Avec L’Éden à l’aube, son troisième roman, Karim Kattan poursuit une œuvre d'une grande richesse. S'il raconte une histoire d'amour foudroyante avec une étrange distance, il assume un lyrisme rare et fait entendre une voix d'une puissance étrange. Écoutons sa voix.
Cécile Dutheil de la Rochère
« Fictions réciproques » : entretien avec Danielle Mémoire
Depuis les années 80, Danielle Mémoire poursuit un projet d’écriture qui résiste aux classifications et semble ouvert à l’infini et à l’improvisation. Une œuvre jouissive et énigmatique qui mérite qu'on s'y plonge énergiquement. L'écrivaine nous y aide au gré d'une conversation libre.
L’ultime distance de Philippe Sollers
La Deuxième vie rassemble un ensemble de notes que Philippe Sollers a consignées à la fin de sa vie. On y découvre un précipité de ses idées, de son style et de sa posture. C'est vif, drôle, distancié, érudit... bref, sollersien.
La Palestine à la nuit tombée
La publication en poche du Palais des deux collines, son premier roman paru de 2021, permet de redécouvrir le jeune auteur palestinien Karim Kattan. Un texte fragmentaire qui exprime avec subtilité l'attachement à une terre et une histoire d'amour complexe, en évitant le piège réaliste et en faisant le choix d'un lyrisme qui frôle le merveilleux.
La littérature, encore !
Plutôt que la définir, trois essais de ce début d'année remettent sur le métier la raison d'être de la littérature, dans un esprit mêlant colère et dérision. Tandis qu'un collectif d'auteurs repolitise la littérature, Mačko Dràgàn revient à un surréalisme anarchiste et Claro réfléchit à l'échec.
Histoire d’une trahison
Porté par une écriture d'une grande liberté, De plomb et d'or de François Jonquet parle d'art et d'artistes. C'est à la fois un portrait magistral de Christian Boltanski hissé au rang d'idole et une satire très réussie des milieux de l'art contemporain.
Atlas des choses fragiles
Dans son Inventaire de choses perdues, l'écrivaine et graphiste allemande Judith Schalansky conjugue l'art de satisfaire l'envie d'intrigue d'un lecteur inconnu et l'aptitude à dépeindre minutieusement la nature. Tout ce qui sombre, s'évanouit et renaît la fascine.
Au pays du souffle
Le nouvel essai de Marielle Macé, Respire, au ton à la fois sombre et allègre, témoigne de l'aptitude de l'autrice à saisir au vol un mot et à le déployer comme une boule de thé en de multiples directions sans jamais se perdre.
De riches mélancolies
Dans un premier roman qui joue avec le feu, prend des risques et s'emballe, Éléonore de Duve n'est jamais tristement nostalgique : son insolence langagière et son écriture rythmée l'en préservent.
Proust double-face
Dans Proust, roman familial, Laure Murat ausculte la très haute aristocratie dont elle est issue à travers le prisme de La Recherche du temps perdu. En sublimant ce milieu tout en le rabaissant, l’œuvre de Proust l'a sauvée d'un enfermement douloureux et oppressant.
Derrière toi Moscou
Née à Moscou en 1986, Diana Filippova est arrivée en France à huit ans. Dans De l'inconvénient d'être russe, elle revient sur ses origines familiales puis se détache de l'autobiographie pour réfléchir à l'histoire russe récente et à ce que pourrait être la russéité.
Le soliloque disloqué de Jeroen Brouwers
Le client E. Buskende Jeroen Brouwers est un long monologue intérieur émanant d'un homme enfermé dans une unité de sécurité, privé de ce qui l'a abîmé : l’alcool et la cigarette. Alors il enrage, observe, se souvient, délire, rit, se rebelle.