Avec la réédition, dans une belle traduction, du Masque de Dimitrios, on redécouvre le formidable talent d'Eric Ambler. Un écrivain de très grande qualité auquel nous consacrons la nouvelle livraison de notre chronique "Suspense".
Claude Grimal
Déambulation d’exil
Hisham Matar avait depuis treize ans abandonné le roman. Il y revient avec Mes amis, livre élégant et parfaitement maîtrisé, qui oscille entre jeux de la mémoire et déambulation dans Londres. On y retrouve sa lucidité face aux conflits de l'exil, au déracinement, à la solitude et à l'histoire récente et terrible de la Libye.
Faire son œuvre
Au cœur des événements de 1968 paraît L’Œuvre au noir, qui occupe le cinquième volume de la correspondance de Marguerite Yourcenar. C'est autour de cet astre qu'on découvre le cheminement intellectuel et spirituel de l’auteure parmi « le brouhaha des faits extérieurs ».
Poètes pugnaces et lyriques
Les recueils de Terrance Hayes et Donika Kelly abordent de front les insécurités d’une « existence noire » dans l'Amérique d'aujourd'hui. Des textes inventifs et audacieux qui trouvent un équilibre entre histoire personnelle et collective.
Pétaouchnok et alii
Pétaouchnok(s), atlas imaginaire dû à Riccardo Ciavolella, fait preuve dans ses quatre-vingts entrées (plus une) d’un joli tour de main historique et ethnologique, et d’un penchant poétique sûr pour évoquer ces lieux où nous ne pouvons aller que par le langage.
Profusion de mousses
Devant la publication des Mousses d'un vieux presbytère, recueil de contes et récits de Nathaniel Hawthorne, on peut se demander si les traductions intégrales sont toujours justifiées. Certains des textes de cet ensemble sont des classiques facilement accessibles, les autres ont sombré dans un juste oubli.
Plus ou moins tranquilles
Avec Leonardo Padura, Petros Markaris, Keigo Higashino et Michael Connelly, l'amateur de polars aura le choix entre La Havane, Athènes, Tokyo et Los Angeles et des imaginaires policiers plus ou moins tranquilles.
Derniers feux de Louise Glück
Recueil collectif de recettes d’hiver est le dernier recueil de Louise Glück, Prix Nobel 2020, disparue en octobre 2023. Le livre examine, d’une manière toujours aussi mystérieusement elliptique et profonde mais plus apaisée, les thèmes qui lui sont familiers : la mortalité, le temps, le souvenir.
Le fric et la fête
Very Important People, de la sociologue Ashley Mears, est plus intéressant pour ses descriptions de situations et de personnages que pour ses conclusions un peu faibles sur le monde des fêtards super riches, lequel aurait mérité une mise en perspective plus large et plus critique.
Dures années de l’enfance
Enfance est le premier volume de la trilogie autobiographique composée par la poète danoise Tove Ditlevsen (1917-1976). Reparaissant en français, il raconte au moyen d'une prose distanciée et tranchante une enfance pauvre à Copenhague et le désir contrarié de devenir écrivaine.
La voix de Louise Bodin
La réédition de Louise Bodin. La bolchevique aux bijoux, de Louise Cosnier, remet en lumière une intéressante personnalité du féminisme et de la gauche du premier quart du vingtième siècle, une femme animée par le désir de changer le monde.
Cœur d’orchidée
Orchidéiste, premier roman de Vidya Narine, dont le personnage principal et narrateur est un fleuriste, va et vient entre plusieurs domaines : l’évocation horticole, la satire sociale (légère), le récit familial et personnel, une réflexion sur la transmission.