paris, Grasset, 2025, 123 p. Amets Arzallus Antia, Ibrahima Balde, Petit frère. Miñan [2020], tr. de l’espagnol par Roland Béhar, Paris, Payot, coll. « Bibliothèque Rivages », 2024, 203 p. Collectif La Famille Rester. Étranger, Rester. Étranger, Montreuil, B42, coll. « Sentiers », 2024, 208 p. Taina Tervonen, Les veilleurs. Cinq vigies, autour des frontières
« Artomatic For The People » (2017) © CC-BY-SA-4.0/anokarina/Flickr
Langues et récits en migration
Comment se dit la brutalité des migrations contemporaines ? La question traverse le roman d’Amadou Barry comme les témoignages d’Ibrahima Balde et d’Abdoulaye Soumah. À lire avec une enquête sur les « veilleurs » de la Méditerranée et un livre collectif sur l’usage de la langue.
Éditorial

Ne plus se faire avoir !

Dans un épisode de la première saison de la série The Walking Dead, Guillermo, un jeune homme que l’on prend pour un chef de gang et qui s’avère, loin des clichés, protéger des personnes âgées dans un monde envahi de zombies et livré au chaos, confie : « C’est toujours pareil, les faibles se font avoir. Alors, on fait ce qu’on peut. » Comment mieux dire, plus simplement, avec plus de franchise, ce que les écrivains et  les penseurs font depuis toujours ?
Sommaire
Nathan Hill
Bien-être
par Steven Sampson
Yves Caro
Singe
par la rédaction d’EaN

215
Journal de la littérature, des idées et des arts 19/02 – 04/03 2025
En attendant Nadeau
Adèle Yon , Mon vrai nom est Elisabeth
Éléctrothérapie (1910) © CC-BY-4.0/otisarchives/Flickr
« Condamnée sans procès »
Dans son premier livre, Adèle Yon part à la recherche de son arrière-grand-mère, psychiatrisée et lobotomisée dans les années 40-50. Mon vrai nom est Elisabeth déplace magnifiquement l’enquête familiale, en mettant notre regard sur cette femme à l’épreuve.
Éditorial

Histoire de murs

Le 9 février dernier, la police israélienne est entrée dans la librairie « Educational Bookshop », à Jérusalem-Est. Les policiers ont fouillé les rayonnages et arrêté deux employés, un oncle et son neveu. Mahmoud et Ahmed Muna étaient accusés de menacer l’ordre public et d’inciter à la haine, par le biais des livres qu’ils diffusent. Le lendemain, ils passaient devant un juge. Après une deuxième nuit enfermés, ils ont été relâchés.
Sommaire
François Hartog
Départager l’humanité. Humains, humanistes, inhumains
par Pascal Engel
Julien Jouanneau
Deux litres et demi
par Albert Bensoussan

214
Journal de la littérature, des idées et des arts 05/02 – 18/02 2025
En attendant Nadeau
Paul Lynch, Le Chant du prophète
Tunnel © CC-BY-4.0/oliver.dodd/Flickr
Voguer sur les temps sombres
Dans son magnifique Chant du prophète, le romancier irlandais Paul Lynch parvient à imposer, sans prendre de gants, la création d’un no man’s land à l’inquiétante étrangeté.
Éditorial

Doublure

En couture, il est un mot que j’aime bien : la doublure. Cette pièce de tissu qu’on ajoute à l’intérieur d’un vêtement, pour protéger ses coutures, améliorer son confort ou sa chaleur. En lisant ce numéro, et peut-être les livres dont il parle, on peut avoir l’impression de se fabriquer des doublures. Comme si certains livres ajoutaient une pièce à notre compréhension, assuraient notre regard.
Sommaire
Stéphanie Hennette-Vauchez et Laurie Marguet (dir.)
De haute lutte. La révolution de l’avortement
par Philippe Artières
Cécile Thomé
Des corps disponibles. Comment la contraception façonne la sexualité hétérosexuelle
par Philippe Artières

213
Journal de la littérature, des idées et des arts 22/01 – 04/02 2024
En attendant Nadeau
Georges-Arthur Goldschmidt L’après-exil, traduit de l’allemand par Jean-Yves Masson, éditions Verdier, 86 pages, 18,50 euros. Le chemin barré – Roman du frère
Georges-Arthur Goldschmidt © Jean-Luc Bertini
Frères d’exil
Deux livres de Georges-Arthur Goldschmidt paraissent en traduction française : L’après-exil et le chemin barré. Roman du frère. Pleins d’émotion, ils témoignent du rapport intense que l’écrivain entretient avec sa langue natale.
Éditorial

Affronter les vides

Nous vivons – tous, chacun – avec en soi des vides. Il faut faire quelque chose de ce manque fondamental, de ce trouble, de cette étrangeté qui nous pousse à penser ce qu’on est, qui l’on est, à partir de ce que nous n’avons pas ou ne connaissons pas. D’où sommes-nous, que voyons-nous de nous-même, de notre environnement, de nos idées, des mots qui nous aident ou nous empêchent de nous représenter avec justesse ? Ces questions hantent ce numéro comme nos existences.
Sommaire
Marie Chominot et Sébastien Ledoux (dir.)
Algérie. La guerre prise de vues
par Aissa Kadri
Edith Bruck
Contrechamp
par Marie Étienne

212
Journal de la littérature, des idées et des arts 08/01 – 21/01 2025
En attendant Nadeau
Haruki Murakami © K. Kurigami
Haruki Murakami © K. Kurigami
Les rêveries du romancier solitaire

La cité aux murs incertains, le nouveau roman de Haruki Murakami, est un chef-d’œuvre. L’écrivain, au sommet de son art, ne cesse d’inventer des formes narratives et des images qui célèbrent la puissance de l’imagination. Un roman comme on en rêve.

Éditorial

Renouveau

Avec l’hiver et la nouvelle année, de nouveaux livres nous arrivent en grand nombre dont la variété, la réussite ou l’originalité nous réjouissent. Ce sont des livres de renouvellement, qui parfois rompent avec le passé, le transforment, le font voir autrement. Pour peu qu’on ait un peu lu leurs auteurs auparavant, certains créent des effets de retour, presque de rendez-vous. C’est le cas des romans de Jean Echenoz et Haruki Murakami, qui peuvent impressionner par leur « maîtrise » de leur art, mais demeurent réjouissants, simples, accessibles.
Sommaire
Haruki Murakami
La cité aux murs incertains
par Maurice Mourier
Jean Echenoz
Bristol
par Claire Paulian

211
Journal de la littérature, des idées et des arts 18/12 – 07/01 2025
En attendant Nadeau
Michael Roch | Lanvil emmêlée
Michael Roch © Antoine Schoenfeld
« Marronner vers des postures libératrices » : entretien avec Michael Roch
Avec son recueil de nouvelles Lanvil emmêlée, Michael Roch affiche son ambition. Il nous explique comment écrire, au croisement du français et du créole, une œuvre de science-fiction qui parle de notre époque et de ses grands enjeux. Une plongée dans une vision poétique extraordinairement vivifiante.
Éditorial

Force de l’inquiétude

Nous sommes fascinés par les choses incomplètes, infinies. Ce qui manque, qui échappe, travaille l’esprit profondément. C’est ainsi que l’on avance dans les textes, la pensée, dans les mondes imaginaires et la réalité. Voici sans doute ce qui attire vers l’œuvre de H. P. Lovecraft qui entre en Pléiade et qui a imaginé un monde altéré, absolument effrayant. Il échafaude ainsi une « cosmogonie incomplète et fautive, raturée et contradictoire » qui figure ce qui nous hante, veillant à la lisière du réel.
Sommaire
Michael Roch
Lanvil emmêlée
par Sébastien Omont
Mohammad Rasoulof
Les graines du figuier sauvage
par Catherine Coquio

210
Journal de la littérature, des idées et des arts 04/12 – 17/12 2024
En attendant Nadeau
Jennifer Tamas | Au NON des femmes. Libérer nos classiques du regard masculin. Seuil, 336 p., 23 € Sarah Delale, Élodie Pinel et Marie-Pierre Tachet | Pour en finir avec la passion. L’abus en littérature. Amsterdam, 390 p., 24 € Lucile Novat | De grandes dents. Enquête sur un petit malentendu.
« Le Petit Chaperon Rouge » (1895) © Gallica/BnF
Relire en féministes
Les luttes contre les violences sexuelles changent nos manières d’appréhender les œuvres du patrimoine. Plusieurs essais interrogent la mémoire littéraire, les traditions critiques et bousculent nos habitudes de lecture. Il semble plus qu’utile de relire autrement les livres que nous croyions connaître.
Éditorial
Dans un mois, notre journal se lancera dans sa dixième année d’existence. Bien des évolutions ont eu lieu dans la littérature et sa critique depuis 2016, et il nous faudra du temps pour les voir. Mais parmi elles, un changement majeur est d’ores et déjà visible : dans le profond sillon creusé par le mouvement #MeToo, la perspective féministe a largement modifié non seulement les créations et les idées, mais aussi le rapport qu’on entretient avec elles. Le premier volet de ce numéro présente plusieurs livres significatifs de cette révolution de la lecture et dans la lecture.
Sommaire
Alice McDermott
Absolution
par Steven Sampson
Christian Delporte
Femmes reporters
par Sven Hansen-Løve

209
Journal de la littérature, des idées et des arts 20/11 – 03/12 2024
En attendant Nadeau
Spectres de Marx, Derrida
Statue de Karl Marx (Moscou) © CC BY-SA 2.0/Textu/Wikicommons
Derrida : anthologie et hantologie

Vingt ans après la disparition de Jacques Derrida, on peut découvrir une édition augmentée de Spectres de Marx et deux cours inédits consacrés à Husserl. Des lectures qui révèlent les fantômes qui hantent les auteurs dont ils traitent et qui troublent leurs critiques.
Éditorial

Être dans le monde

Crises économiques, conflits armés, violences insupportables, bouleversements politiques et technologiques…  Des États-Unis à Taïwan, de l’Ukraine à la Palestine, de l’Europe à l’Afrique, il y a de quoi s’inquiéter. Non pas seulement se faire du souci, mais s’employer à comprendre ce qui nous arrive et tenter, modestement, de résister, d’entendre la pluralité des idées, de faire œuvre d’un certain humanisme qui place au centre les livres, le temps de la pensée et de l’art qui répondent à l’état du monde ou l’anticipent.
Sommaire
Jacques Derrida
Spectres de Marx
par Richard Figuier
Jacques Derrida
Du même à l’autre. Deux cours sur Husserl, 1963
par Richard Figuier

208
Journal de la littérature, des idées et des arts 06/11 – 19/11 2024
En attendant Nadeau
Richard Ford, Le paradis des fous
Richard Ford © Jean-Luc Bertini
« Rien n’est perdu » : entretien avec Richard Ford
Le paradis des fous clôt l’ample cycle romanesque que Richard Ford a entamé il y a près de quarante ans. Dans l’incertitude du présent et des élections, l’écrivain aborde son rapport à l’écriture romanesque, à l’Amérique et déploie une certaine idée du bonheur.
Éditorial

Faire des histoires

Préparé avant leurs résultats, ce numéro s’ouvre au lendemain des élections présidentielles aux Etats-Unis mais ne propose pas un regard directement politique : plutôt un changement de focale vis-à-vis de l’actualité, de son rythme et de ses discours. Le regard littéraire d’EaN fait entrer de biais dans ce pays-monde, si singulier puisque bien des histoires à travers le monde dépendent de la sienne. Trump ou pas Trump, c’est une société violente à l’intérieur, en-dehors comme le long de ses frontières nationales qui se fait jour dans les livres présentés par des lectures et des entretiens.
Sommaire
Richard Ford
Le paradis des fous
par Steven Sampson
Javier Zamora
Solito
par Hugo Pradelle

207
Journal de la littérature, des idées et des arts 23/10 – 05/11 2024
En attendant Nadeau
Tomas Venclova, Nord magnétique
Tomas Venclova © Fondation Jan Michalski/Wiktoria Bosc
Tomas Venclova : « La vérité toute nue »
Trois livres magnifiques nous ouvrent les portes de l’œuvre du grand écrivain lituanien Tomas Venclova. Une invitation à plonger dans une vaste aventure poétique, intellectuelle et politique.
Éditorial

Fabriquer du fracas

Le monde est un fracas. Immense, énorme ! Et s’il nous effraie parfois, il nous force à agir aussi. Il nous bouleverse, nous traverse. Nous n’avons pas le choix de l’indifférence ou de la passivité. Il faut s’en débrouiller, l’affronter et s’en abstraire, c’est selon. On se laisse parfois dériver au gré des rêveries ou des souvenirs, d’autre fois on s’engage, on s’insurge, on se mue soi-même en un fracas équivalent. Les livres, les événements, nous obligent, nous forcent à trouver un logement lucide dans le réel.
Sommaire
Tomas Venclova
Nord magnétique. Conversations avec Ellen Hinsey
par Cécile Dutheil de la Rochère
Tomas Venclova
Le chant limitrophe
par Cécile Dutheil de la Rochère

206
Journal de la littérature, des idées et des arts – 09/10-22/10 2024
En attendant Nadeau
László Krasznahorkai, Petits travaux pour un palais
László Krasznahorkai (2023) © CC-BY-SA-4.0/Miklós Déri/WikiCommons
Sauve qui peut ! 
Voulons-nous savoir vraiment ce qu’est la littérature ? Banco ! Lisons le dernier ouvrage de László Krasznahorkai, d’évidence l’un des très grands auteurs de notre temps : Petits travaux pour un palais. C’est prodigieux de puissance et de beauté.
Éditorial

L’art de la reprise

Dans le stupéfiant et merveilleux Petits travaux pour un palais, de l’écrivain hongrois László Krasznahorkai, un bibliothécaire new-yorkais, herman melvil, marche dans les pas de Hermann Melville. Il marche littéralement dans les pas de l’écrivain, refaisant le chemin qui le conduisait de sa maison à son poste aux douanes. Et peaufine son projet : ouvrir une bibliothèque fermée aux lecteurs, c’est-à-dire sacrée et de nouveau désirable.
Sommaire
László Krasznahorkai
Petits travaux pour un palais
par Maurice Mourier
Mathieu Belezi
Emma Picard
par Sébastien Omont

205
Journal de la littérature, des idées et des arts – 25/09 – 08/10 2024
En attendant Nadeau
Aurélien Bellanger | Les derniers jours du Parti socialiste .
Rose sous cloche © CC-BY-4.0/bixentro/Flickr
Roman à clés, ou roman Sciences Po ?

Avec Les derniers jours du Parti socialiste, Aurélien Bellanger signe un roman ambitieux qui a tout d’un ratage, mais pour des raisons qui ne sont pas sans intérêt. Un livre « de gauche » entièrement bâti sur des personnages « de droite » et sur leurs discours.
Éditorial

Regards critiques

Comment garder son regard critique ? Comme la vue baisse avec l’âge, on pourrait penser que l’acuité devant la littérature, les idées et les arts s’émousse au fil du temps. Que l’habitude engourdit l’effort à fournir pour maintenir sa curiosité aux aguets, son goût disponible au changement, ses convictions ouvertes à la discussion. Chaque numéro d’EaN pose certes la question indirectement. Celui-là s’en préoccupe un peu plus encore, notamment — mais pas seulement — en prenant quelques francs partis esthétiques.
Sommaire
Aurélien Bellanger
Les derniers jours du Parti socialiste
par Ulysse Baratin
James Ellroy
Les enchanteurs
par Steven Sampson

204

Journal de la littérature, des idées et des arts – 11/09-24/09

En attendant Nadeau

"L'Invisible Madame Orwell", de Anna Funder
Eileen Blair au Maroc © Archives Orwell

Qui était vraiment Eileen Blair ?

Il vaut mieux éviter de transformer une biographie en un roman à thèses. L’écrivaine australienne Anna Funder le démontre magistralement en faisant d’Eileen Blair, la première épouse de George Orwell, la féministe et la victime qu’elle n’était pas.

Éditorial

L’audace des formes

On doit toujours se rappeler à quel point la littérature est dans la vie ! Et ce numéro l’affirme vivement, parcourant les livres de la rentrée envisagés comme des jalons pour nous parler du monde tel qu’il va, ou pas. Non dans une dimension strictement descriptive ou comme des témoins univoques de l’époque, mais en nous faisant être en leur travers.

Sommaire

Félicien Faury
Des électeurs ordinaires. Enquête sur la normalisation de l’extrême droite
par Jean-Yves Potel
Michel Feher
Producteurs et parasites. L’imaginaire si désirable du Rassemblement national
par Jean-Yves Potel

203
Journal de la littérature, des idées et des arts 28/08 – 10/09 2024
En attendant Nadeau
Grégoire Bouillier, Le syndrome de l'orangerie
« Nymphéas », Claude Monet (1914-1917) © CC0/WikiCommons
400 millions de morts, j’y pense et puis j’oublie

Comment expliquer que Monet ait peint quatre cents toiles de nymphéas ? C’est tout simplement, selon l’auteur du Syndrome de l’Orangerie, Grégoire Bouillier, parce que ces fleurs recouvrent autant de cadavres.
Éditorial

Prêts à lire

Des gestes littéraires ingénieux, surprenants, y compris (ou surtout) quand ils s’emparent de sujets ordinaires. Des autrices et des auteurs qui se confrontent au plus simple, prenant même le risque du déjà-lu. Qui engagent le combat avec le lieu commun, pensent à nouveaux frais la possibilité d’écrire. L’inverse des livres tout-faits, prêts-à-lire : c’est ce qu’En attendant Nadeau a voulu saluer dans ce foisonnant premier numéro de rentrée.
Sommaire
Michael Cunningham
Un jour d’avril
par Steven Sampson
Grégory Cingal 
Les derniers sur la liste
par Sven Hansen-Løve

202
Journal de la littérature, des idées et des arts 10/07 – 27/08 2024
En attendant Nadeau
Vies, morts et renaissances de Goliarda Sapienza, Nathalie Castagné
Goliarda entre ses parents © Seuil
Goliarda Sapienza : la vie intense
La formidable biographie que consacre Nathalie Castagné à Goliarda Sapienza nous plonge dans les vies d’une écrivaine avec un grand talent et une empathie rare. S’y dessine un portrait nuancé qui se base profondément sur les textes, y trouvant la lucidité pour lire un parcours complexe et fascinant.
Éditorial

Le temps de l’été

L’été, on voyage, on se repose, on traîne, on bronze, on marche, on nage… On fait tout ce que notre catastrophique manque de temps nous empêche de faire, qu’on laisse passer, comme ça, presque pour rien, sans s’en rendre toujours bien compte… Comme on dit, on le rattrape un peu, provisoirement, on fait même parfois la sieste, on ne le compte pas ou le gâche avec délectation… On lui donne quelques perspectives neuves… Un sentiment paradoxal de latence, de concentration, de légèreté aussi.
Sommaire
Angelo Pellegrino
Goliarda
par Gabrielle Napoli
Goliarda Sapienza
Miroirs du temps
par Gabrielle Napoli

201
Journal de la littérature, des idées et des arts 26/06 – 09/07 2024
En attendant Nadeau
Robert Coover, Huck Finn et Tom Sawyer à la conquête de l’ouest,
Timbre-poste évoquant un épisode des « Aventures de Tom Sawyer » (1972) (Détail) © CC0/WikiCommons
À cheval à cru
Robert Coover est un des grands écrivains états-uniens de notre époque. Mais ses livres, ardus, complexes, ne rencontrent pas le succès qu’ils méritent. Que ce Huck Finn et Tom Sawyer à la conquête de l’Ouest fasse enfin entrer les lecteurs dans une œuvre déroutante et exceptionnelle.
Éditorial

Un temps pour respirer

Comme les autres, ce numéro 201 couvre deux semaines, mais deux semaines politiques assez particulières si l’on s’en tient à l’actualité politique française. À l’heure où nous le bouclons, nous ne savons pas en effet si, lorsqu’il s’achèvera, le pays où ce journal est fait et a été créé sera gouverné par un parti raciste, auquel tout — notre histoire, les textes que nous défendons et publions, l’idée même d’un espace de débat indépendant et d’une pensée critique — nous oppose.
Sommaire
Violaine Baraduc
Tout les oblige à mourir. L’infanticide génocidaire au Rwanda en 1994
par Vincent Bloch
Scholastique Mukasonga
Julienne
par Étienne Kern
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