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Journal de la littérature, des idées et des arts 26/07 – 01/08

En attendant Nadeau

Soleil, pavage typographique orange
Soleil © Delphine Presles

Des rayons tous azimuts

Troisième volet. Il essaime en de multiples directions. L’astrophysique et la poésie lyrique, rendez-vous aussi exquis que les cadavres du même nom. L’enfance, le père, le Liban et la Ruhr vus par Oliver Rohe. La chapelle Sassetti, à Florence, passée au révélateur par Stéphane Toussaint. Le monde entier parcouru par les bottes de sept lieues, en toile, de Sophie Ehrsam. Il fallait des miscellanées signées Hugo Pradelle pour brouiller les pistes en mode pop.

Éditorial

Sous le soleil exactement

« Le soleil est nouveau tous les jours », écrit Héraclite. Et, comme lui répondant, Ludwig Wittgenstein assène : « Que le soleil se lèvera demain est une hypothèse. » C’est entre ces deux pôles que l’équipe d’En attendant Nadeau vous propose un hors-série consacré au soleil. Une manière d’explorer la fascination qu’exerce sur nous cet astre ambigu, les images qu’il fait surgir, sa place dans nos vies et nos imaginaires. Un panorama chatoyant conçu par Cécile Dutheil de la Rochère à découvrir chaque mercredi du 12 juillet au 16 août.

Sommaire

Christos A. Chomenidis
Le Phénix
par Ulysse Baratin
Marcel Jaeger
Principes et pratiques d’action sociale. Sens et non-sens de l’intervention sociale.
par Aissa Kadri
Félix Vallotton, « Coucher de soleil à Villerville » (1917) © CC 1.0/Art Gallery ErgsArt/Flickr

En attendant le soleil

Le soleil évoque tant de choses qu’il semble impossible d’en faire le tour ! Comme par défi, on peut s’y atteler en proposant un abécédaire incomplet et subjectif. Une façon d’ouvrir quelques pistes de réflexion et, peut-être, de donner envie de relire des albums de Tintin, des poèmes de Pierre Reverdy, des romans de Bernanos ou de Calvino, d’aller visiter l’Égypte ou de revoir Top Gun Maverick

Les quatre Sibylles solaires
Les quatre Sibylles solaires du plafond de la chapelle Sassetti, Santa Trinita, Florence © Stéphane Toussaint avec l’autorisation du recteur de la basilique de Santa Trinita, Don Jacob Tom Bino

Le Soleil de Ficin

Au XVe siècle, à Florence, le philosophe Marsile Ficin identifiait le Soleil à Dieu, puissance à l’éclat et à la bonté infinis. Une cosmologie solaire que Stéphane Toussaint déploie en se penchant sur la tombe de Francesco Sassetti, sise dans la chapelle du même nom, au cœur de la basilique florentine de Santa Trinita.

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Moitié du Soleil pour le dossier Soleil par Allan Sacha Brun
Moitié du Soleil dont la photosphère (disque jaune brillant que l’on voit depuis la Terre) a été masqué volontairement (demi-disque noir sur l’image) afin de faire apparaître la couronne solaire, cette atmosphère très tenue, magnétique et étendue qui englobe notre étoile et se prolonge sous la forme d’un vent de particules jusqu’à plus de 120 fois la distance Terre-Soleil.

Ce radieux mais agité Soleil : récit d’une vie quotidienne autour de notre fascinante étoile

Que ce soient les Grecs de l’Antiquité, les Mayas en Amérique centrale ou les Pharaons d’Égypte, le Soleil a souvent joué un rôle central dans l’imaginaire et les croyances humaines sur tous les continents. Mais qu’est-ce donc que le Soleil ? Ce bref récit décrira notre étoile et son fonctionnement non pas comme une divinité mais avec une approche rationnelle, celle des sciences modernes et de l’astrophysique en particulier.

Jason apportant à Pélias la Toison d’or, cratère apulien à figures rouges du Peintre des Enfers, 340-330 av. J.-C., musée du Louvre (détail) © CC 1.0/Wikipedia

Toison d’or et robe couleur de soleil

Soleil et textile : avec la dextérité d’une brodeuse, Sophie Ehrsam tire plusieurs fils dorés qui traversent les siècles et les pays. Vous y croiserez toutes sortes d’animaux, d’étoffes, d’habits et de couleurs merveilleuses.

Caméra Super 8 Chinon © CC BY 2.O/SPDP/Flickr

Un soleil de chien

Écrivain né à Beyrouth ayant grandi dans des langues mêlées, auteur d’un lumineux Chant Balnéaire où exulte l’enfance, Oliver Rohe a rarement évoqué son père. Qui apparaît ici, derrière un blond paravent ajouré.

Illustration de Anna Knutsson intitulée "en flamme"
« Brännande » / « En flamme » © Anna Knutsson

Soleil (triptyque)

Poète au lyrisme engagé, Christophe Manon nous a offert une magnifique ode en trois temps, triptyque amoureux du soleil, de l’amour et d’une mystérieuse absente. Les mots y dansent et y prient avec l’ardeur que voici  – écoutez :


À la Une du n° 178

Déforestation pour Jungles de Patrick Roberts
Déforestation près de Porto Velho (Brésil) (2019) © CC BY 2.0/Sentinel Hub/Flickr

Tropiques et survie de l’espèce

Dans Jungles, Patrick Roberts, directeur de laboratoire à l’Institut Max Planck, montre que l’empreinte humaine sur l’écologie de la planète ne date pas d’hier et propose quelques solutions à même de contrer la catastrophe climatique actuelle.

Illustration de musée pour Claire Brizon, Collections coloniales.
« Museum fractal » (Variation 1) © CC BY 2.0/ Kevin Dooley/ Flickr

Le casse-tête des collections coloniales suisses

Selon Claire Brizon, historienne de l’art et muséologue, il va de soi que les collections rassemblées au XVIIet au XVIIIe siècle par des citoyens suisses dans des pays non européens doivent obéir au même régime que les collections des musées des grandes puissances impérialistes.

Illustration pour l’invention du musée moderne de Simon Texier
« Looking for humans out of this » (Beaubourg, Paris) © CC BY 2.0/Jeanne Menjoulet/Flickr

Formes du musée moderne

Réunie autour de Simon Texier, une équipe d’architectes et d’historiens propose quelques jalons précis de l’invention du musée moderne, et présente les réalisations qui, en France, ont marqué la période 1930-1970.

Illustration pour Mon séjour chez les nazis de Géraud Jouve
« The Residents – Third Reich and Roll » ©CC BY 2.0/ Kevin Dooley/ Flickr

Un journaliste français clairvoyant sous Hitler

Peu nombreux furent les journalistes et écrivains français présents à Berlin entre 1933 et 1938 qui comprirent ce qui se déroulait sous leurs yeux. Géraud Jouve, auteur de Mon séjour chez les nazis, compte parmi ces rares intellectuels lucides.
Synapse stimulation pour Quand la machine apprend de Yann Le Cun
Synapse stimulation © CC BY 2.0/Michael Valenti/Flickr

L’apprentissage profond

Loin des fantasmes qu’elles suscitent, Yann Le Cun montre, dans Quand la machine apprend, que les intelligences artificielles, auxquelles il manque une représentation du monde, n’ont aucune chance de prendre le contrôle de l’humanité et qu’il nous appartient, d’autre part, d’en faire un vecteur de progrès social.
Danse macabre pour Danser sur des débris de Chris Kraus
« Dancer » © CC BY-SA 2.0/AK Rockefeller/Flickr

Histoires de famille

Quinze ans avant La fabrique des salauds, qui l’a rendu célèbre, Chris Kraus a écrit Danser sur des débris, un premier roman où la critique de la famille et de la société n’est pas sans rappeler Mars de Fritz Zorn.
Couverture de "La prophétie de Dali", de Balla Fofana
« La prophétie de Dali », de Balla Fofana © Grasset

Le roman de Balla

Dans ce récit très autobiographique de Balla Fofana, il est question d’exil, de pauvreté et de racisme, mais aussi de curiosité, de détermination et de découverte. C’est un roman d’apprentissage en même temps que l’histoire d’un éveil à la littérature.

Vue d'ensemble, chez Martin du Gard (1881-1958) © Anne Reverseau
Vue d’ensemble, chez Roger Martin du Gard (1881-1958) © Anne Reverseau

Écrire sur les images d’écrivains : Entretien avec Anne Reverseau et Jessica Desclaux

La mise en scène du corps et du visage des écrivains, et plus généralement les conditions matérielles de l’écriture, sollicitent de plus en plus l’attention des chercheurs. EaN interroge les deux autrices de l’ouvrage Murs d’images d’écrivains. Dispositifs et gestes iconographiques (XIXe-XXIe siècle).

Peinture du Mozambique pour Une magie ordinaire de Kossi Efoui
« Dimension » (1972) – Bertina Lopes (1924-2012) © CC BY 2.0/ Pedro Ribeiro Simões/ Flickr

Chant pour la personne innombrable

Une magie ordinaire, roman de l’écrivain togolais francophone Kossi Efoui, est une œuvre de mémoire bouleversante et superbe de simplicité. Loin d’être une déploration funèbre, ce récit de filiation est la perpétuation d’une conversation entre l’auteur et sa mère.

Consultez le quatrième volet du numéro :