Numéro 17

L’autre Journal

gombrowicz kronos

Witold Gombrowicz

Gombrowicz a tenu ce journal secret, mais il a tenu à ce qu’il soit publié. Lui qui jetait ses manuscrits quand une œuvre était achevée, il a demandé à sa femme, Rita, de sauver le manuscrit de Kronos. Publié en 2013 en Pologne, ces anti-confessions ont fait événement.
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par Cécile Dutheil

Dans la jungle de Riyad

rodéos arabie saoudite

Dans Riyad, des jeunes gens organisent des rodéos et détruisent des véhicules. À partir de ce qui pourrait sembler un épiphénomène, Pascal Ménoret élabore dans Royaume d’asphalte une réflexion passionnante sur la révolte sociale, politique et même sexuelle de la jeunesse saoudienne.
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par Sonia Dayan-Herzbrun

Les icônes de la douleur et de la rébellion

pignon-ernest

En 1971, année centenaire de la Commune et de sa répression sanglante.

Les Œuvres en situation de Pignon-Ernest sont des sérigraphies immenses qu’il colle sur les murs de nombreuses villes : Paris, Nice, Avignon, Charleville, Rome, Naples, Alger, Soweto ; au Chili, en Palestine, en de multiples territoires des souffrances et des révoltes. Ernest précise : « Je ne fais pas exactement des œuvres en situation ; mais j’essaie de faire œuvre en situation. » Cette boîte de soixante documents passionnants de l’artiste plasticien Ernest Pignon-Ernest (né à Nice en 1942) contient trente reproductions d’œuvres en situation (21 x 29,7 cm), quinze cartes postales d’œuvres en situation, quinze fac-similés de dessins préparatoires et d’archives et un livret de quarante-huit pages.
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par Gilbert Lascault

La princesse
et le jardinier

Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits, de Salman Rushdie, n’a pas les rythmes ni la puissance de son modèle. La loquacité, ses capacités à enchanter tournent parfois, sous le coup d’un emballement incontrôlé, à vide.
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par Claude Grimal

Une vie savante

Luc Foisneau s’est distingué comme l’un des meilleurs hobbesiens français. Il offre avec Hobbes : la vie inquiète un livre remarquable et savant sur la pensée de l’auteur du Léviathan, ce spectre qui hante la philosophie politique moderne.
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par Alain Boyer

Un roman
pour le Soudan

Le premier roman traduit en français du romancier soudanais Abdelaziz Baraka Sakin ressemble à une profession de foi moins religieuse que politique. Un récit fort sur l’attente de la fin de la guerre. En attendant Nadeau s’est entretenu avec son auteur.
par Pierre Benetti

Une rentrée au féminin

Vania Julie Deliquet Les insoumises ISabelle Lafon

Vania, mis en scène par Julie Deliquet. © Simon Gosselin

En cette rentrée théâtrale, deux femmes sont à l’affiche des lieux les plus prestigieux, ce qui contrebalance modestement la présence masculine dominante dans les programmations. Au Vieux-Colombier, Julie Deliquet présente Vania d’après Oncle Vania d’Anton Tchekhov. À la Colline, Isabelle Lafon associe sous le titre Les Insoumises trois spectacles d’après Lydia Tchoukovskaïa, Virginia Woolf, Monique Wittig.
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par Monique Le Roux

Cauchemars polonais

igor ostachowicz justyna bargielska

Tandis que les conservateurs au pouvoir multiplient les atteintes aux libertés et caressent leurs chimères nationalistes, les Polonais font de drôles de rêves. Voyez ces deux jeunes femmes racontées par Justyna Bargielska dans Petits renards. Elles s’endorment encore maquillées, se retrouvent dans des univers plus ou moins étranges, se les racontent, et ça donne un compte rendu désopilant de la Pologne d’aujourd’hui. Ou bien ce carreleur, « tout pâle dans son costume de classe moyenne », qui entend gratter sous le sol alors qu’il fait l’amour avec son amie dans sa cave. Il comprend que les Juifs morts pendant la guerre reviennent. Un cauchemar ? C’est La nuit des Juifs-vivants d’Igor Ostachowicz.
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par Jean-Yves Potel

Fantasmes d’Allemands

fantasmalgories klaus theweileitDans cet ouvrage capital Klaus Theweleit parcourt toutes les pulsions qui fondent les fascismes du XXe siècle. Il parle essentiellement du nazisme, qui se différencie du fascisme ordinaire par son essence et son programme exclusivement exterminateurs. Aussi évidentes ou plausibles que soient les « causes », elles ne suffisent pas à rendre compte du nazisme. Il subsiste fondamentalement un vide qui engloutit toute explication.
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par Georges-Arthur Goldschmidt