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Journal de la littérature, des idées et des arts 28/08 – 10/09 2024

En attendant Nadeau

Grégoire Bouillier, Le syndrome de l'orangerie
« Nymphéas », Claude Monet (1914-1917) © CC0/WikiCommons

400 millions de morts, j’y pense et puis j’oublie

Comment expliquer que Monet ait peint quatre cents toiles de nymphéas ? C’est tout simplement, selon l’auteur du Syndrome de l’Orangerie, Grégoire Bouillier, parce que ces fleurs recouvrent autant de cadavres.

Éditorial

Prêts à lire

Des gestes littéraires ingénieux, surprenants, y compris (ou surtout) quand ils s’emparent de sujets ordinaires. Des autrices et des auteurs qui se confrontent au plus simple, prenant même le risque du déjà-lu. Qui engagent le combat avec le lieu commun, pensent à nouveaux frais la possibilité d’écrire. L’inverse des livres tout-faits, prêts-à-lire : c’est ce qu’En attendant Nadeau a voulu saluer dans ce foisonnant premier numéro de rentrée.

Sommaire

Michael Cunningham
Un jour d’avril
par Steven Sampson
Grégory Cingal 
Les derniers sur la liste
par Sven Hansen-Løve
Guillaume Blanc, La nature des hommes. Une mission pour « sauver » l’Afrique
Parc national du Simien (Éthiopie) © CC-BY-2.0/Andro96/WikiCommons

Le moment postcolonial de la nature africaine

Quatre ans après L’invention du colonialisme vert, Guillaume Blanc publie La nature des hommes. Grâce à l’exploitation de nouvelles sources et de nouvelles manières d’écrire l’histoire, il parvient à aborder autrement la mise en parc de la nature est-africaine et à mettre en lumière les nombreuses réalités coloniales qui perdurent en matière de conservation de la nature.
Jérôme Ferrari, Nord Sentinelle
Deux chaises longues en vacances (Corse) © CC-BY-2.0/Michal Osmenda/WikiCommons

Charcuter du touriste en Corse

Avec Nord Sentinelle, Jérôme Ferrari montre qu’un roman peut constituer un superbe plateau de charcuterie. À déguster en premier lieu : des histoires de familles corses, entre honneur et meurtre, et une critique des cargaisons de touristes qui se déversent sur l’île de Beauté.
Hélène Gaudy, Archipels
Hélène Gaudy © Jean-Luc Bertini

Tu ne mourras pas

Archipels est un miracle de légèreté et de puissance. Dans ce livre où elle fait vivre son père pour l’éternité, Hélène Gaudy fait de chaque page une caresse.
Madeleine Pelletier, Mémoires d'une féministe intégrale
Mlle Madeleine Pelletier (1912) © Gallica/BnF

Le féminisme radical de Madeleine Pelletier

Grâce à la publication de textes en partie inédits, nous avons accès aujourd’hui à la pensée d’une des féministes les plus radicales de la Troisième République : Madeleine Pelletier.
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Hélène Giannecchini, Un désir démesuré d’amitié
Hélène Giannecchini (2024) © Bénédicte Roscot

Extension du domaine de la famille

Avec Un désir démesuré d’amitié, Hélène Giannecchini retourne au récit personnel et fait porter son enquête sur les manières de faire famille autrement. D’une beauté émouvante, c’est un livre porté par la joie des liens amicaux, la recherche du grand jour.
Alice Zeniter, Frapper l’épopée
Les bagnards sur un chantier de la ville de Nouméa (vers 1900) © CC0/WikiCommons

Nos territoires empathiques

Dans L’art de perdre, Alice Zeniter racontait une quête de traces en Algérie. Avec Frapper l’épopée, elle relève brillamment son pari : continuer de montrer l’absurdité et les effets de la colonisation, en renouvelant la forme du récit… cette fois, en Nouvelle-Calédonie.
Ananda Devi, La nuit s’ajoute à la nuit
Ananda Devi © Mémorial National de la prison de Montluc

Souffrir mille morts

Ananda Devi s’est enfermée pendant une nuit dans la prison de Montluc, lieu de transit vers la mort au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il en résulte un livre bouleversant de beauté et d’empathie.
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Clémentine Mélois, Alors c'est bien Sur les hauteurs du mont Thoreau Catherine Mavrikakis
« Chouette Laurette », Bernard Mélois (Détail) © CC-BY-2.0/Frédéric Bisson/Flickr

La mort en spectacle

Deux autrices qui abordent la possibilité d’un rituel littéraire pour des figures aimées. D’un côté, Catherine Mavrikakis a toute la mort en ligne de mire. De l’autre, Clémentine Mélois consacre son journal de deuil à la construction de son tombeau.
Grégory Cingal I Les derniers sur la liste
La liste des 37 (Archives de Buchenwald) © D.R.

Les évadés de l’enfer

S’appuyant sur une vaste documentation, Grégory Cingal relate une évasion du camp de Buchenwald qui eut lieu à l’été 1944. Jamais cette évasion, à laquelle prit part notamment Stéphane Hessel, n’avait été racontée avec une telle précision et un tel souci d’authenticité.
Michael Cunningham Un jour d’avril
Michael Cunningham (2024) © Jean-Luc Bertini

La pandémie, une histoire à plusieurs : entretien avec Michael Cunningham

Dans son huitième roman, Un jour d’avril, Michael Cunningham cherche à enregistrer pour l’avenir le moment du Covid. A l’occasion de sa traduction en français, il explique que la construction triangulaire fournit beaucoup de possibilités romanesques.