Éric Michaud poursuit son entreprise de production d'une histoire critique de l'art et de ses théories. Dans La ruse de Jacob, il montre comment l’image a acquis un rôle performatif qui contribue à « l’élevage des humains ».
Paul Bernard-Nouraud
Une histoire des arts buissonnante
Centrer les marges est la transcription de l'entretien que le philosophe Hubert Damisch a accordé en 1977 au poète Mathieu Bénézet. De façon passionnante, ce livre montre combien les lignes de l’histoire de l’art s’entrelacent avec celles de l’histoire des idées.
Une plaie ouverte
Entre histoire des rapports entre Français et Algériens et récit d'une mémoire personnelle, Le pain des Français explore la complexité de ces liens et d'une incompréhension qui dure. Mais la volonté évidente de réconciliation achoppe à une fascination pour le passé et le rôle de l'écrivain.
« Paris noir » ou le principe de disparité
L'exposition du Centre Pompidou assume la disparité comme principe de son déploiement. Réunissant les œuvres de quelque cent cinquante artistes, elle donne envie de décentrer la pensée, d'en concevoir les tensions, d'imaginer d'autres manières de représenter.
Sur les routes inachevées de l’esclavage
Dans son livre paru en 2006 et traduit récemment par Maboula Soumahoro, l'historienne noire américaine Saidiya Hartman partait sur les traces de l'esclavage au Ghana, avec l'irrésolution comme principe narratif.
Le malentendu Kiefer
L'essai de Michaël de Saint-Chéron sur Anselm Kiefer entretient un malentendu devenu central dans l’accueil qu'on lui fait. Tout à son admiration, il semble ne pas voir que l'artiste mime la profondeur davantage qu'il ne la traduit.
Des images pour raconter le génocide : entretien avec Soko Phay
L'historienne de l'art Soko Phay coordonne "Qui se souvient du génocide cambodgien ?", un vaste cycle de projections et de débats au Forum des images. Elle explique la trajectoire de son travail et revient sur le traitement de l'événement par les artistes de son pays natal.
Art et mémoire
Vingt ans après Black is a Color, Elvan Zabunyan publie un autre ouvrage important : Réunir les bouts du monde. Elle y approfondit la question des relations entre arts et mémoires de l’esclavage aux États-Unis.
Le nazisme, un totalitarisme ?
Avec Le monde nazi, Johann Chapoutot, Christian Ingrao et Nicolas Patin proposent une vaste mise au point historiographique. Une entreprise à lire en regard de la réédition du Béhémoth de Franz Neumann, composé dès 1942.
Averroès laissé dans l’ombre
Dans Le dehors dedans, Jean-Baptiste Brenet examine avec érudition les représentations picturales conjointes de Thomas d’Aquin et d’Averroès. Une manière de les aborder avec le regard du philosophe qui leur donne un autre relief.
Langues et récits en migration
Comment se dit la brutalité des migrations contemporaines ? La question traverse le roman d'Amadou Barry comme les témoignages d'Ibrahima Balde et d'Abdoulaye Soumah. À lire avec une enquête sur les « veilleurs » de la Méditerranée et un livre collectif sur l'usage de la langue.
La bêtise en art
Comment la bêtise s'est-elle instillée dans certaines œuvres depuis la fin des années 1980 ? L'historien de l'art Morgan Labar propose un essai stimulant.