La reparution de trois romans de Rachilde permet de redécouvrir cette autrice qui se présentait comme homme de lettres et fonda avec son époux les éditions du Mercure de France. L’intérêt ? Se plonger dans une écriture abondante, souvent fantaisiste, qui fait une place centrale aux questions de genre et de classe et constitue une mémoire pour notre temps.
Littérature française
La contrainte du feu
Les vingt-cinq brefs chapitres du roman d’Emmanuel Venet, Contrefeu, sont centrés sur quelques-uns des habitants d'une petite ville dont la cathédrale a brûlé un 15 avril. Critique féroce de la vie de province, récit stendhalien en diable, pastiche virtuose, c'est un livre qui sait, chose rare, à la fois être grave et faire rire.
De la gravité en littérature
La lecture récente des Heures heureuses de Pascal Quignard était émerveillante. Quelques mois après, la parution des Compléments à la théorie sexuelle et sur l’amour pousse à s'interroger sur sa reprise, malgré une érudition virtuose, d'autres textes qui, quant à eux, marquent nos imaginaires en profondeur.
Le marché de l’ordure
Sous la forme d’un essai autobiographique, Sans valeur propose une écriture forte, qui dépersonnalise pour approcher une vérité enfouie. Gaëlle Obiégly poursuit sa réflexion sur la valeur des choses en se demandant ce qui différencie les déchets des archives.
Le Questionnaire de Bolaño : Gaëlle Obiégly
En attendant Nadeau propose régulièrement son « Questionnaire de Bolaño » inspiré par la dernière interview de l'écrivain chilien. Au tour de Gaëlle Obiégly d'y répondre avec sa fantaisie profonde.
Une vie quantique
En prêtant une vie fictive au physicien Louis de Broglie, Alain Le Rille propose tout à la fois un roman de vulgarisation scientifique et un essai historique sur les débats suscités parmi les physiciens par la première révolution quantique.
Peindre avec les mots
Toute la courte vie de Jean Colin d'Amiens n'a été que peinture et écriture. Atteint de la maladie de Charcot, il a abandonné la première pour la seconde, faisant quelque chose de cette douleur. Il faut lire son Journal, s'imprégner d'une langue rude, découvrir sa vie et comprendre la grande beauté d'un renoncement.
Une langue tapissée de poils
Le jeune romancier malien Diadié Dembélé publie Deux grands hommes et demi, roman foisonnant qui raconte les tribulations migratoires d'un duo inoubliable. Drôle, corrosif, lucide, il imagine une langue plurielle qui, sous des dehors légers, exprime de dures réalités politiques et dénonce les dominations patriarcales, post-coloniales et capitalistes.
Les dits et écrits d’Ivan Jablonka
Pourquoi Ivan Jablonka entreprend-il de rassembler en volume tous les textes qu'il a pu publier ici ou là ? Sans doute parce que son ambition est essentiellement littéraire et qu'il considère qu'un écrivain digne de ce nom doit écrire sur la littérature. Et en ce qui le concerne, sur la « littérature du réel ».
Selma, Maya, Sofiane et les autres
Bientôt les vivants, le deuxième roman d’Amina Damerdji, semble vouloir embrasser toute l’histoire tragique et complexe de l’Algérie durant les années 1990. Malgré le projet ambitieux d'affronter par le récit cette période traumatique, elle peine à faire tenir la structure de son roman et n'évite pas une schématisation quelque peu superficielle.
La littérature, encore !
Plutôt que la définir, trois essais de ce début d'année remettent sur le métier la raison d'être de la littérature, dans un esprit mêlant colère et dérision. Tandis qu'un collectif d'auteurs repolitise la littérature, Mačko Dràgàn revient à un surréalisme anarchiste et Claro réfléchit à l'échec.
Les « filles de l’Est » ne font pas que passer
Écrivaine, performeuse et cinéaste, Elitza Gueorguieva dynamite les stéréotypes. Elle brosse dans Odyssée des filles de l'Est le portrait de deux jeunes émigrées bulgares à Lyon au début des années 2000. Ne nous y trompons pas, au-delà du comique, il faut aussi y entendre un récit politique fort, un texte assumé sur l'identité et la domination.