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Journal de la littérature, des idées et des arts 27/08 – 09/09 2025

En attendant Nadeau

Caroline Lamarche, Le Bel Obscur, Editions du Seuil, 229 pages, 20 euros.
Caroline Lamarche © Jean-Luc Bertini

En quête de soi

Caroline Lamarche explore les méandres d’un grand amour et de ses possibles défaites avec Le bel obscur, roman saisissant de beauté, d’une construction aussi libre que sa narratrice.

Éditorial

Expérimenter la vie

Une rentrée littéraire offre une profusion de lectures dont il faut faire quelque chose, ensemble. Parce que s’y esquissent d’étranges convergences, que des idées ou des formes écrites y entrent en concurrence, que des voix y prennent corps, les unes avec les autres. C’est un moment singulier, un peu artificiel, qui oblige à lire en même temps, comme on combine des ensembles. Les livres, leurs timbres, leurs conceptions, se lient autrement, comme un métal subissant une très forte pression. On compare, on distingue, on relie, on partage. C’est un exercice exigeant, le plus lucide possible.

Sommaire

Jenny Erpenbeck
Kairos
par Jean-Luc Tiesset
Vanessa de Senarclens
La bibliothèque retrouvée
par Pierre Senges
Céline Minard, Tovaangar.
Ancien site de sidérurgie © CC-BY-SA-4.0/Industry explorer/WikiCommons

Une littérature post-capitaliste

Les êtres humains ne sont pas les seuls personnages de Tovaangar, le nouveau roman de Céline Minard. Mêlant espèces animales, plantes, objets, rivière, elle peint dans Los Angeles réinventée la cosmogonie d’un monde à venir.
Wendy Delorme, Le Parlement de l’eau, Cambourakis, 480 p., 23,50 euros. Gwenaël David, Je ne suis pas une libellule,
« Libellule et begonia », Utagawa Hiroshige (1830–1839) (Détail) © CC0/Art Institute Chicago

Espaces et espèces de l’eau

Pour faire réfléchir à ses usages, dans Le parlement de l’eau, Wendy Delorme utilise toutes les formes aquatiques comme personnages. Je ne suis pas une libellule, de Gwenaël David, prolonge ces questionnements avec subtilité.
Laurence Marty, Apprendre et lutter au bord du monde. Récits de mouvements pour la justice climatique
Des militants de Ende Gelände, mouvement de désobéissance civile, lors d’une action contre une mine de charbon (2020) © CC BY-SA 4.0/Rikuti/WikiCommons

Pour celles et ceux qui viennent

Anthropologue et militante, Laurence Marty a enquêté sur l’écoanxiété. Apprendre et lutter au bord du monde fait d’histoires « de joies et de résistances » des antidotes au découragement.
HOMMAGE
Stéphane Bouquet Hommage
« L’étoile du soir », Childe Hassam (1891) © CC0/Flickr

Stéphane Bouquet : « On continue ? »

Dans un texte personnel fort d’une intimité partagée, Marielle Macé rend hommage à Stéphane Bouquet qui vient de mourir. Elle parle d’une œuvre, d’un homme, d’une langue, d’un regard, s’interrogeant sur ce qui demeurera après. 
Éléna Gouro – Les petits chameaux du ciel, traduit du russe et préfacé par Jean-Baptiste Para, AEncrages & Co, 128p., 17euros.   Mikhaïl Ossorguine – Dans une bourgade paisible de France
Prisonniers de guerre français (Nord de la France, 1940) © CC BY-SA 3.0 de/Bundesarchiv/WikiCommons

Les mots et l’Histoire

Les livres d’Éléna Gouro et de Mikhaïl Ossorguine combinent l’indulgence à la lucidité. Bienheureux de l’écriture qu’aucun dogme, aucune idéologie ne saurait attacher, en venant libres à leur lecteur, ils l’émancipent.
Charif Majdalani, Le nom des rois.
Une rue à Beyrouth (1970) © CC0/WikiCommons

La marée montante du réel

Dans Le nom des rois, l’écrivain libanais Charif Majdalani revient sur une enfance qui s’achève tandis qu’un monde s’effondre. Il nous offre un récit pudique et lucide à l’ombre de la guerre civile.
Yaryna Chornohuz, C'est ainsi que nous demeurons libres
Yaryna Chornohuz © D.R.

« Aucun de nous ne déposera les armes »

Poète ukrainienne, Yaryna Chornohuz s’est engagée pour défendre son pays. Dans une langue à l’immédiateté rugueuse, C’est ainsi que nous demeurons libres témoigne de l’urgence et de la détresse qui touchent son peuple .
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Isabella Hammad Hamlet le long du mur
Les membres de la troupe de théâtre ASHTAR, une organisation non gouvernementale palestinienne créée en 1991 (Jérusalem, 2018) © CC BY-SA 4.0/InTroubleWithTheKing /WikiCommons

Hamlet en diaspora

Au croisement de l’intime et du politique, Isabella Hammad, dans son deuxième roman Hamlet le long du mur, éclaire par le théâtre la vie quotidienne et le sens de l’engagement militant au sein d’une troupe d’acteurs palestiniens.
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Matthieu Niango, Le Fardeau
Infirmière dans un établissement du Lebensborn (1943) © CC BY-SA 3.0 de/Bundesarchiv/WikiCommons

« Papa Himmler a raté son coup »

Récit d’enquête doublé d’un roman de filiation, Le fardeau de Matthieu Niango fait le portrait sensible d’une femme née du programme Lebensborn. Son destin révélé tardivement donne lieu à une enquête familiale.
Ariana Harwicz, Erreur de jugement
Roadtrip © Jean-Luc Bertini

Road novel au féminin

Avec Erreur de jugement, la romancière argentine Ariana Harwicz nous plonge dans l’esprit d’une narratrice hors norme qui dynamite les conventions sociales et littéraires. Le couple, la maternité, la justice, la ruralité… s’en trouvent bouleversés.
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